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DESCARTES, René.
Geometria
, à Renato Des Cartes. Anno 1637 gallicè edita ; nunc autem cum notis Florimondi de
Beaune, in Curiâ Blaesensi Consiliarii Regii, in linguam latinam versa, & commentariis illustrata,
operâ atque studio Francisci à Schooten, Leydensis in Academiâ Lugduno-Batavâ, matheseos
professoris, Belgicè docentis.
Leyde, Jean Maire, 1649
.
In-4 [197 x 149 mm] de (6) ff., 336 pp., et (2) ff., le dernier blanc : vélin ivoire, titre manuscrit
au dos, traces d’attaches
(reliure hollandaise de l’époque)
.
Édition originale de la traduction latine par Frans van Schooten.
Première édition séparée, publiée à Leyde.
Descartes fit paraître
La Géométrie
en appendice au
Discours de la méthode
(1637) qu’il avait confié
au même imprimeur, Jean Maire. La version latine et les commentaires de Frans van Schooten,
son disciple fervent, reçurent l’approbation du maître, guère accommodant envers ceux qui
estimaient le traité plutôt obscur : “Et pour ceux qui se mêlent de médire de ma
Géométrie
sans l’entendre, je les méprise.”
L’influence de la traduction commentée par Schooten et Florimond de Beaune fut immense :
“Elle devint l’ouvrage fondamental où toute l’Europe s’est instruite” (René Poirier).
Les fondements de la géométrie analytique.
Descartes professe que les problèmes algébriques peuvent être figurés par la géométrie.
Il expose comment résoudre les équations du second degré avec la règle et le compas ; celles de
degré supérieur impliquant l’intersection de courbes géométriques. Il instaure aussi la notation
algébrique moderne : x, y, z, pour les inconnues, de même que la notation exponentielle pour
tout exposant (a
2
, a
3
,…).
Ainsi, la géométrie cartésienne, indépendamment de Fermat, contribua-t-elle à créer par un élan
décisif ce qu’on appellera, vers 1800, la géométrie analytique.
Précieux exemplaire de présent offert par Frans van Schooten ; transmis par la suite à
Pierre Chanut, deux intimes de René Descartes.
L’offrande de Frans van Schooten (Leyde 1615-1660), professeur de mathématiques à l’université
de Leyde, est celle de l’éditeur intellectuel et du coauteur, dont les commentaires occupent les
pages 163 à 294. Sur le titre, l’envoi autographe du prosélyte cartésien auprès de la communauté
scientifique s’adresse à l’un de ses professeurs, le philosophe et médecin romain
Francesco Antonio
Manni
. L’envoi de ce dernier à
Pierre Chanut
(1601-1662) n’est pas moins captivant. Ambassadeur de
France en Suède, il servit d’intermédiaire entre la reine Christine et son ami Descartes, qu’il attira
à Stockholm, qu’il logea et qu’il assista durant son agonie.
Très bel exemplaire en vélin de l’époque, légèrement taché.
Tchemerzine II, p. 796.- Samueli & Boudenot,
Trente livres de mathématiques qui ont changé le monde
, 2006, pp. 65-69.
- Guibert,
Descartes. Bibliographie des œuvres publiées au XVII
e
siècle
, 1976, pp. 27-29.
8 000 / 12 000 €
“
L’ouvrage
fondamental
où toute
l’Europe
s’est instruite
”
(René Poirier)