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britannica - americana
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NELSON HORATIO
(1758-1805). Vice-amiral britannique.
L.A.S. « Nelson & Bronte », Merton 12 octobre 1802,
à l’honorable colonel William STEWART ; 4 pages in-4,
montées avec un portrait gravé sous chemise de toile brune,
sous boîte-étui demi-maroquin brun ; en anglais.
8 000 / 10 000 €
Importante lettre à son compagnon d’armes, jugeant sévèrement
Buonaparte.
[William STEWART (1774-1827), premier commandant du
Rifle Corps
,
servit sous les ordres de Nelson à la bataille de Copenhague en 1801.
Nelson le présentait comme « un jeune homme excellent et infatigable,
[qui] représente l’espoir naissant de notre armée ».]
Peu de choses lui font autant plaisir que de maintenir vivante, par une
correspondance libre, une amitié qui, espère-t-il, ne mourra qu’avec
eux-mêmes. Il remercie Stewart de son attention envers Mr Portis,
concernant la vacance du poste de prédicateur à Magdalen, puis se
livre à des réflexions sur de mauvais procédés dont Stewart a été l’objet,
alors qu’il tentait de se faire réélire au Parlement. S’étant distingué
par divers services sous divers cieux, il avait établi, pour le peuple,
qu’il ne trahirait jamais leurs droits en soutenant des ministres dans
aucune action déshonorable, et pour les ministres, qu’il soutiendrait
leurs mesures pour l’honneur et la prospérité du pays. C’est donc
une grande perte, qu’il n’ait pas été réélu, mais Nelson suppose que
Harry IX ne supporterait rien qui ressemble à de l’indépendance…
Son ami demande son opinion, qu’il donnerait sans réserve de vive
voix, mais qu’il serait dangereux de confier au papier. Mais la lettre
de BUONAPARTE aux Suisses devrait frapper toute l’Europe. Il a
l’impudence de dire aux Suisses que la parole de Nelson ne vaut rien.
D’autres monarques peuvent se conduire de la sorte mais aucun
jusqu’à ce type n’a eu l’impudence de le dire. Il présente sa propre
destruction. L’Europe doit bientôt s’unir contre pareil fou. Il n’y a pas
de sens, mais de l’
insolence
dans son état présent. Nelson le considère
comme un homme monté sur le cheval le plus beau, mais si fougueux
qu’il jette le cavalier qui se casse le cou, alors que s’il ne dirigeait pas
son cheval de cette manière inhabituelle il pourrait peut-être arriver
sûrement, honorablement, et avec le caractère d’un bon cavalier,
jusqu’à la fin de son voyage… Il croit et espère que leurs ministres ne
plongeront pas facilement le pays en guerre, mais il croit vraiment qu’ils
ne souffriront aucun langage dictatorial de la France, ni une véritable
insulte à leur pays. Cette conduite et nulle autre assurera le soutien de
Nelson. Il a une très haute opinion de Mr ADDINGTON : le courage
ne lui manquera pas, le moment venu, pour appeler les ressources
du pays et faire une guerre populaire. Stewart comprendra tout ceci
parfaitement
, mais Nelson l’assure qu’il ne voit aucune perspective
de guerre. Buonaparte se pendra dans ses labeurs pour autrui, mais
qu’on le laisse tranquille un an de plus, cela l’achèvera…
NELSON HORATIO
(1758-1805).
British officer in the Royal Navy.
Signed autograph letter, signed « Nelson & Bronte »,
Merton 12 October 1802, to Colonel William STEWART;
4 pages in-4 format, mounted at left margin in a buckram
covered folder with engraved portrait of Nelson and
contained in a half morocco gilt folding case with marbled
boards; in English.
8 000 / 10 000 €
Important letter addressed to his brother in arms, containing a bitter
attack on Buonaparte.
William STEWART (1774-1827) was first commander of the Rifle Corps
and served under Nelson at the Battle of Copenhagen in 1801.
At the very beginning of the present letter, Nelson acknowledges
receipt of a letter from Stewart and states: “…few things in this world
give me more real pleasure than keeping alive by a free communication
a friendship formed, never I hope to end but with our lives”
Nelson declares Napoleon is a Mad Man. Nelson is outspoken in
the present letter with a bitter attack on Napoleon who has had
“the impudence to tell Europe My Word is good for nothing, other
Monarchs may act so but none till this Chap had the impudence
to say so. I really think he is bringing forward his own destruction
Europe must soon combine against such a Mad Man.” Nelson
continues his tirade on Napoleon cleverly quipping he has “no sense
but insolence.” He then makes an interesting comparison: “I consider
him as a Man on the finest Horse but which is so high Spirited that
notwithstanding his rider thinks he has a secure seat a plunge too
far or a rear up too high throws the rider and breaks his neck, when
by not managing his Horse in this unusual manner He might arrive
with safety, with Honor and with the Character of a good rider to his
Journeys End…” Expressing approbation of his government’s conduct
he then contemplates the prospects of a coming war, Nelson sums
up: “I think there is no prospect of a War. Buonap[ar]te will hang
himself in his toils for others…”
Nelson’s loathing of Napoleon was not a reciprocal sentiment. After the
ratification of the Peace of Amiens in March 1802, Napoleon installed
a bust of the English admiral on his dressing room mantelpiece.
Apparently unpublished. Not in N.H. Nicolas,
The Dispatches
and Letters The Honorable William Stewart
(1845).