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britannica - americana
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LAFAYETTE MARIE-JOSEPH DE
(1757-1834).
L.A.S. « Lafayette », Paris 21 février 1833, à Pierre-Antoine
de VIDAILLAN, à Metz ; 1 page in-4, adresse (papier un peu
bruni).
800 / 1 000 €
Lettre politique à propos d’une élection législative partielle dans
le Gers.
[Pierre-Antoine de VIDAILLAN (1798-1876), démissionnaire de ses
fonctions de sous-préfet de Nérac au début de l’été 1832, aspirait à
remplacer à la Chambre le député du Gers Louis-Sébastien GAVARRET,
qui avait démissionné le 9 janvier 1833.]
Sa lettre lui a fait beaucoup de peine. « C’est avec plaisir que j’ai vu
mon collègue M. ARAGO avoir fait usage de mon nom, et de celui
de plusieurs de nos amis pour vous donner, auprès des électeurs
de Condom, un témoignage de notre estime et de notre bon vouloir.
Je me suis pourtant fait une règle de ne pas me mêler d’élections.
On m’a dit que notre excellent ex-collègue M. Gavaret s’intéressait à
la vôtre, et j’ai pensé qu’il était fort à portée d’en juger. Mais tout à
coup il m’a été porté une lettre écrite au nom de deux électeurs parmi
lesquels se trouvait celui de Gavaret, et où l’on me demandait 1° si
le général FABVIER était éligible 2° s’il était lié avec le gouvernement
et les sentimens du juste milieu : le g
al
Fabvier n’aurait pas été mon
ami depuis longues années, que je me serais cru obligé de répondre
à ces deux questions. Il m’est resté dans l’esprit d’après ce qui m’a
été dit, que les électeurs patriotes ne se sentaient pas la force pour
lutter avantageusement avec les candidats ministériels et qu’ils avaient
besoin de prétexter un nom du dehors. Je n’ai ajouté à mes deux très
simples réponses qu’un mot sur la connaissance qu’avait Fabvier sur
les affaires de l’Orient »… Depuis, il a reçu avis que le département
avait déjà deux députés étrangers et que les chances de l’élire étaient
quasiment nulles, et Gustave de Montebello lui a appris que « son
frère était parti pour Condom ou des élections l’appellaient. Quant à
celui-ci je suis resté tout à fait étranger à sa candidature, et c’est celle
qui a réussi. Vous voiés que je n’ai rien à me reprocher envers vous »…
LAFAYETTE MARIE-JOSEPH DE
(1757-1834).
Signed autograph letter, signed « Lafayette », Paris
21 February 1833, to Charles-Pierre-Antoine de VIDAILLAN,
in Metz; 1 page in-4 format, address, sealed with a blue wax
seal (paper slightly browned); in French.
800 / 1 000 €
Political letter relative to elections in the department of the Gers.
A year before his death, Lafayette writes to Charles-Pierre-Antoine
de Vidaillan (1798-1876), a historical biographer and friend with whom
he is trying to straighten out a misunderstanding caused during an
election in an electoral sector of France located in the Pyrenées
Mountains and encompassing many communities. Charles-Pierre-
Antoine de Vidaillan was running for a seat as « député du Gers ».
He also mentions that Francois Arago, a scientist, and a personal friend
used his Lafayette’s name and that of several friends to recommend
Vidaillan to the 12 electors for the upcoming election. A superb
political letter expressing his strong feelings of misunderstanding
during this election.