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britannica - americana

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BOLIVAR SIMON

(1783-1830). « El Libertador »,

héros et libérateur d’Amérique du Sud.

L.S. « Bolivar », Guanare (Venezuela) 25 mai 1821,

à Alejandro OSORIO ; 3 pages in-4 (légères rousseurs) ;

en espagnol ; sous chemise demi-maroquin rouge.

2 500 / 3 000 €

Importante lettre politique et militaire, un mois avant la bataille

décisive de Carabobo, sur la libération prochaine du Venezuela et

de la Colombie, et ses interrogations sur son propre rôle politique.

Bolivar fait ici état des préparatifs qui se déroulent en vue de

l’importante bataille de Carabobo, qui eut lieu un mois plus tard, le

24 juin 1821. C’est avec Bolivar à leur tête que les patriotes d’Amérique

du Sud défirent les royalistes espagnols dans les plaines proches

de Caracas, libérant ainsi pratiquement le Venezuela (intégré à la

Grande Colombie) du joug espagnol. Le général Camilo LA TORRE

commandait les Espagnols. C’est avec l’aide des volontaires anglais et

irlandais que le général José Antonio PÁEZ et ses Llaneros (hommes

des plaines) mirent en déroute l’aile droite des Espagnols tandis que

la cavalerie des patriotes les écrasait en plein centre.

Bolivar cite en outre deux personnalités importantes : Francisco

Antonio ZEA (1766-1822), qui fut le suppléant de Bolivar au Congrès

du Venezuela, et premier vice-président de la Grande Colombie ; et

Francisco de Paula SANTANDER (1792-1840), qui succéda à Bolivar

à la présidence de la Grande Colombie de 1819 à 1827.

Il a reçu de très bonnes nouvelles : La Torre se dirige sur Caracas

avec ses meilleures troupes, on dit que cela est dû à l’insurrection

de la capitale. Le fait est qu’un événement très important l’a conduit

là-bas parce que le rapprochement de BERMUDEZ ne suffit pas,

l’armée de MORALES est en mesure de le repousser toute seule.

Une lettre du Père d’Ospinos affirme que lorsque les troupes sont

arrivées à Caracas, le Colonel Monagas est mort avec son bataillon

de Valence, et que celui qui fait courir la nouvelle a vu à Valence

ceux qui ont émigré de Caracas. Il fait également état de nombreuses

autres choses incroyables.

L’armée doit demain se diriger vers San Carlos afin d’éviter la destruction

des patriotes de Caracas et du général Bermudez, qui doit déjà se

trouver à proximité. Bolivar ne va pas attendre les troupes de Páez et

Urdaneta, car cela pourrait être très dangereux. Les circonstances sont

si favorables qu’il serait sans doute dommage de ne pas en profiter.

Il a reçu le courrier d’Osorio avec de bien agréables nouvelles. Tout

va bien en Europe, au sud, et ici. Si la chance ne se moque pas

d’eux, la Colombie sera libre et reconnue cette année («

Si la fortuna

no se burla descaradamente de nosotros Colombia sera libre y

reconocida en este año

 »).

Le bulletin d’information du Gouvernement n’est pas un vrai bulletin et

n’émane d’ailleurs pas du gouvernement, mais du Congrès. Il ignore

son auteur, mais son article les fait passer pour ridicules aux yeux de

tous. Par le biais du journal des Cortes, les Espagnols, les derniers

hommes à l’échelle de la civilisation (« 

los ultimos en la escala de la

civilisacion

 »), ont donné un modèle.

En ce qui concerne les affaires étrangères, la finance, la justice

et l’intérieur, il avertit qu’il ne se mêlera de rien. S’il dit quelque

chose, ce sera à titre de simple citoyen, ayant résolu de ne plus

commander un État où tout va à l’encontre de ses sentiments et où

même les hommes les plus instruits agissent comme le Sr Zea. Il

est très ennuyé par tout ce qui est dit, pensé, écrit et fait. Il ne peut

pas être citoyen de la Colombie, dont les lois ne me satisfont pas.

Il a présenté un projet de constitution qui n’a pas été approuvé. Ce

projet était la condition pour qu’il soit citoyen de Colombie. Comme

ce projet n’a pas été adopté, Bolivar est certain qu’il n’y aura pas de

stabilité politique et sociale ; en outre, ce même projet ne contient

pas tout ce qui, à son avis, est nécessaire pour garantir leur existence.

No puedo ser Ciudadano de Colombia con cuyas leyes no me

conformo. He presentado un proyecto de Constitución que no se

aprobó. Aquel proyecto era mi condición para ser ciudadano de

Colombia. No habiéndose adoptado, estoy cierto de que no habrá

estabilidad política ni social; y añado que aquel mismo proyecto

no contiene todo lo que yo pienso que se requiere para asegurar

nuestra existencia. »)