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les collections aristophil
Les mesures prises contre les actes de piraterie ont largement dépassé
les intentions du gouvernement, et la neutralité de la navigation devrait
être bientôt rétablie sur de meilleures bases. Le Commonwealth batave
est prêt à intervenir. Et Lafayette indique que, lors de son expulsion de
la forteresse d’Olmütz, les Bataves voulaient l’accueillir chez eux ; mais
il y a eu depuis la révolution de Janvier, et il n’a encore rien décidé.
Malgré les efforts et les menaces de l’Angleterre et de la Russie, les
rois du Danemark et de la Suède ont refusé d’abandonner leur système
de neutralité. Il en va de même pour le roi de Prusse qui se contente
de protéger le nord de l’Allemagne. À Vienne, les Cours sont hostiles,
sous l’influence napolitaine féminine, avec des risques de guerre en
Autriche, qui se solderait par de lourdes pertes. BONAPARTE, après
la prise de Malte, est arrivé à Alexandrie sans encombre, et sans
obstacle. Cette expédition est lourde de conséquences.
Il loue la conduite du comte de VAUBLANC pendant la Révolution ; cette
victime de la proscription de Fructidor, qui avait été en 1792 le défenseur
de Lafayette et risqué ainsi sa vie, revient en France où il devrait un
rôle important au Conseil des Cinq Cents. Sa femme et sa fille, qui
a épousé le neveu du général Pinckney, sont parties en Amérique
pour s’installer en Virginie, et Lafayette les recommande à McHenry.
Il recommande aussi un émigré français du parti aristocratique, qui
s’était battu pour la cause américaine, et qui est maintenant dans
la misère. Il charge McHenry de présenter ses respects au général
WASHINGTON, et à tous ses amis d’Amérique…
LAFAYETTE MARIE-JOSEPH DE
(1757-1834).
Signed autograph letter, signed « Lafayette », Witmold-
Holstein 30 August 1798, addressed to James McHENRY,
U.S. secretary of War from 1796-1800; 4 pages in-4 format,
fine script, very densely written (letter reinforced with a silk
padding); in English.
4 000 / 5 000 €
James McHENRY (1753-1816) was a signer of the Constitution and
U.S. secretary of war from 1796-1800. Lafayette writes a very dense
letter, rich in political and ideological considerations.
“When I had last the pleasure to write to you I was far from thinking I
should at this period of the year be still detained in Europe. The health
of my wife, the primary cause of those delays, has been continually
so bad, it had in the spring taken a so dangerous turn, that until
now there has not been for me a moral possibility to embark… My
principles and sentiments have long been known to you. The appeal
to liberty in the old world has reminded you of our conversations
in the new one. In my doctrine of opposition to every despotism of
obedience in a free constitution to national laws you could anticipate
the part which, in the several circumstances, I have had to act. From
your knowledge of my Republican heart you are sensible that my
objections to the present state of France are not owing to her form
of Government, but to her want of Freedom...”
“[…] There goes with this letter one to General Washington. I beg you
to present my respects to the President, [to] the vice president, and to
remember me to all other friends about you. I can’t know whether or
not the expressions of my dutiful patriotic attachment of my profound
and lively gratitude have ever reached the United States. If not I hope
it will not be imputed to any deficiency on my part, but I beg you to
let me know what has been received from me…”