21
«
L
ES
FORMES DE MON AMITIÉ NE
SONT
PAS
TOUJOURS AGRÉABLES
MAIS
SI
VOUS
ÊTES UN
PEU
PERSPICACE
VOUS
LA
TROUVEREZ
TOUJOURS
,
AU
FOND
,
BIEN
PROFONDE
ET
BIEN
VRAIE
...
»
A
DIEUX
À
B
ERTRAND
DE
F
ÉNELON
,
NAGUÈRES
OBJET
DE
SON
AMOUR
.
Attaché d'ambassade alors en
congé temporaire, celui-ci était
sur le départ pour sa nouvelle
affectation à Saint-Pétersbourg.
1. –
Lettre
autographe
signée
«
Marcel
». S.l., [sans doute vers le
20 mai 1904] : «
Mon petit Albu, si
j'étais ennuyé ce soir, c'était de vous
voir ennuyé de la démarche pénible
que vous avez à faire. Et à force d'être
ennuyé, j'ai fini par avoir une idée. Si
vous n'allez pas à Laon, passez chez
moi à 7 heures du soir, nous trouverons
peut-être
moyen d'arranger le petit
ennui que vous avez, malheureusement
je ne pourrai l'arranger que pour
quelques jours, mais enfin cela vous
sera peut-être commode de vous trouver
avoir ainsi une huitaine, une quinzaine
de jours devant vous. – Si vous allez à
Laon (ce que j'espère), venez à la place
vendredi à 7 h. du soir. Je serais content
si grâce à cela vous pouvez jouir avec
un peu de liberté d'esprit de ces belles
courses. –
Je ne vous ai pas reparlé du dîner de la semaine prochaine. Tous les jours seront bien, de préférence pas
mardi 24, mais
mercredi
, jeudi, vendredi, samedi, le jour que vous voudrez. Sans que d'ailleurs aucun
jour soit bien nécessaire.
C
AR
IL
Y
A
TANT
DE
GENS
QUI
PEUVENT M
'
IMITER
AVEC
B
ERTRAND
ET
SI
PEU
DE
JOURS DEVANT NOUS QUE TOUS CES DÎNERS NE POURRONT AVOIR LIEU
. Si vous allez à Laon, invitez Bertrand
pour mercredi et vous me direz au retour s'il accepte ferme.
Je vous envoie mille pensées affectueuses, mon petit Albu, et m'excuse encore de mon agitation de ce
soir dont vos soucis étaient la cause.
L
ES
FORMES DE MON
AMITIÉ NE
SONT
PAS
TOUJOURS
AGRÉABLES MAIS
SI
VOUS
ÊTES UN
PEU
PERSPICACE
VOUS
LA
TROUVEREZ
TOUJOURS
,
AU
FOND
,
BIEN
PROFONDE
ET
BIEN
VRAIE
.
La gasconnade sur les nombreux automobiles fermés dont nous disposions s'adresse à Bertrand autant
qu'aux Bibesco et non moins à Lauris
[les princes Antoine et Emmanuel Bibesco, et l'écrivain et
critique Georges de Lauris, que Marcel Proust avait rencontré par l'intermédiaire de Bertrand
de Fénelon, et qui prêta quelques-uns de ses traits à Robert de Saint-Loup dans la
Recherche
].
Je crois que Bertrand est allé à minuit chez Larue avec Henraux et Pierrebourg
[Lucien Henraux,
ami de Georges de Lauris, et la femme de lettres et baronne Marguerite Harty de Pierrebourg,
belle-mère de Lauris]
. Néanmoins je n'en suis pas sûr. Demandez à Bertrand quand il quitte Paris
13
PROUST
(Marcel).
3
lettres,
soit
2 autographes signées et une autographe.
Mai-juin 1904.
1.200/1.800
1.
4 pp. in-8, sur papier fin à liseré de deuil, un peu froissé avec
légères transparences.
• 2.
4 pp. 1/2 in-8, liseré de deuil ; date
de réception au composteur.
• 3.
1 p. in-8, quelques ratures et
corrections ; papier légèrement froissé.