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2. –

Lettre autographe signée «

Marcel

». S.l., [date de réception du 2 mai 1909] : «

Mon cher

Louis, j'avais précisément écrit il y a trois jours où tu me dis. N'ayant plus un signe de vie depuis qu'on

m'avait demandé un rendez-vous avec Robert, et n'osant pas demander des nouvelles à

R

OBERT QUI

EST

TRÈS

SECRET

SUR

TOUT CE QUI

TOUCHE À

SON MÉTIER

ET

SES MALADES

ET QUE D

'

AILLEURS

JE NE VOIS PAS

(sauf

le jour où j'ai été lui demander rendez-vous), n'osant pas d'autre part lui en demander à elle parce que je

pensais que peut-être elle n'était pas allée chez Robert et trouverait indélicat d'avoir l'air de l'y pousser,

finalement n'y tenant plus, je lui ai écrit la veille du jour où je t'ai écrit. Hélas, c'est toi qui me donne

la réponse et qui me fait bien de la peine, un vrai chagrin de penser au sien. Dis-lui surtout de ne pas

se fatiguer à me répondre, que je sais par toi, que

JE PENSE

SANS CESSE

ET DOULOUREUSEMENT À

ELLE

. Je ne

lui écris pas, de peur que ma lettre ne traîne et tombe sous les yeux de sa mère et lui apprenne son état.

Mais ce n'est pas indifférence de ma part, au contraire. Je voulais savoir si Robert a été gentil et bien ;

ne m'écris surtout pas exprès pour me le dire mais si une fois tu te trouves assis à m'écrire, dis-le moi.

Dis-lui bien qu'elle a absolument tort de ne pas prendre une garde. Fût-ce pour sa mère si ce n'est pas

pour elle et ceux qui l'aiment, elle a le devoir de se conserver la plus forte possible et de ne pas user

ses forces dès maintenant. Sa mère acceptera plus facilement une garde maintenant. Plus tard, cela

l'effraiera. Et elle sera bien mieux soignée. Ce qui n'empêchera pas sa chère fille de lui témoigner toute

sa tendresse. De cœur à toi...

Si tu vois, rue Bizet

[à la maison de santé parisienne des Sœurs du Très Saint Sauveur]

, sœur

Antoine, sœur Odile, sœur Chantal, et la supérieure sœur Théobaldine, présente-leur mon affection et

mon respect – et aussi

CELLE

QUI

A

VEILLÉ MAMAN

dont je ne peux me rappeler le nom en ce moment

[la mère de Marcel Proust, Jeanne Weil, y avait été opérée en 1898]

.

»

B

EAU DOCUMENT OFFRANT DANS SONORGANISATIONGRAPHIQUE À SURCHARGES UN ÉCHODES MANUSCRITS

LITTÉRAIRES DE

M

ARCEL

P

ROUST

.

«

D

ÈS QUE

LES QUESTIONS

LITTÉRAIRES

SONT

EN

JEU

,

RIEN NE

SAURAIT M

'

AVEUGLER

...

»

P

ROUST

BOURSICOTEUR

MALHEUREUX

.

L'écrivain, malgré les conseils qu'il

demanda à des amis et relations, fut

un piètre gestionnaire de sa fortune.

I

L

FIT

ALLUSION

À

SES

DÉBOIRES

BOURSIERS

DANS

SES

PASTICHES

DU

F

IGARO

.

«

...

Si tu vois M. Lambert [le

banquier Léon Lambert, lié aux

Rothschild]

, je voudrais que tu lui

demandes 1° s'il trouve qu'il est encore

temps et opportun d'acheter du "Tram

Li

[g]

ht and Power" de Rio Janeiro

(société pour doter Rio Janeiro de

tramways, lumière et force motrice),

c'est une valeur dont

je sais

qu'il était

grand partisan il y a six mois mais je

ne sais s'il croit la hausse près d'être

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PROUST

(Marcel). Lettre autographe

signée «

Marcel

». S.l., [date de réception du

5 mai 1909].

3.000/4.000

5 pp. in-8 ; date de réception au composteur en 2 endroits ;

trace d'onglet affectant quelques lettres, manque de papier

marginal avec perte d'un mot, quelques marques et une biffure

au crayon bleu.