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et s'il rentre directement à S
t
-Pétersbourg. Il serait mieux de ne pas dire que c'est ma concierge qui a
téléphoné. Dites que c'est celle de Louisa ou celle que vous voudrez. J'ai oublié d'avertir Louisa qu'elle
est censée avoir prié Bertrand de souper hier soir pour lui demander un service. Elle n'aura, si elle le
voit, qu'à lui dire : "Pourrais-tu le cas échéant me recommander à M. de Monzie sans lui dire pourquoi,
sans parler d'Odéon ni de rien" (mais je ne vois pas pourquoi cacher l'Odéon)
[l'homme politique
Anatole de Monzie était alors directeur de cabinet du ministre de l'Instruction publique et des
Beaux Arts, dont dépendaient les théâtres]
. Si vous allez à Laon, dites à Bibesco etc. que la raison
pour laquelle j'ai failli venir était l'ennui de rester 48 h. sans vous voir ! Ce qui serait faux ! P.S. ce
matin. Ce sera malheureusement beaucoup plus compliqué que je ne croyais. Je veux dire qu'il faudra
que je rende 500 dans 8 jours et les 500 autres dans 15
. Croyez-vous le pouvoir ?
Sinon j'aime
mieux que vous n'acceptiez pas ma proposition car cela me jetterait dans de g
[ran]
ds ennuis
.
Et pour si peu de temps cela ne vous servira peut-être à rien !
»
2. –
Lettre autographe. S.l., [date de réception du 26 juin 1904] : «
Mon petit Albu, si cela vous
gêne
en quoi que ce soit
de
VOIR
B
ERTRAND
,
VOICI
CE QU
'
IL
FAUT
LUI DIRE
.
"M
ARCEL
T
'
A
ÉCRIT
LE MATIN DE
TON DÉPART POUR
L
ONDRES POUR
TE DIRE QU
'
IL
SOUHAITERAIT RÉUNIR DES
AMIS DÉSIREUX DE
TE DIRE
ADIEU
et des gens du
Figaro
, que tu serais bien gentil de lui réserver le dîner
du dimanche, le déjeuner du mardi ou à défaut de cela la soirée du dimanche. Tu lui as répondu aussitôt
par une lettre où il y avait en propres termes "le dîner et le déjeuner me gêneraient.
Mais veux-tu de
moi dimanche à onze heures ? Et si tu organises un souper pour après, tu peux compter sur
moi
". Fort de cette promesse, Marcel a organisé en conséquence la chose pour dimanche onze heures
et souper ensuite chez lui. C'était très délicat à faire ainsi à cause de son deuil
[Marcel Proust avait
perdu son père en novembre 1903]
, il a dit aux gens de venir le voir sans parler de souper, de venir
en veston. Il s'est excusé d'avance de réunir ainsi des amis dans son deuil en disant que c'était pour
venir te dire adieu (ceci, il ne l'a d'ailleurs dit qu'à 2 ou 3), il a cru et croit encore s'être strictement
conformé à tes instructions. Tu comprends très bien, même vis-à-vis de sa mère, combien cela a été
délicat pour lui de faire venir chez lui les éléments d'un souper. Mais sa mère a trouvé que la raison de
ton départ justifiait cela et a consenti. – Quel n'a pas été son étonnement ce soir quand il a appris par
Lauris que cette réunion ne faisait pas du tout ton affaire, et Lauris a lui-même laissé entrevoir que tu
ne viendrais pas. Ceci, il ne le croit pas. Mais il craint que tu ne viennes qu'un moment, que tu lâches
le souper. Et quand cela ne serait que vis-à-vis de sa mère qu'il aurait l'air d'avoir trompée, si tu devais
faire cela, il préférerait le savoir car dans ce cas il décommanderait tout le monde par dépêche (en réalité,
je crois, toutes réflexions faites, que je ne décommanderai personne car mes lettres n'arriveraient pas).
Il voudrait (d'après ce que tu lui avais dit dans ta lettre) que tu viennes à onze heures, le premier, et que
tu partes après le pseudo-souper, le dernier. Mais si tu as changé d'avis et si tu ne le veux pas, il préfère
encore que tu viennes un peu tard pour le souper dont tu es le prétexte, la raison et l'excuse. Il te fait
demander s'il y a q
[el]
q
[ue]
chose que tu bois, pour l'avoir."
D'ailleurs, on soupera aussitôt qu'il voudra puisque je n'aurai pas de domestiques. Tout sera préparé
dès 11 h. sur la table.
S
I
B
ERTRAND
EST GENTIL
ET DIT QU
'
IL RESTERA
LONGTEMPS
,
C
'
EST
TRÈS
BIEN
.
S
'il dit
qu'il viendra un moment mais partira de bonne heure, dites-lui que je lui fais demander si cela l'ennuie
que je dise à Lauris de ne pas venir (à cause de q
[uel]
q
[
u'
]
un qui sera là). Si Bertrand au contraire désire
le voir, je laisserai les choses comme elles sont et laisserai Lauris venir. Maintenant, mon petit Albu, si
vous avez quoi que ce soit à faire, dites à mon porteur de porter cette lettre chez Bertrand et d'attendre la
réponse et de me la rapporter. Si vous allez chez Bertrand, de façon à la lui déposer si vous ne le trouvez
pas (pas celle-ci, celle adressée à lui),
SI
B
ERTRAND N
'
ACCORDE QU
'
UNE
COURTE
VISITE
,
JE
LE DÉPLORERAI
,
MAIS
AU
FOND
JE
M
'
EN
CONTENTERAI
. T
OUT
SERA
MIEUX
QUE
RIEN
.
Si vous trouvez Bertrand, ma lettre
pour lui n'a plus d'objet et vous me la rendrez sans la lui donner.
Ne me faites réveiller en aucun cas. Comme je me réveille assez souvent, j'aurai toujours votre réponse.
D'ailleurs je ne décommanderai personne, je crois, ce serait trop compliqué.
»