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britannica - americana
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NEWTON ISAAC
(1642-1727).
Physicien, mathématicien et astronome anglais.
MANUSCRIT autographe,
De Peste
; 2 pages in-4 remplies
d’une écriture très serrée ; en latin, avec des symboles
alchimiques à la fin ; en latin.
20 000 / 25 000 €
Longue étude sur la peste, ses causes et remèdes.
Newton l’a rédigée quelques années après l’épidémie de peste qui
frappa l’Angleterre en 1665 ; alors étudiant, Newton avait dû fuir
Cambridge et en resta éloigné durant deux ans.
L’étude de Newton est le résumé commenté du
Tumulus pestis
(
Tombeau de la peste
) de Jean-Baptiste VAN HELMONT (1579-1644),
dont le nom figure en tête du manuscrit. Ce médecin et alchimiste
flamand avait fait paraître
Tumulus pestis
en 1644 à Cologne, puis l’avait
intégré dans son recueil
Ortus medicinæ
publié à Amsterdam en 1648.
Pour lui, la peste naît de deux causes, l’une matérielle extérieure et
l’autre efficiente intérieure qu’il appelle « archée », terme emprunté à
Paracelse qui désignait ainsi le principe vital dans les corps. Il expose
ensuite les conditions favorisant le développement de la maladie, les
mesures prophylactiques utiles et la thérapeutique à envisager. D’après
les références de pages indiquées dans ce manuscrit, Newton a utilisé
l’édition de l’
Ortus medicinæ
parue à Lyon chez Huguetan et Barbier
en 1667, qu’il possédait [Harrison 751], dans laquelle le
Tumulus pestis
occupe les pages 141 à 192. Ces notes représentent ainsi l’intégralité
de ce que Newton a voulu retenir du traité.
La peste (qui se communique par un gaz sylvestre infecté de poison)
envahit la plus grande partie de l’estomac où se trouve le siège de la
vie, frappe l’archée d’une horreur qui imprime au corps, à lui soumis,
des mouvements reçus ou en quelque manière conçus... La terreur
de la peste fabrique l’idée de la peste d’où la peste elle-même va
bientôt naître... De même qu’une femme enceinte ne produit pas les
miracles annoncés si elle n’est pas bouleversée par l’émotion, de même
les semences des animaux cessent d’être fécondes si ne s’y joint le
bouleversement du désir faisant descendre l’âme dans la semence...
La terreur seule ne suffit pas à provoquer la peste, mais bien cette
terreur avec la conviction que la peste déjà pénètre et s’empare de
l’homme, et cette conviction suffit à peine si l’homme n’est envahi
vraiment par une odeur dont la conviction peut imprimer l’action
fermentative à l’archée... Durant la peste d’Ostende, la pourriture
pestilente sentait presque le cuir brûlé, et Van Helmont désignait le
pestiféré grâce à cette odeur. Contre la peste le zenexton est bon,
la jacinthe, encore meilleur le saphir. L’ambre aussi est bonne... Etc.
NEWTON ISAAC
(1642-1727).
English physicist, mathematician and astronomer.
Autograph MANUSCRIPT,
De Peste
; 2 pages in-4 format,
filled with a very tight script; in Latin, with alchemical
symbols at the end; in Latin.
20 000 / 25 000 €
Long study on the plague, its causes and its remedies.
This text was written by Newton a few years after the epidemic of
plague which struck England in 1665. As a student, Newton had to
flee Cambridge and stayed away for two years. The study of Newton
is the commented summary of the
Tumulus pestis
[
Tomb of the
Plague
] of Jean-Baptiste VAN HELMONT (1579-1644), whose name
is at the top of the manuscript. This Flemish doctor and alchemist
published his
Tumulus pestis
in 1644 in Cologne, and then included
it in his collection
Ortus medicinæ
published in Amsterdam in 1648.
For him, the plague arose from two causes, one external and material
and the other efficient and internal which he calls «archaea», a term
borrowed from Paracelsus, which designated the vital principle in
bodies. He then presents the conditions favoring the development
of the disease, the useful prophylactic measures and the therapy
to be considered. According to the page references shown in this
manuscript, Newton used the edition of the
Ortus medicinæ
published
in Lyon by Huguetan and Barbier in 1667, which he owned [Harrison
751], in which the
Tumulus pestis
is found on pages 141 to 192. These
notes thus represent the entirety of what Newton wanted to retain
from the treatise.
The plague (which is passed on by a poisonous forest gas) invades
the greater part of the stomach and strikes the Archaea ... The terror
of the plague manufactures the idea of the plague from which the
plague itself will soon be born ... Just as a pregnant woman does not
produce the miracles announced if it is not overcome by emotion,
so the seeds of animals cease to be fertile if it does not join the
upheaval of desire making the soul descend into the seed ... Terror
alone is not enough to provoke the plague… During the plague of
Ostend, the rot of the plague almost smelled of burnt leather, and
Van Helmont could identify a plague victim with this odor. Against
the plague the zenexton is good, the hyacinth, even better sapphire.
Amber is good too ... etc.