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André

GIDE

(1869-1951)

– Lettre autographe signée

adressée à René Salomé. Cuverville en Caux, 23 février

1920. 4 pp. in-8.

Belle lettre relative à

La Symphonie pastorale

« ...

je lis avec un intérêt très vif votre article sur

la

Symphonie Pastorale

. ..

il ne me semble pas que vous

éclairiez comme il faut les raisons qui me font écrire

...

Vous semblez croire que l’ennui et l’inquiétude habitent

mon âme et que chacun de mes livres marque un effort

pour y échapper; effort vain… Oserai-je vous affirmer qu’il

n’est pas de sentiment qui me soit plus étranger, que l’ennui.

Je m’avance, du plus calme et du plus souriant que je

peux, sur une route en crête, ayant grand soinde neverser

de gauche ni de droite; les abîmes qui bordent la route

,... »

L’article de René Salomé (1870-1946) paraîtra dans le

numéro de mars de la

Revue des jeunes

(1915-1929).

€ 300 - 500

130

[Romain

GARY

]

– Deux portraits photographiques en noir

et blanc.

Tirage Paris-Match (1977). 24 x 30 cm.

Retirage. 24,5 x 16 cm.

€ 100 - 150

129

Romain

GARY

(1914-1980)

– Deux cartes autographes

signées adressées à

Monsieur

. [Paris], 2 juillet et 7

décembre 1976. 14,5 × 10,5 cm, cartes personnalisées à

son adresse, 108, rue du Bac, Paris VIIe. Deux perforations

de classeur sur la seconde carte.

Si je tue ton frère et si tu tues mon frère,

cela ne nous rend pas frère

Textes virulents au sujet de l’Europe et de la réconci-

liation franco-allemande

«

Votre idéeque l’onnepeut faire l’Europe sans fraterniser

avec les professionnels nazis de la tuerie du genre

Rudel est étonnante. Le gouvernement allemand

ne semble pas être de votre avis.

Votre indignation à

propos de mon refus de cousiner avec les héros à la croix

gammée semble bien indiquer dans quelle direction une

certaine Europe cherche à se faire.

Ne vous cachez pas

derrière de Gaulle : je le connaissais un peu mieux que

vous.

Je vous communique une lettre de torturé qui vous

répond mieux que je ne saurais le faire. »

« Je tiens à m’excuser du ton peu courtois de ma réponse

à votre lettre.

L’amitié entre les peuples n’est pas en

cause. La jeunesse allemande n’est pas en cause.

Ce

que je ne peux avaler c’est “la chevalerie” entre ceux qui

comme moi, bombardaient les cibles allemandes, et ceux

qui, chasseurs, mitraillaient du “ciel de gloire” les pilotes au

bout de leur parachutes, et, en général, entre nous, ceux

qui, massacreurs, comme moi – et on ne pouvait être autre

chose ! – veulent perpétuer la dignité moyenâgeuse du

tournoi “au-dessus des larmes” matérielles.

Je veux dire

ceci : si je tue ton frère et si tu tues mon frère, cela ne

nous rend pas frère ! C’est tout

…. »

Hans-Ulrich Rudel

(1916-1982) est le pilote allemand

le plus décoré de la Seconde Guerre mondiale. Nazi

impénitent, il se réfugie après-guerre en Amérique latine.

En octobre 1976, il est au cœur d’un scandale politique

lorsque, quittant son exil chilien, il se rend, sur l’invitation

d’officiers de la Bundeswehr, sur une base aérienne à

une rencontre d’anciens combattants. À la suite de cette

affaire, le ministre de la Défense allemand, Georg Leber,

mettra à la retraite d’office les généraux de la Luftwaffe

Karl Heinz Franke et Walter Krupinski.

€ 800 - 1’000

128