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britannica - americana
des arrangements spéciaux entre Canada
et U.S.A. » ; et il cite « le cas de cet idiot de
Charles BOYER », qui s’est fait pincer de
la même façon, et en téléphonant à Mme
Roosevelt, a pu passer la frontière « dans des
conditions parfaitement illégales »…
Il a été pris de panique et s’est senti
désespéré : « Je ne pouvais pas ignorer que
ce retour en cinq jours était humainement
impossible (et quand quinze jours plus tard
Elisabeth m’a appris que les difficultés étaient
dues à ce que je faisais la même demande de
visa que celle que j’eusse fait de France, j’ai
souri dans ma barbe avec mélancolie. J’avais
tellement essayé, précisément, d’expliquer
ça ! Et de l’expliquer comme une trahison
(car si même mon visa eut été mille fois plus
en règle il eut été perdu. C’est la loi. Et la
demande d’un visa neuf exige légalement six
mois.) En contrepoids du drame qui pouvait
très bien engager ma vie j’avais pour toute
consolation : un reproche d’ingratitude envers
mon bienfaiteur Chapdelaine ; un reproche
de légèreté stupide ; un reproche d’interview
monstrueux ; un reproche d’injustice à votre
égard ; un reproche de manque de confiance
dans un retour immédiat ; l’assurance que
la légation du Canada refusait d’assumer
ses responsabilités d’État et se changeait en
“aimable recommandation” d’un fonctionnaire
de troisième classe ; et, pour clore le tout
et m’encourager, l’assurance que le State
Departement avait bien autre chose à faire
qu’à s’occuper de moi »… Etc.
Au verso du f. 7, Saint Exupéry a
dessiné
au
crayon noir une grande croix fichée en terre
accompagnée de la mention : « j’ai bien mal
quand même vois-tu ! ».
SAINT-EXUPÉRY ANTOINE DE
(1900-1944). French writer, journalist
and aviator.
Signed autograph letter, signed
« Antoine » (minute), [Canada, May
1942], to Curtice HITCHCOCK;
10 pages in-4 format, written on recto
of leaves in black ink, leaves mounted
on tabs and bound in a green half-
calf binding, smooth spine, gilt
vertical lettering on spine
(Montecot
S
r
Lavaux).
4 000 / 5 000 €
Rough draft of a very long letter by Saint-
Exupéry to his New York publisher Curtice
Hitchcock (1892-1946).
Saint-Exupéry travelled to Canada to hold
Détail du lot 169
several conferences at the request of the
publisher Bernard Valiquette. He could
not return to the United States because
of a problem of exit visa. However, Saint-
Exupéry had formulated remarks and
opinions that could be perceived as being
in favour of Pétain and it is believed that
he was denounced to the US authorities
by supporters of De Gaulle in Washington,
as traveling with a visa issued by the Vichy
regime. This episode, which deeply marked
Saint-Exupéry, remains one of the most
mysterious of his stay in America. The letter
to Hitchcock provides the circumstances of
his “forced stay” and his frustration with the
authorities, both Canadian and American.
On the verso of fol. 7, Saint-Exupéry has
drawn a large cross, planted in the earth
with the inscription: « j’ai bien mal quand
même vois-tu ! » [I am suffering nonetheless
as you can see].