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les collections aristophil

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HEMINGWAY ERNEST

(1899-1961).

2 L.A.S. (« E. Hemingway » et « Ernest » pour la 1

ère

,

et « Hemingstein » la 2

e

), [La Havane s.d.], à Richard

ARMSTRONG à La Havane ; 2 pages in-8 au crayon à en-tête

Steamship Cuba

et vignette

The Peninsular & Occidental

Steamship Company,

et 1 page petit in-8 (sur un fragment

de bordereau imprimé en espagnol), enveloppes ; en anglais.

1 500 / 2 000 €

Cet autographe de valeur sera remis aux Armstrong par Charlie Cook

qui est venu à la Havane avec ses filles : si Jane et Dick peuvent faire

quoi que ce soit pour les amuser, comme par exemple prendre un

verre ou discuter la situation politique, ils obligeront leur vieil ami et

collègue… Il voudrait tant venir ! Cook leur dira de leurs nouvelles.

Pauline va bien et les salue…

– Samedi. à la hâte (il se dépêche pour aller à la pelote). Voici le fric.

Il ne peut même pas l’en remercier, il viendra le voir… Marty va bien.

Les enfants sont là …

HEMINGWAY ERNEST

(1899-1961).

2 signed autograph letters, signed « E. Hemingway »

and « Ernest » for the first letter, to Richard and Jane

ARMSTRONG; and signed « Hemingstein » for the second,

[Havana (Cuba), no date], to Richard ARMSTRONG in

Havana; 2 pages in-8 format, in pencil, on letterhead

“Steamship Cuba”

and vignette

The Peninsular & Occidental

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HEMINGWAY ERNEST

(1899-1961).

L.A.S. « Ernest Hemingway »,

La Havane

29 octobre 1934,

à Alfred H. BARR Jr., directeur du Museum of Modern Art

à New York ; 3 pages in-8, en-tête

Hotel Ambos Mundos

(petites fentes aux plis), enveloppe ; en anglais.

3 000 / 4 000 €

Intéressante lettre sur le marché de l’art, parlant du Luis Quintanilla

et de Miró, et de la guerre civile en Espagne.

[Luis QUINTANILLA (1893-1978), peintre et graveur espagnol, auteur

notamment de

Los otros Guernicas

, républicain, s’était lié d’amitié

avec Hemingway et Dos Passos, qui organisèrent une exposition de

ses œuvres à la galerie Pierre Matisse à New York. Hemingway avait

acquis pour sa propre collection le magnifique tableau de MIRÓ,

La Ferme

(légué par sa veuve à la National Gallery de Washington).]

Hemingway remercie Barr de sa lettre et des conseils à Mr. Sheiser,

pour l’exposition de QUINTANILLA, arrangée pour fin novembre-

première semaine de décembre à la galerie Pierre Matisse. Barr a tout

à fait raison, quant aux prix. Le MIRO (

La Ferme

) tient merveilleusement

le coup. Il a gagné plutôt que perdu. Hemingway est allé voir ses

travaux récents, qui ne l’ont pas impressionné, mais étaient agréables.

Souvent il a trouvé que ce qu’il ne comprenait pas sur le coup, devenait

ensuite

trop

clair. C’est une excellente chose pour la peinture moderne

que les prix se soient effondrés. Dur pour les gars, mais il y aura de

meilleurs tableaux. Les bons vaudront tout autant et bien davantage

à la fin (on sera tous morts, mais pas les tableaux).

Le pauvre vieux Quintanilla, soit dit entre eux, est en taule à Madrid

depuis quinze jours, attendant un procès devant la cour martiale.

L’armée a vaincu la révolution, cette fois. C’était très mal géré et trop

de gens en ont parlé avant même que cela ait commencé. Hemingway

saura le verdict aussitôt par télégramme. Barr aimerait Quintanilla :

c’est une des plus belles intelligences que Hemingway ait connues,

et les gravures sont très bonnes. Ces petits enculés de la région new-

yorkaise qui parlent de révolution ne savent pas grand-chose de sa

mise en pratique. Il faudrait une fois qu’ils urinent sur leurs mains un

jour pour laver la trace du retour de flamme d’un Thompson, entre le

pouce et l’index, sur le toit, alors que les soldats montent l’escalier :

c’est ça qu’ils regardent, les mains des gens… à New-York, on est

révolutionnaire si on manifeste contre la maison [d’édition] Macaulay,

avant de participer à un Thé Littéraire (l’événement de la saison)…

Il a été invité aux deux. Si on ne répond pas, on est classé Fasciste…

Il croit qu’il écrira une nouvelle narrant les événements précis d’une

journée où l’on reçoit dans le courrier à la Havane une invitation à

manifester devant la Macaulay, et l’on va ensuite à un Thé Littéraire

annoncé comme l’Événement de la Saison…

Steamship Company,

et 1 page small in-8 format

(on a commercial printed form, in Spanish; a blank corner

chipped), envelopes ; in English.

1 500 / 2 000 €

The letter reads: “This valuable holograph will be delivered by Charlie

Cook who has come over to Havana with his daughter. If you can

do anything to amuse them such as taking a drink or describing the

political situation you will again obligate your old friend and colleague

E. Hemingway. Wish the hell I was coming – Cook will tell you our

news – Pauline [his second wife] is fine...”

The second reads: “Here is the dough. I can’t ever give you my thanks

... Marty [Martha Gellhorn, to be his third wife] fine. Kids here...”

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