les collections aristophil
206
167
ROOSEVELT THEODORE
(1858-1919).
Lettre avec tampon « Theodore
Roosevelt », Albany 2 mai 1900,
à Franck HAMLIN ; demi-page in-4
dactylographiée à vignette et en-tête
State of New-York, Executive
Chamber
; en anglais.
50 / 60 €
Il est désolé que Hamlin ait manqué
le meeting de Galena. Il est enchanté de tout
son voyage dans l’Ouest (« Western trip »).
ROOSEVELT THEODORE
(1858-1919).
Letter, stamped « Theodore
Roosevelt »), Albany 2 May 1900,
to Franck HAMLIN ; half-page in-4
format, typed letter, vignette and
letterhead “
State of New-York,
Executive Chamber”
; in English.
50 / 60 €
He is disappointed that Hamlin missed the
meeting in Galena. He is enchanted by his
« Western trip ».
168
[
ROOSEVELT FRANKLIN DELANO
(1882-1945)].
Président des Etats-Unis.
Carte postale.
50 / 100 €
Célèbre photographie du Président à bord
d’une automobile, un coude sur la portière,
son chapeau à la main.
[
ROOSEVELT FRANKLIN DELANO
(1882-1945)].
President of the United States.
Postcard.
50 / 100 €
Famous close-up photograph of the President
in an automobile, an elbow on the door and
his hat in hand.
169
SAINT-EXUPÉRY ANTOINE DE
(1900-1944). Écrivain, journaliste
et aviateur français.
L.A.S. « Antoine » (minute), [Canada,
mai 1942], à Curtice HITCHCOCK ;
10 pages in-4 écrites au recto à l’encre
noire, montées sur onglets et reliées
en un volume in-4, demi-veau vert
à coins, dos lisse, titre doré en long
(Montecot S
r
Lavaux).
4 000 / 5 000 €
Brouillon d’une très longue lettre de Saint-
Exupéry à son éditeur new-yorkais Curtice
Hitchcock (1892-1946).
Parti au Canada pour tenir plusieurs
conférences à la demande de l’éditeur
Bernard Valiquette, Saint Exupéry ne parvient
pas à regagner les États-Unis à cause d’un
problème de visa de sortie. Cependant,
ses propos n’étant pas du goût de tous et
certains voulant y voir une défense de Pétain,
on pense qu’il aurait été dénoncé par les
partisans de De Gaulle à Washington aux
autorités américaines, comme voyageant
avec un visa délivré par le régime de Vichy,
et empêché ainsi de rentrer dans le délai
initialement prévu. Cet épisode, qui marqua
profondément Saint Exupéry, reste un des plus
Détail du lot 168
mystérieux de son séjour outre-Atlantique. La
lettre à Hitchcock permet de comprendre les
circonstances de ce « séjour forcé ».
« Cher Curtice, mon affection pour vous est si
profonde que je ne puis supporter l’idée d’un
malentendu. Je voudrais de tout cœur que
vous fassiez aussi lire cette lettre à Elisabeth
[Reynal]. Mes téléphones avec elle ont été
amers pour moi parce que m’exprimant
en français, je ne parvenais pas à me faire
comprendre et qu’Elisabeth – gentiment –
me répondait comme à un enfant de cinq
ans. […] je veux que vous sachiez que je ne
suis ni ingrat, ni idiot. Je résume donc mon
aventure tout entière.
1° Je n’ai pas été “léger” en partant. Eugène
ou vous seriez partis comme moi. Elisabeth
aussi. La légation du Canada – que je ne
sollicitais pas – m’a soumis, pour servir des
intérêts canadiens – et non les miens – à
un véritable chantage moral de la dernière
heure. On me disait
a) La conférence n’est pas décommandée.
Votre absence immotivée sera injurieuse
pour les quinze cents spectateurs qui se
dérangeront ce soir.
b) Cette absence est immotivée parce que,
nous légation du Canada, après entente
amiable avec le State Departement (qui, vu
l’urgence, veut bien autoriser un voyage spécial)
nous garantissons votre retour immédiat (sous
réserve de quelques signatures à Montréal) »...
Il aurait été en fait heureux que son entrée
au Canada soit refusée : « Ça me faisait un
prétexte admirable pour me démettre d’une
corvée qui m’inquiétait si fort. J’ai exactement
dit à Becker : “Je ne pars que si la légation
du Canada confirme à Curtice lui-même ses
engagements concernant mon
retour
.” Quand
Becker plus tard m’a téléphoné “Hitchcock
dit que tout est bien” [...] je n’avais plus aucun
prétexte pour refuser ce départ. [...]
Il est de coutume absolue, sur cette
planète, de faire confiance en la parole d’un
gouvernement. Depuis vingt-deux années
que je m’y promène, je ne me suis jamais
permis, dans d’innombrables cas semblables,
de prier un ambassadeur de garantir par écrit
sa parole. [...] Et, comme moi, vous seriez
parti. On ne met pas en doute la parole d’une
Ambassade. Si j’insiste sur ces détails c’est
qu’il m’est insupportable de penser que les
graves soucis et dérangements que je vous ai
causés puissent être attribués par vous à ma
légèreté. [...] Il est bien évident que si monsieur
ROOSEVELT désirait de moi un renseignement
il n’attendrait pas six mois que ses bureaux
régularisent mon passage. Il est bien évident
qu’il est chaque jour, pour plusieurs voyageurs,