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Vente aux Enchères
– Genève,
15 Octobre
2019
Joris-Karl
HUYSMANS
(1848-1907)
– Lettre autographe
signée [à son ami, Adolphe Berthet (1868-1920), alias
Joseph Esquirol]. Ligugé, 20 mars 1900. 3 pp. petit in-12.
Ils avaient ravagé les jardins du monastère
pour mettre la fleur célébrée
dans la cathédrale. Avouez que c’était gentil
Importante lettre relative à sa cérémonie d’oblature
« …C’est fait – pour éviter les reporters de Paris qui
menaçaient d’arriver, la cérémonie a eu lieu en pleine
clôture, dans la chapelle du noviciat, là où même aucun
prêtre ne peut pénétrer.
Ça été intime et charmant ; il y avait les plus angéliques
des novices et nul curieux. Imaginez une petite chapelle,
au bout de longs corridors puis un autel dont le bas
est une armée de reliques…
Et sur l’autel, en un bassin
de vermeil, la noire livrée à moi destinée, couverte
d’exquises anémones. Ils avaient ravagé les jardins
du monastère pour mettre la fleur célébrée dans la
cathédrale. Avouez que c’était gentil
. La cérémonie a
été si simple, belle avec sa liturgie… »
Huysmans évoque ensuite les suites de l’incendie
survenu le 8 mars 1900 au
Théâtre Français
(actuelle
Comédie française) qui ravagea la librairie installée alors
8-11, galerie du Théâtre Français : « …
J’ai reçu une lettre
navrée de Stock qui a été inondé d’eau, dans cet affreux
incendie du Français
. Il a peur avec cela qu’on ne veuille
plus de boutiques autour du théâtre; c’est pour lui, une
grosse perte. Il est en train de se débattre avec l’État et
les Compagnies d’assurances et il se demande presque
s’il n’aurait pas mieux valu pour lui être brûlé. Le fait
est qu’alors, il aurait été au moins indemnisé…
Il fait un
temps affreux, ici et je névralgise ; les journées passent,
dolentes, à bouquiner, en se tenant le crâne.
»
En post-scriptum, il précise :« Ne donnez pas de détails
si on vous en demande car je viens d’en faire refuser au
Figaro
pour ne pas recommencer encore le boucan de
presse sur l’oblature.
»
€ 300 - 400
140
Adèle
HUGO - FOUCHER
(1803-1868), épouse de Victor
Hugo
– Lettre autographe signée adressée
à George
Sand
.
Guernesey, Hauteville House, 13 mai
[1862]. 2 pp. in-8
sur papier bleuté.
Invitation à leur rendre visite à Guernesey alors que son
cher proscrit termine Les Misérables
George Sand et Victor Hugo ont entretenu une grande
amitié par correspondance, sans jamais avoir eu l’occasion
de se rencontrer.
« Je viens seulement, madame, de recevoir le précieux
cadeau que vous faites à mon bazar [en allusion à ses
œuvres de bienfaisance]. J’ai vu le mien dont je suis fière
; rien ne pouvait me rendre plus heureuse que de savoir
que vous avez de la sympathie pour moi. Mais hélas, nous
sommes loin l’une de l’autre et
je ne peux que rarement
m’éloigner de notre cher proscrit, qui a tant besoin de
son entourage. Mais vous madame, moins assujettie
que moi, qui emportez votre poésie avec vous pourquoi
ne viendriez vous pas à Guernesey ?
vous verrez comme
vous retrouveriez bien vite votre chez vous chez nous.
Vous serez libre de votre temps et de votre vie et vous
nous rendriez bien joyeux si vous nous écriviez : j’arrive.
Mon mari qui termine
Les Misérables
est très occupé, il
me demande de joindre ses sollicitations aux miennes.
Je regrette, lors de mon dernier voyage, en France de
ne pas vous avoir donné l’exemple en allant vous serrer
la main à Nohant
.
J’y envoie le mot qui vous portera l’expression de ma vive
et ancienne affection... »
€ 600 - 800
139