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DIDEROT, Denis.

La Religieuse.

Paris, chez Buisson, An cinquième de la République

[1797].

In-8 de (2) ff., 411 pp. ; maroquin rouge, dos lisse orné de grands fers spéciaux dorés comprenant

urne, soleil, gerbe et éventail, roulettes dorées encadrant les plats, coupes et bordures intérieures

décorées, gardes de tabis bleu, tranches dorées

(reliure de l’époque).

Édition originale.

“Je ne crois pas qu’on ait jamais écrit une plus effrayante satire des couvents”

(Diderot, lettre à Meister,

27 septembre 1780).

Excellant dans les dialogues incisifs, Diderot fut l’un des maîtres du roman philosophique, l’un

des genres les plus prisés du XVIII

e

siècle : ces contes agissaient à la manière d’un cheval de Troie

autorisant, sous couvert d’œuvres d’imagination plaisantes, l’évocation des questions les plus

audacieuses ou des sujets les plus brûlants.

La Religieuse

, “un ouvrage que j’ai fait au courant de la

plume”, avouait-il, a été composée en deux temps et très tôt ; une première rédaction dès 1760,

revue vingt ans plus tard. Sa publication posthume sous le Directoire fut saluée comme

un événement.

Exceptionnel exemplaire en maroquin du temps, l’un des deux connus à ce jour :

il est orné d’un décor particulier “à l’éventail”, peut-être commandé par l’éditeur.

Il provient de la bibliothèque

Hector De Backer

(Paris, 1926, n° 1211). Sa reliure est ornée des mêmes

fers que l’exemplaire ayant appartenu à Jacques Guérin (Paris, 7 juin 1990, n° 18). Ce dernier

possédait trois livres de Diderot publiés dans les mêmes années par François Buisson :

La Religieuse,

Jacques le Fataliste

et

Essai sur la peinture

, tous reliés de manière identique en maroquin avec fers

spéciaux sur les dos. Depuis, au moins deux autres exemplaires de

La Religieuse

établis de la sorte

sont apparus ; un en maroquin, l’autre en veau.

Il est possible que ces reliures si caractéristiques aient été commandées par l’éditeur afin de

proposer des exemplaires “de luxe” de ses éditions ou pour les offrir à quelque grand personnage

de l’époque. Malheureusement, aucun ne présente de marque de possession contemporaine.

Imprimeur, libraire et journaliste, François Buisson (1753-1814) fut un éditeur prospère,

proche des Girondins durant la Révolution, ce qui lui valut des ennuis avec le pouvoir et même

une arrestation. En 1783, il avait lancé avec succès un périodique intitulé :

Cabinet des modes.

10 000 / 15 000 €

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