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CAMPANELLA, Tommaso.
Realis philosophiæ epilogisticæ
partes quatuor […].
Francfort, Gottfried Tambach, 1623
.
In-4 [215 x 162 mm] de (20) ff., 508 pp. : vélin ivoire souple
(reliure de l’époque)
.
Édition originale : elle renferme, pages 415 à 464, la première publication de la
Cité du soleil
.
Titre contenu dans un bel encadrement gravé sur cuivre.
Utopie d’une société idéale, égalitaire et collectiviste.
Dominicain d’origine calabraise, Tommaso Campanella (1568-1639) fut, sa vie durant, un
réfractaire, poursuivi à plusieurs reprises pour hérésie.
“Les écrits de Campanella sont denses et abordent tous les domaines du savoir de son époque :
il avait le projet de réunir ses textes dans des œuvres complètes en dix volumes dont il conçut une
impressionnante table des matières partant de la «philosophie rationnelle» pour s’achever par des
«miscellanées». Son objectif était de «réformer toutes les sciences en conformité avec la Nature et
l’Ecriture» afin de prendre en compte les découvertes géographiques et astronomiques […].
C’est en prison qu’il écrit sa vision de la république idéale,
Città del Sole
, en se référant à More et
à Platon : la première version, en italien, est achevée en 1602 et ne sera publiée qu’en 1904.
La cité idéale
d’un roi Soleil
Une deuxième version est écrite en latin en 1613, elle est éditée en 1623 et rencontre un large public.
La
Cité du soleil
prend la forme d’un dialogue entre le Grand Maître des Hospitaliers et un capitaine
génois, ancien pilote de Christophe Colomb. […] Cette société comporte peu de lois, n’a pas de
prison, la confession y est de rigueur, les habitants portent les mêmes vêtements qu’ils changent
quatre fois par an, ils mangent et dorment ensemble et vivent environ 200 ans. Le travail occupe
quatre heures de la journée, l’agriculture est privilégiée, l’argent est méprisé, et ils croient tous en un
dieu unique dont le soleil est l’image visible. Conjuguant réalisme et mysticisme, cette cité du soleil
invite à se «souvenir et à revenir vers le Seigneur» ; par les lois et la logique qui la régissent, elle n’est
cependant pas à l’abri de dérives concentrationnaires qui transformeraient l’homme en son propre
bourreau” (Bibliothèque nationale de France, catalogue en ligne de l’exposition
Utopie
).
Bel exemplaire en vélin souple de l’époque.
Tache d’encre aux pages 63-66. Galerie de ver restaurée dans l’angle supérieur des pages 125 à 138,
sans atteinte au texte.
BnF,
Utopie
, 2000, nº 77 : “Comme on lui faisait valoir que son ouvrage imprimé en latin toucherait davantage de gens, Campanella
prépara cette traduction, imprimée à Francfort en 1623.”- Châtelet,
Dictionnaire des œuvres politiques
, pp. 197-200 : “Une des
premières publications du genre illustré par Thomas More sous le nom d’Utopie.”
15 000 / 20 000 €