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les collections aristophil
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DUMAS fils Alexandre
(1824-1895)
[AF 1874, 2
e
f].
2 L.A.S. « A. Dumas f », [1874-1895] à
Victor HUGO, et [28 mai 1895] à un
ami ; 9 pages in-8.
400 / 500 €
Deux lettres sur l’Académie, la première
à Victor Hugo
.
[
Janvier 1874
. Hugo, absent de l’Académie
depuis 1851, y fit sa rentrée pour voter pour
Alexandre Dumas fils, le 29 janvier 1874.]
Un ami lui a fait part de l’étonnement et de
la déception d’Hugo de ne pas avoir reçu
sa visite pour l’Académie : « Vous êtes le
premier à qui j’ai dû et à qui je devais faire
visite. Vous avez perdu votre fils, le dernier
de vos fils, au moment où je m’y disposais
[François-Victor Hugo, le 26 décembre 1873].
J’ai cru vous donner la plus grande preuve
de respect et d’affection en ne venant pas
vous parler de l’Académie au milieu de votre
douleur ». Il a poussé la discrétion jusqu’à ne
pas lui faire de visite de condoléances, pour
qu’il ne le soupçonne pas d’arrière-pensée. Il
s’est contenté d’écrire à Mme Charles HUGO
pour rectifier un fait erroné : « Je m’étais
inscrit moi-même le jour des obsèques de
Victor, j’avais été au cimetière, comme je
le devais, et je comptais aller vous serrer la
main filialement lorsque toutes les affaires
de l’Académie auraient été terminées. […]
Vous voyez que je ne suis pas coupable – j’ai
péché par délicatesse »…
[
28 mai 1895
], sur la candidature de Jean
AICARD : « Je considère la campagne que
fait Aicard comme déplorable pour lui. Il ne
passera pas. Il n’aura que très peu de voix
y compris la mienne, et alors il se trouvera
rejeté aux calendes grecques. L’Académie
a nommé Heredia, voilà pour les poètes ;
elle a nommé Bourget et elle se retrouve
en face d’Anatole France, voilà pour les
romanciers. Sully-Prudhomme a essayé de
faire comprendre la situation à Aicard », lui-
même lui a parlé, car il n’a aucune chance,
mais rien à faire : « c’est une maladie, cette
candidature académique ; quand on l’a il faut
aller jusqu’au bout, comme avec la fièvre
typhoïde »…
On joint
2 L.A.S. – À propos des articles fort
aimables qu’écrit Eugène de MIRECOURT sur
lui « et une biographie où il justifie quelques
erreurs. J’ai regretté en lui voyant tant de
sympathie pour moi que ses relations anté-
rieures avec mon père m’aient mis dans l’im-
possibilité de l’en remercier »… – À Alexandre
BIXIO, au sujet d’une lettre à Péreire.
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DUMAS fils Alexandre
(1824-1895)
[AF 1874, 2
e
f].
L.A.S. « A. Dumas f », [1889 ?], à
Gustave CLAUDIN ; 16 pages in-8
(portrait joint).
600 / 800 €
Belle et longue lettre sur l’Académie fran-
çaise
.
Il a lu l’article de Claudin sur l’Académie
Française. « L’erreur que l’on commet souvent
c’est de faire toute l’Académie responsable
des sottises ou des partis pris d’une fraction
de l’Académie momentanément plus nom-
breuse que l’autre. Il suffit d’une voix pour
faire passer Dupaty au lieu d’Hugo, mais
ceux qui votaient ce jour là pour Dupaty
votaient surtout contre Hugo, ce qui était
un autre genre d’hommage rendu au poète.
Ce qui fait qu’une nullité est préférée tout
à coup par un certain groupe dominant
comme nombre, c’est qu’une nullité seule
peut avoir l’idée de se présenter contre un
homme comme Hugo ». Dumas pense que
cela ne devrait plus se produire, maintenant
qu’on est plus respectueux du vrai talent.
Mais il y a le poids des écoles et des tradi-
tions. « Supposons que ZOLA se présente.
Il est bien évident qu’un certain nombre de
membres de l’Académie ne voudraient l’y
voir entrer à aucun prix. Ils voteraient à tour