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La Constitution française

, présentée au Roi le 3 septembre 1791, et acceptée par Sa Majesté le 14

du même mois.

Paris, de l’Imprimerie nationale, 1791

.

In-12 [149 x 94 mm] de (2) ff., IV pp., 179 pp. : maroquin bleu nuit, dos lisse orné d’emblèmes

révolutionnaires dorés, trois roulettes dorées encadrant les plats, coupes décorées, grecque dorée en

encadrement intérieur des doublures et des gardes de soie tricolore, tranches dorées sur témoins

(reliure

de l’époque)

.

Édition originale au format in-12 : un des quelques exemplaires de présent imprimés

sur vélin.

Issue des presses de l’Imprimerie nationale, l’édition officielle est authentifiée par les signatures

des présidents et secrétaires de l’Assemblée ainsi que part la signature du roi pour acceptation, le tout

en fac-similé gravé. La signature d’Armand-Gaston Camus en garantit l’authenticité : “Pour copie

conforme à l’original déposé aux archives nationales.”

La page de titre est

gravée

et non

imprimée

. Des deux autres exemplaires tirés sur vélin apparus ces

dernières années, l'un possédait une page de titre imprimée (

Collection Michel Wittock

V, 2013,

nº 18 : reliure signée de Bozerian), l'autre une page de titre gravée (

Collection d'un bibliophile

, 2018,

nº 115 : demi-maroquin de l'époque).

Un des documents les plus précieux de l’histoire politique en France.

Manifestation suprême du pouvoir politique, la première Constitution française fut proclamée le

3 septembre 1791 par l’Assemblée nationale. Elle est précédée des 17 articles de la

Déclaration des droits

de l’homme et du citoyen

qui, selon le mot d’Aulard, constitue “l’acte de décès” de l’Ancien Régime.

Exemplaire exceptionnel, en maroquin décoré du temps portant au dos des emblèmes

révolutionnaires.

Les fers de la reliure permettent de l’attribuer à Jean-Claude Bozerian, dit Bozerian l’Aîné, actif à Paris

de 1790 à 1811. Le style sévère du décor reflète l’hégémonie de la réaction davidienne, si conforme au

civisme républicain, y compris pour les gardes de moire tricolore.

Il a appartenu à Armand-Gaston Camus (1740-1804), cosignataire de la Constitution

imprimée.

Avocat et jurisconsulte, Camus fut un des premiers à prêter le serment du Jeu de Paume, le 20 juin

1789 : “Nous jurons de ne jamais nous séparer […] et de nous réunir partout où les circonstances

l’exigent, jusqu’à ce que la Constitution du royaume soit établie et affermie sur des fondements solides.”

Elu député du Tiers aux états généraux, il devint président de la Constituante en octobre 1789.

Michelet le décrit comme “l’un des plus fermes caractères de l’Assemblée”. Orateur remarqué lors

du débat de la

Déclaration des droits de l’homme

, le 4 août 1789, son plaidoyer en faveur d’une

déclaration

des devoirs

fut repoussé au moment du vote final. Bibliographe et érudit, membre de l’Académie des

inscriptions, il parvint à contrer la ferveur révolutionnaire qui réclamait la destruction complète des

archives de l’Ancien Régime. Fondateur des Archives nationales, il organisa l’institution jusqu’à sa mort.

899

Exemplaire

imprimé

sur vélin,

en reliure

du temps

décorée

d’emblèmes

révolutionnaires