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Vente aux Enchères
– Genève,
15 Octobre
2019
Maxime
GORKI
(Максим Горький. 1868-1936)
– Lettre autographe signée adressée
à l’écrivain Franz
Hellens
et à sa femme, en russe. Naples, 2 décembre 1925. 1 p. ½ grand in-4 sur papier quadrillé.
Je suis maintenant installé à Naples…
j’avale des médicaments, je travaille beaucoup
Rare lettre écrite pendant son second exil italien
Traduction : Chers amis, merci pour la photo, elle est très amusante. J’aimerais en avoir un
agrandissement, en deux ou trois exemplaires. Ne remettriez-vous pas le négatif à un
photographe, afin qu’il en tire quelques épreuves ? Ou bien envoyez-moi le négatif, je ferai
moi-même l’agrandissement.
Merci de votre lettre si gentille. Votre visite à Sorrente m’a laissé un profond et joyeux souvenir.
Ma rencontre avec Hellens est un cas de sympathie foudroyante. J’aime beaucoup de
pareilles rencontres, lorsqu’au premier coup d’œil nait le sentiment d’une parenté morale
solide.
Les russes ont un proverbe misanthrope : « Pour connaître un homme, il faut avoir
mangé une livre de sel avec lui ». Bien que je ne manque pas de raisons d’être misanthrope,
je ne suis pas contaminé par cette maladie. Je me rappelle très bien la figure énergique
d’Hellens, et ses yeux sérieux, dans lesquels, malgré cette sévérité, on devine une tristesse
enfantine et de la tendresse aussi. Mais oui, je me rappelle très bien ses traits ; malgré cela,
qu’il m’envoie sa photo.
Je suis maintenant installé à Naples, ce que vous savez déjà. Je ne me suis pas mal arrangé
là, mais je ne parviens pas à terrasser l’insomnie ; j’avale des médicaments, je travaille
beaucoup, mais il est peu probable que je puisse terminer mon travail avant un an. Il se
peut qu’il me prenne même plus de temps
. Je suis content d’apprendre que vous aussi, vous
avez commencé un ouvrage. Je vous souhaite satisfaction et succès. »
Depuis le 16 octobre 1921, sur le conseil insistant de Lénine, Maxime Gorki est contraint à
l’exil. Après l’Allemagne et la Tchécoslovaquie, il s’installe en Italie à partir de 1924, à Sorrente,
où il soigne sa tuberculose. Gorki y écrira
La Maison Artamonov
(1925) et débutera le roman-
fleuve qu’il évoque dans cette lettre :
La Vie de Klim Samguine
, dédié à Maria Zakrevskaïa, sa
secrétaire et nouvelle compagne, roman qui restera inachevé.
€ 3’000 - 4’000
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