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Sacha

GUITRY

(1885-1957)

– Manuscrit autographe

intitulé

Le public anglais

. 4 pp. sur 5 ff. in-4, nombreuses

ratures et corrections.

Le public de Londres est assez différent

du public de Paris.

D’abord il m’a semblé qu’il n’avait

pas de prétention

Sur le succès de ses pièces à Londres

Sacha Guitry avait joué une première fois à Londres en

mai-juin 1920, puis y revint en tournée avec son père à

deux reprises, en juin-juillet 1922 et en mai-juin 1923.

133

[CURIOSA]. Élie

GREKOFF

Erotopaegnia

. Choix de

poëmes latins suivis d’une nouvelle traduction française.

S.l., s.n., [1956 ?].

In-4, n.p., en feuilles sous couverture éditeur (sans l’étui,

qq. rousseurs, qq. transferts en regard des gravures).

Recueil de 15 poèmes érotiques en latin accompagnés

de leur traduction en français. Illustré de 15 compositions

libres gravées à l’eau-forte, à pleine page, par le peintre

russe Élie Grékoff (1914-1985), et de nombreux culs-de-

lampe gravés sur bois par le même.

Édition strictement hors commerce.

Tirage limité à 180

exemplaires :

un des 50 de tête avec une suite tirée

en rouge

, et parmi ceux-ci, un des 10 sur Auvergne (2e

papier après 3 japon impérial ; exemplaire D).

€ 350 - 500

132

«

Il y a un an – jour pour jour – nous débutions à Londres.

Mon émotion était très grande, ce soir-là…Il nous était

absolument nécessaire d’être ”compris” pour plaire.

Nous n’apportions pas à Londres ce répertoire

international

et de tout repos que les grandes vedettes

ont l’habitude de promener avec elles à travers le monde.

Lorsque Madame Sarah Bernhardt, Madame Duse,

Réjane, Novelly, Coquelin vont ou allaient à l’étranger,

leurs répertoires se composaient ou se composent de

comédies et de drames universellement connus et

traduits. Toutes ces pièces contiennent des passages

destinés à faire acclamer l’interprète principal qui les joue

– de plus, la plupart d’entre elles se terminent par une

mort ce qui est on ne peut plus international.

Mes pièces, hélas ! n’ont point ces qualités. Or, n’avais-je

pas la prétention d’offrir au public anglais six comédies de

moi ! Mon émotionpourrait êtregrande à juste titre. D’autant

plus grande

qu’on avait eu la bonté de me répéter bien

souvent que mon théâtre semblait être exclusivement

réservé non pas à la France, non pasmême à Paris, mais à

un certain public du cœur de Paris.

J’avais toujours pensé

que cette appréciation était peut-être inexacte puisqu’elle

était formulée par des confrères à moi enclins à prendre

leurs désirs pour des réalités – cependant j’avais très peur…

Le public de Londres est assez différent du public

de Paris. D’abord il m’a semblé qu’il n’avait pas de

prétention.

Ce qui est une charmante qualité et un sérieux

avantage sur le public parisien… Il pense – et combien il a

raison de le penser ! – il pense que l’auteur a fait, et les

artistes vont faire, l’impossible pour lui être agréable…

J’attribue la sympathie que le public de Londres a bien

voulu nous témoigner à plusieurs causes :

1° Les pièces choisies n’avaient d’autre but que de distraire

et d’amuser les spectateurs.

2° Les artistes qui jouaient ces pièces n’avaient pas d’autre

but que de les faire valoir. »

€ 400 - 500