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193

britannica - americana

157

NEWTON ISAAC

(1642-1727).

MANUSCRIT autographe ; 2 pages et quart in-4, au verso

et en partie au recto d’une L.A.S. « C. Barton » de sa nièce

Catherine BARTON à lui adressée (1 page in-4) avec adresse,

et restes de cachet de cire rouge (quelques petites fentes) ;

en anglais.

20 000 / 25 000 €

Important témoignage des recherches théologiques de Newton sur

la Gnose et les Gnostiques.

Le manuscrit, écrit à même la lettre reçue de sa nièce, présente des

ratures et corrections, ainsi que de nombreux calculs : le mathématicien

et le théologien se trouvent ici réunis.

Catherine BARTON (1679-1739) écrit à son oncle à propos de

Mrs Kennedy, qui a baptisé son fils, et qui recherche une maison…

Newton propose ici une synthèse des principaux points de la doctrine

gnostique relatifs à la pluralité en Dieu. La Gnose est une doctrine

qui s’était développée dans les deux premiers siècles, sur la base

du christianisme mais sous l’influence de la philosophie grecque et

d’autres mouvements religieux hermétiques. Elle se fondait sur l’idée

d’une accession à la connaissance des mystères divins – menant au

salut – par une révélation intérieure réservée aux seuls initiés. Pour

établir ce résumé, Newton s’est appuyé essentiellement sur le

De

Salutari adventu Jesu Christi

d’ATHANASIUS ou Athanase d’Alexandrie

(295-373, grand adversaire de l’arianisme), dont il possédait les

Opera

[Harrison 95 et 96], et surtout sur l’

Adversus Valentini, & similium

Gnosticorum haereses

d’IRENÆUS ou Irénée de Lyon (seconde moitié

du II

e

siècle) [Harrison 839 ; Trinity College, Cambridge ; NQ.18.10],

réfutation de la Gnose et principale source sur celle-ci.

Le fils serait une partie du père agissant par la vie et la volonté du

père… Et Irénée rapporte que Cerinthus [auteur gnostique, vers l’an

100] et longtemps avant lui les Nicolaïtes (qu’il nomme une secte

des Gnostiques) disaient que le créateur du ciel et de la terre était

un, le père de notre Seigneur un autre et Jésus fils du charpentier un

troisième, et Christ qui descendait sur Jésus et restait impassible et

retournait à sa Pleroma [terme grec pour « Plénitude »] un quatrième,

et qu’en opposition à ces hérétiques Jean a écrit dans son Évangile

qu’il y a un Dieu omnipotent qui a fait toutes choses par son Verbe

qui était avec Lui dès le commencement, et ce Verbe s’est fait chair.

Mais selon ces hérétiques, le Verbe et Christ n’était pas incarné et

n’a pas souffert mais est descendu sous la forme d’une colombe sur

Jésus (à son baptême) et est retourné à sa Pleroma (à la passion),

et Jésus seul fut incarné et a souffert. La descente du Christ sur

Jésus sous la forme d’une colombe aurait eu lieu lors du baptême,

et son ascension hors de lui juste avant la passion lorsqu’il s’écrie :

Mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné ?... Ils disent que le Christ

a revêtu forme humaine. Certains (que Théodoret [première moitié

du Ve siècle, qui défendit l’hérétique Nestorius dans la querelle sur

la double nature du Christ] appelle Sethiens et Ophites, une branche

des Nicolaïtes) disent que le Christ a revêtu forme humaine avec sa

sœur Sophie, et que Jésus étant né d’une Vierge par l’opération de

Dieu était plus sage, plus saint et plus juste que tous les hommes,

et le Christ embrassé par Sophia est descendu sur lui et ainsi a

été fait Jésus Christ, et quand Christ est descendu sur lui, alors il

a commencé à faire des miracles et des guérisons, et à révéler le

père inconnu, et quand il a été conduit à Pilate, Christ avec Sophia

est parti de lui dans l’incorruptible Æon [Éternité en grec, dans la

Gnose néoplatonicienne une puissance spirituelle émanant d’un

principe suprême et rendant possible son action sur les choses],

et Jésus fut crucifié, et ressuscité par une vertu que Christ envoya d’en

haut, et à partir des opinions de ces hommes se forma un monstre à

plusieurs têtes issu de l’école de Valentin [gnostique grec du milieu

du IIe siècle], et certains dirent que Sophie devint Serpent… Etc.

Newton a également rempli de sa main une demi-page de calculs

algébriques et géométriques, et d’équations, dans le cadre de ses

recherches scientifiques personnelles, ou de ses travaux officiels à la

Monnaie royale (

Royal Mint

).

NEWTON ISAAC

 (1642-1727).

Autograph MANUSCRIPT; 2 pages and a quarter, in-4

format, on the verso and partially on the recto of a signed

autograph letter, signed « C. Barton », Newton’s niece

Catherine BARTON, addressed to him (1 page in-4 format),

with address and remnants of a red wax seal (slitting to a

few folds); in English.

20 000 / 25 000 €

Important testimony on Newton’s theological studies on Gnosis

and the ancient Gnostics...

The manuscript is written directly on a letter received by Newton

from his niece Catherine BARTON (1679-1739): there are a number of

erasures and corrections, as well as calculations. In this manuscript,

one finds two facets of Newton: the theologian and the mathematician.

Catherine Barton writes to her uncle about a Mrs Kennedy who has

baptized her son and is looking for lodging.

Newton offers here a summary of the main points of Gnostic doctrine

concerning God’s plurality. Gnosis is a doctrine that developed in the

first two centuries, on the basis of Christianity but under the influence

of Greek philosophy and other hermetic religious movements. It

promoted access to the knowledge of the divine mysteries - leading

to salvation - through an inner revelation reserved for the initiated

alone. To establish his study, Newton relied mainly on the

De Salutari

adventu Jesu Christi

of ATHANASIUS (295-373, great opponent of

Arianism), of which he owned the

Opera

[Harrison 95 and 96], and

also especially on the

Adversus Valentini, & similium Gnosticorum

haereses

of IRENÆUS (second half of the second century) [Harrison

839; Trinity College, Cambridge; NQ.18.10], respectively a refutation

of Gnosis and the main source of Gnosticism.

The son would be a part of the father acting through the life and the

will of the father ... And Irenaeus reports that Cerinthus [Gnostic author,

around the year 100] and long before him the Nicolaitans (whom he

calls a sect of the Gnostics) said that the creator of heaven and earth

was one, the father of our Lord another and Jesus the carpenter’s son

a third, and Christ descended on Jesus and remained impassive and

returned to his Pleroma [Greek term for «Plenitude»] a fourth and that

in opposition to these heretics John wrote in his Gospel that there is

an omnipotent God who did all things through his Word who was with

him from the beginning, and this Word became flesh. But according

to these heretics, the Word and Christ was not incarnate and did not

suffer but descended in the form of a dove on Jesus (at his baptism)

and returned to his Pleroma (to passion), and Jesus alone was

incarnate and suffered. The descent of Christ on Jesus in the form of

a dove would have taken place during the Baptism, and his Ascension

out of him just before the Passion when he cries: “My God why did

you abandon me?” ... They say that Christ has put on human form.