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[BURTON, Robert.]

The Anatomy of Melancholy

, what it is. With all the kindes, causes, symptomes,

prognostickes, and severall cures of it. […] By Democritus junior.

Oxford, John Lichfield and James

Short for Henry Cripps, 1621.

Petit in-4 [187 x 134 mm] de (2) ff., 76 pp. mal chiffrées 72 sans manque [la pagination saute par

erreur de 54 à 51], (4) ff., 784 pp., la dernière non chiffrée, (4) ff. : maroquin vert, dos à nerfs

richement orné, double encadrement de filets dorés à la du Seuil sur les plats avec fleurons dorés

dans les angles, coupes filetées or, dentelle intérieure, tranches dorées

(Bedford)

.

Édition originale de l’un des livres majeurs du XVII

e

siècle.

Dissimulé derrière le pseudonyme de

Democritus junior

, l’auteur se dévoile en fin d’ouvrage,

la conclusion étant signée de son nom. Dédicace imprimée en latin à George Berkley.

Robert Burton (1577-1640) n’a cessé d’amender et d’augmenter le texte de son vivant : “If ever a

single book deserved to be called the work of a lifetime, it is this” (

Printing and the Mind of Man

).

Cette première édition contient ainsi des passages supprimés dans toutes les éditions du XVII

e

siècle,

notamment la conclusion de l’auteur, datée du 5 décembre 1610.

De la mélancolie au spleen, dans le sillage de Montaigne.

Le livre de Burton s’intéresse à la nature, aux causes et aux manifestations de la mélancolie,

ainsi qu’à ses remèdes avant de se pencher, en dernier lieu, sur la mélancolie amoureuse et, une

originalité à son époque, la mélancolie religieuse. “C’est pour beaucoup d’auteurs aujourd’hui

le livre fondateur de l’étude de la mélancolie moderne. C’est en apparence un traité de médecine

dont l’auteur aurait cependant oublié la sécheresse nécessaire à son propos” (Olivier Meslay in

Jean Clair,

Mélancolie. Génie et folie en Occident

, 2005, p. 131).

The

Elizabethan

Malady

Saluant la première édition française parue chez José Corti en 2000 (!), Marc Fumaroli relève que

jamais Burton “n’aurait pu concevoir son

Anatomy

s’il n’avait pas lu les

Essais

de notre Montaigne, dans

l’admirable traduction de John Florio publiée en Angleterre dès 1603, que lut avant lui Shakespeare.

L’entraînement des

Essais

est partout sensible dans le chef-d’œuvre de Burton. […] La merveilleuse

ironie de Montaigne est passée dans l’humour

tongue in cheek

de son lecteur anglais, symptôme

constant de santé spirituelle qui montre que la cure est en bonne voie, et la vérité au rendez-vous

[…]. Contemporain du chancelier Bacon, Burton ouvre la voie à l’empirisme anglais et à cette forme

d’absurde si goûtée outre-Manche, et si difficile à transporter ici, dans l’œuvre relativement brève de

Laurence Sterne,

Vie et Opinions de Tristam Shandy

” (

Un lieu pour les livres

, 2006, nº 49).

Exemplaire joliment relié par Bedford en maroquin vert.

De la bibliothèque

Robert J. Collier

, avec ex-libris.

La marge supérieure des huit premiers et des quatre derniers feuillets a été refaite, sans atteinte

au texte ; restauration sur le titre avec reprise de trois lettres. Traces de mouillure pages 33 à 36.

L’exemplaire a été lavé.

Pforzheimer,

English Literatur

e I, n° 119 : “The present [edition] which is the only quarto edition, besides being the first appearance of

this celebrated books, is of interest as containing some passages not found in the later ones.”-

Printing and the Mind of Man

, n° 120 :

“The

Anatomy

, as its publishing history shows, was one of the most popular books of the seventeenth century. All the learning of the

age as well as its humour – and its pedantry – are there. [...] It exercised a considerable influence on the thought of the time”.

8 000 / 12 000 €