les collections aristophil
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qu’on luy a faitte à la cour de Parme dans
son voiage d’Italie ».
Puis il parle de son travail à l’
Histoire natu-
relle des oiseaux
: « Ne pouvant m’occuper
d’autre chose, depuis cinq mois que je suis ici
dans l’affliction, je me suis amusé à caresser
des oiseaux et je vais imprimer cette année
le premier volume de cette histoire ornitho-
logique ; ce sont de petits faits qui ne pretent
gueres à la philosophie ni à l’éloquence mais
qui pouront ne pas deplaire par la verié et
les exactitudes qui j’ai taché d’y mettre ».
Il termine en évoquant le « produit conjugal »
du président de Brosses : « je vous desire
un fils »…
L’Académie française au fil des lettres
,
p. 136-139.
523
BUFFON Georges-Louis Leclerc,
comte de
(1707-1788) naturaliste et
écrivain, directeur du Jardin du Roi
[AF 1753, 1
er
f].
L.A.S. « Buffon », Montbard 10
février 1769, au Président Charles de
BROSSES
, baron de Montfalcon, à
Dijon ; 3 pages in-4, adresse avec
cachet de cire rouge (l’adresse a
été soigneusement biffée, ainsi que
quelques mots dans le texte ; petit
manque par bris du cachet).
1 500 / 2 000 €
Sur ses affaires et ses travaux, la maladie
de sa chère femme, et la réception de
CONDILLAC à l’Académie française
.
Il prie le Président de soutenir sa « cause
contre les Ursulines de Montbard, c’est à
dire l’appellation qu’elles ont portée à la table
de marbre au souverain de la sentence du
Baillage de Semur qui admettoit ma com-
plainte possessoire. J’espere que malgré
touttes leurs chicanes cette sentence sera
confirmée et je compte sur vos bontés et
sur votre amitié pour faire valoir mes justes
raisons […] Comme cette affaire me tient
fort à cœur j’aurois ete moy meme pour
la solliciter et j’aurois eté dedommagé de
mes peines par le plaisir de vous voir ; mais
malheureusement je suis icy cloüé par l’etat
toujours tres inquietant de ma femme que
je ne puis abandonner d’un instant ; elle a
eté plusieurs fois à toutte extremité ; aucun
remede n’a pu la soulager, presque tous
luy ont fait beaucoup de mal et ce n’est que
depuis qu’on la forcée à y renoncer qu’elle
semble etre un peu moins mal ; mais elle
souffre toujours et reste dans un etat digne
de compassion. Cela m’a empeché d’aller
à Paris au mois de novembre comme je
le comptois et quoique j’y aie des affaires
instantes je ne crois pas que je puisse m’y
rendre qu’aprez paques ». [La comtesse de
Buffon va mourir un mois plus tard, le 9 mars
1769, à l’âge de trente-sept ans ; malgré une
différence d’âge d’une trentaine d’années,
une grande tendresse unissait Buffon et sa
jeune femme.]
Puis il en vient à l’Académie française, qui
vient de recevoir CONDILLAC (22 décembre
1768), et où il n’apprécie guère le Secrétaire
perpétuel DUCLOS : « L’Academie françoise
a eu quelques mortifications au sujet de son
nouveau reçu l’abbé de Condillac dont le
public a trouvé le discours aussi gauche-
ment pensé que pitoiablement écrit ; ce n’est
pas ainsi que vous eussiez chanté s’ils vous
avoient elu et je suis tres convaincu que ce
choix auroit ete bien differement reçu du
public. Mais le Capitaine Du Clos a crû devoir
payer en cette monnoie la belle reception
524
BUFFON Georges-Louis Leclerc,
comte de
(1707-1788) naturaliste et
écrivain, directeur du Jardin du Roi
[AF 1753, 1
er
f].
P.S. « Le C
te
de Buffon »,
Paris
28 avril
1780 ; 1 page in-fol. en partie impr.
250 / 300 €
Ordre de paiement de la caisse de la Com-
pagnie d’Épurement, à M. Richard, admi-
nistrateur général des Postes, de la somme
de 1672 livres « qu’il a fait passer à M. de
Faucompré à valoir sur les dépenses du
Bourbonnois »…
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