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195

britannica - americana

158

NEWTON ISAAC

(1642-1727).

Physicien, mathématicien et astronome anglais.

MANUSCRIT autographe,

De Peste

; 2 pages in-4 remplies

d’une écriture très serrée ; en latin, avec des symboles

alchimiques à la fin ; en latin.

20 000 / 25 000 €

Longue étude sur la peste, ses causes et remèdes.

Newton l’a rédigée quelques années après l’épidémie de peste qui

frappa l’Angleterre en 1665 ; alors étudiant, Newton avait dû fuir

Cambridge et en resta éloigné durant deux ans.

L’étude de Newton est le résumé commenté du

Tumulus pestis

(

Tombeau de la peste

) de Jean-Baptiste VAN HELMONT (1579-1644),

dont le nom figure en tête du manuscrit. Ce médecin et alchimiste

flamand avait fait paraître

Tumulus pestis

en 1644 à Cologne, puis l’avait

intégré dans son recueil

Ortus medicinæ

publié à Amsterdam en 1648.

Pour lui, la peste naît de deux causes, l’une matérielle extérieure et

l’autre efficiente intérieure qu’il appelle « archée », terme emprunté à

Paracelse qui désignait ainsi le principe vital dans les corps. Il expose

ensuite les conditions favorisant le développement de la maladie, les

mesures prophylactiques utiles et la thérapeutique à envisager. D’après

les références de pages indiquées dans ce manuscrit, Newton a utilisé

l’édition de l’

Ortus medicinæ

parue à Lyon chez Huguetan et Barbier

en 1667, qu’il possédait [Harrison 751], dans laquelle le

Tumulus pestis

occupe les pages 141 à 192. Ces notes représentent ainsi l’intégralité

de ce que Newton a voulu retenir du traité.

La peste (qui se communique par un gaz sylvestre infecté de poison)

envahit la plus grande partie de l’estomac où se trouve le siège de la

vie, frappe l’archée d’une horreur qui imprime au corps, à lui soumis,

des mouvements reçus ou en quelque manière conçus... La terreur

de la peste fabrique l’idée de la peste d’où la peste elle-même va

bientôt naître... De même qu’une femme enceinte ne produit pas les

miracles annoncés si elle n’est pas bouleversée par l’émotion, de même

les semences des animaux cessent d’être fécondes si ne s’y joint le

bouleversement du désir faisant descendre l’âme dans la semence...

La terreur seule ne suffit pas à provoquer la peste, mais bien cette

terreur avec la conviction que la peste déjà pénètre et s’empare de

l’homme, et cette conviction suffit à peine si l’homme n’est envahi

vraiment par une odeur dont la conviction peut imprimer l’action

fermentative à l’archée... Durant la peste d’Ostende, la pourriture

pestilente sentait presque le cuir brûlé, et Van Helmont désignait le

pestiféré grâce à cette odeur. Contre la peste le zenexton est bon,

la jacinthe, encore meilleur le saphir. L’ambre aussi est bonne... Etc.

NEWTON ISAAC

 (1642-1727).

English physicist, mathematician and astronomer.

Autograph MANUSCRIPT,

De Peste

; 2 pages in-4 format,

filled with a very tight script; in Latin, with alchemical

symbols at the end; in Latin.

20 000 / 25 000 €

Long study on the plague, its causes and its remedies.

This text was written by Newton a few years after the epidemic of

plague which struck England in 1665. As a student, Newton had to

flee Cambridge and stayed away for two years. The study of Newton

is the commented summary of the

Tumulus pestis

[

Tomb of the

Plague

] of Jean-Baptiste VAN HELMONT (1579-1644), whose name

is at the top of the manuscript. This Flemish doctor and alchemist

published his

Tumulus pestis

in 1644 in Cologne, and then included

it in his collection

Ortus medicinæ

published in Amsterdam in 1648.

For him, the plague arose from two causes, one external and material

and the other efficient and internal which he calls «archaea», a term

borrowed from Paracelsus, which designated the vital principle in

bodies. He then presents the conditions favoring the development

of the disease, the useful prophylactic measures and the therapy

to be considered. According to the page references shown in this

manuscript, Newton used the edition of the

Ortus medicinæ

published

in Lyon by Huguetan and Barbier in 1667, which he owned [Harrison

751], in which the

Tumulus pestis

is found on pages 141 to 192. These

notes thus represent the entirety of what Newton wanted to retain

from the treatise.

The plague (which is passed on by a poisonous forest gas) invades

the greater part of the stomach and strikes the Archaea ... The terror

of the plague manufactures the idea of ​the plague from which the

plague itself will soon be born ... Just as a pregnant woman does not

produce the miracles announced if it is not overcome by emotion,

so the seeds of animals cease to be fertile if it does not join the

upheaval of desire making the soul descend into the seed ... Terror

alone is not enough to provoke the plague… During the plague of

Ostend, the rot of the plague almost smelled of burnt leather, and

Van Helmont could identify a plague victim with this odor. Against

the plague the zenexton is good, the hyacinth, even better sapphire.

Amber is good too ... etc.