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les collections aristophil
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BOLIVAR SIMON
(1783-1830). « El Libertador »,
héros et libérateur d’Amérique du Sud.
L.S. « Bolivar », Guayaquil 21 août 1829, à Daniel Florence
O’LEARY ; 2 pages et demie in-4 (fente réparée au dernier
feuillet, lettre montée sur onglet sur un feuillet in-fol.
de papier vélin) ; en espagnol.
2 500 / 3 000 €
Importante lettre politique alors qu’il souhaite quitter la présidence
de la Grande Colombie.
[Daniel Florence O’LEARY (1801-1854), général irlandais et diplomate
britannique en Colombie, devint, pendant les guerres d’indépendance
en Amérique du Sud, l’aide de camp de Simon Bolivar. Le 20 janvier
1830, lors de l’ouverture du Congrès réuni afin d’éviter la dissolution
de la Grande-Colombie, à la suite du conflit avec le Pérou et de
la déclaration d’indépendance du Venezuela, Bolivar présenta sa
démission, qui ne fut acceptée que le 4 mai ; il mourut le 17 décembre].
Bolivar remercie O’Leary de ses lettres, et surtout de son conseil de
ne pas aller à Bogota pendant les sessions du Congrès, pour qu’on
ne puisse pas dire qu’il l’a influencé dans ses délibérations, ou qu’il
l’a opprimé de son pouvoir («
yo no debo ir á Bogotá durante las
sesiones del Congresso, para que no se diga que yo ho influido en sus
deliboraciones, ó lo he oprimido con mi poder »
). Plusieurs personnes
lui avaient déjà donné ce conseil, et sa tête le lui avait dit plus que
quiconque ; et la multitude aurait pu croire qu’il s’envolait pour Bogota.
Mais en le contraignant, on le désespère plus encore qu’il ne l’est déjà.
Ne serait-il pas mieux pour la Colombie, pour lui et plus encore pour
l’opinion nationale, qu’on nomme un Président et qu’il reste un simple
Généralissime ? Il ferait des rondes autour du Gouvernement comme
un taureau autour de son troupeau de vaches. Il le défendrait de toutes
ses forces et de celles de la République. («
¿ No sería major para
Colombia y para mí, y aún más para la opinion nacional, que se
nombrase un Presidente, y á mí se me dejase de simple Generalísimo ?
Yo daría vueltas al rededor del Gobierno como un toro al rededor
de su majada de vacas. Yo lo defendería con todas mis fuerzas y
las de la República.
»). Ce Gouvernement serait ainsi plus fort que le
sien, car Bolivar ajouterait à ses propres forces les forces intrinsèques
du Gouvernement. L’administration générale serait toujours complète,
sans diminution de légitimité et d’autorité. Le Gouvernement serait
fort par lui-même ; il aurait l’unité, la stabilité et la continuité… Au lieu
de bouleverser l’administration tout entière et tous ses progrès, elle
formerait un système d’action qui continuerait sans variation et sans
passer par des mains différentes, comme c’est le cas actuellement…
Bolivar visiterait les départements, préviendrait les troubles, entrerait
dans la campagne sans quitter le gouvernement. Son attention serait
entièrement consacrée à l’armée et à l’application de la force armée.
Sa mobilité serait admirable pour aller promptement et efficacement où
le besoin ou le danger l’appellent. («
Yo recorreria los departamentos,
impediría los desórdenes, entraria en campaña sin necesidad de
abandonar el Gobierno. Mi atencion se dedicaría toda entera al
Ejército y á la aplicacion de la fuerza armada. Mi movilidad sería
admirable para acudir con prontitud y oportunamente á donde
quiera que la necesidad ó el peligro me llamara.
»)
Cela éviterait toutes les insurrections et toutes les attaques soudaines, et
le gouvernement serait assis sur son trône, en toute tranquillité d’esprit,
et certain que Bolivar serait partout comme un mur à l’intérieur duquel
seraient sauvés l’ordre public et la paix intérieure ; l’administration
marcherait sans entrave, les citoyens se reposeraient en appréciant le
cours des lois, et l’opinion de Bolivar recouvrerait le lustre perdu : avec
elle la Colombie gagnerait beaucoup, et lui se glorifierait de liberté et
de joie. Si l’on ne prend pas ce parti, ou ils le perdent, ou ils perdent
la Colombie ; et dans les deux cas, ils se perdent tous. Bolivar ne peut
pas vivre sous le poids d’une prétendue ignominie qui l’écrase, et la
Colombie ne peut pas être bien servie par un homme désespéré qui
a brisé tous les ressorts de l’esprit et épuisé pour toujours tous ses
espoirs de tranquillité. («
Si no se adopta este partido, ó me pierden á
mí, ó pierden á Colombia ; y en ambos casos nos perdemos todos.
Yo no puedo vivir bajo el peso de una supuesta ignominie que me
agobia, ni Colombia puede ser bien servida por un desesperado á
quien le han roto todos los estimulos del espíritu, y arrebatado para
siempre todas las esperanzas de su tranquilidad.
»)
Bolivar engage O’Leary, pour la Colombie et pour lui, à insinuer cette
pensée dans l’esprit des Législateurs, et même à publier un article en
faveur de l’adoption de cette mesure.
Cartas del Libertador. Memorias del general O’Leary,
t. XXXI, p. 483-486
BOLIVAR SIMON
(1783-1830). El Libertador,
Venezuelan military and political leader.
Signed letter, signed « Bolivar », Guayaquil 21 August 1829,
to Daniel Florence O’LEARY ; 2 pages and a half, in-4
format (splitting repaired (last leaf) ; letter mounted on
a tab) ; in Spanish.
2 500 / 3 000 €
Important political letter at a pivotal moment when Bolivar sought
to leave the presidency of Gran Columbia.
Daniel Florence O’LEARY (1801-1854) was an Irish general and British
diplomat appointed to Columbia. During the wars of independence
in South America, he became the « aide » of Simon Bolivar. On 20
January 1830, during the opening of the Congress in Bogota destined
to avoid the dissolution of Gran Columbia, Bolivar presented his
resignation which was accepted on 4 May. He died on 17 December
1830. In this letter Bolivar presents his position to O’Leary and his
quest for Columbia: he believes that it is better that he steps down
and acts behind the scene for the good of Columbia.
Cartas del Libertador. Memorias del general O’Leary,
t. XXXI, pp. 483-
486
Détail