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Juliette
DROUET
(1806-1883)
– Lettre autographe
adressée
au condamné Journet
. Paris, 28 novembre 1837.
2 pp. in-4. La lettre est inachevée.
Émouvante lettre consolatrice
Juliette tient au condamné des propos de réconfort
spirituel : « Mes yeux m’empêchent d’écrire, je veux
pourtant, monsieur, vous accuser réception de votre
lettre. Je regarde en outre comme un devoir de vous
confirmer dans les bons sentiments où vous paraissez
être avec sincérité et ferveur. Je vous le répète, rien
n’est inexorable dans le monde.
Le repentir efface la
faute, quand l’expiation est si dure, le pardon arrive
inévitablement ; plus l’homme est sévère, plus Dieu
est indulgent. Tournez-vous donc vers lui, monsieur,
comme vers la seule réalité ; car tout le reste passe,
nous ne sommes que des ombres
. Et puis les bonnes
pensées élèvent et sanctifient même le coupable, même
le condamné…le repentir sincère amène la Sérénité… »
Qu’il ne désespère donc ni de l’indulgence de Dieu ni de
l’estime des hommes. Elle lui promet finalement d’écrire
au commissaire du bagne et lui enjoint de lui donner de
ses nouvelles : « …
ne désespérez donc pas, monsieur,
la providence divine ne vous abandonnera point, et
l’estime des hommes peut vous revenir
, ayez sans cesse
ce noble but devant les yeux…je vais écrire pour vous à
M. le Commissaire du bagne – écrivez-moi de votre
côté, dites moi ce que vous faites et comment vous êtes.
J’apprendrai avec plaisir que votre position s’adoucit et
que votre tristesse diminue. »
€ 500 - 600
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Juliette
DROUET
– Lettre autographe signée adressée
à
Victor Hugo
. [Paris],
28 février mercredi soir 8h.
4 pp. in-8.
Une perforation sans atteinte au texte.
Tout ce que j’ai de joie et de bonheur me vient de toi,
tout ce que j’ai de douloureux me vient du bon Dieu
Belle lettre amoureuse
« Je suis bien patraque, mon pauvre bien aimé, et c’est à
peine si j’ai le courage d’aller me coucher. Jamais je crois
je n’ai autant souffert de mes pieds ; ce serait au point
de m’arracher des cris si je ne me retenais pas.
Quand
je pense que je ne te reverrai pas ce soir, je n’ai de
courage à rien
. Pourtant je rends justice à tous les efforts
que tu fais pour me donner le plus de temps possible. Ce
n’est pas toi, mon doux adoré, que je rends responsable
de la tristesse et de l’isolement de ma vie.
Tout ce que j’ai
de joie et de bonheur me vient de toi, tout ce que j’ai de
douloureux me vient du bon Dieu
, qui a sans doute ses
raisons pour agir ainsi. Ô mon doux adoré, mon ravissant
bien aimé, je te suis bien reconnaissante, va. J’apprécie
tout ce que tu fais pour me rendre heureuse et je tâche de
répondre à tes bonnes intentions en n’étant le moins triste
possible. Seulement cela ne dépend pas toujours de moi
.
Ce soir, par exemple, je n’ai pas de courage et je sens
que je ne peux pas réagir contre cette vilaine pensée
que je ne te verrai plus jusqu’à demain
. Ce n’est pas ma
faute. Pourvu que de ton côté tu ne te fatigues pas et que
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tu ne te rendes pas malade en faisant faire à ton estomac
des tours de force absurdes. Ce que tu disais, avec raison,
à ton Toto, hier, je te le redis aujourd’hui avec non moins
de raison. Il me semble que Girardin aurait bien pu reculer
sa lecture jusqu’après ton dessin ? Enfin tâche que tout
cela ne te rende pas malade, et reviens moi le plus tôt
possible car je t’aime plus que de toutes mes forces. »
€ 1’500 - 2’000