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Conseillé par le fidèle Bouilhet, Flaubert avait déjà allégé son texte, mais il n’était pas prêt

à accepter les nouvelles corrections souhaitées : il obtint que tous les passages visés sur la copie soient

rétablis.

Mais en dépit de la parole donnée à l’auteur, les éditeurs reculèrent au dernier moment devant la

publication de la sulfureuse scène du fiacre. Craignant une interdiction, Flaubert finit par accepter,

obtenant en échange l'insertion d'une note indiquant la coupure (livraison du 1

er

décembre 1856, p. 45).

La publication de la dernière partie du roman dans le numéro du 15 décembre ayant entraîné

de nouvelles coupes, Flaubert envisagea d’intenter un procès, mais se contenta en définitive d’une

nouvelle note de protestation (p. 250).

C’est peut-être cette note qui a alerté les censeurs du ministère de l’Intérieur, à l'affût d'un faux-pas

de la

Revue de Paris

, déjà blâmée à deux reprises pour ses articles politiques. Le procès eut lieu le 29 janvier

1857. Une semaine plus tard, Flaubert était blâmé à son tour (“réalisme vulgaire et souvent choquant”),

mais il fut acquitté. Quelques mois plus tard, le procureur Pinard poursuivait

Les

Fleurs du Mal

.

15 000 / 20 000 €