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La Sauvage
en septembre ; on créera
Antigone
à New-York en novembre ; il voudrait y aller, « et aussi, passionnément en
Argentine et au Brésil [...]. Si vous voulez un bon exemplaire d’
Antigone
illustré nouvellement par une jeune fille inconnue
[Jane Pêcheur] écrivez de suite
de ma part
aux Éditions du Centre »...
Montfort l’Amaury [novembre ? 1953]
. Il a eu beaucoup
d’ennuis cinématographiques et familiaux, mais il annonce avec plaisir le mariage de sa fille Catherine le 10 décembre, et
espère les y voir : « outre l’exceptionnel plaisir de me voir pour l’unique fois de ma vie en jaquette (je ne vois qu’un futur prix
Nobel qui pourrait me contraindre à endosser une seconde fois ce reste charmant de l’habit Louis XVI) vous aurez le privilège
d’entendre une petite pièce à laquelle je tiens beaucoup apprise répétée et jouée rien que pour elle par des comédiens amis. Je
retire
L’École des pères
du Français et me prenant à la fois pour Molière et pour Louis XIV j’en réserve l’unique représentation
aux invités de Catherine. Le lunch aura lieu dans les foyers de la Comédie des Champs-Élysées et après on jouera la pièce »... Il
propose de leur présenter plus tard sa jeune femme [Nicole], « Monelle devant voler l’héroïne en second de ces fêtes »... – Il a
été très surpris de la question d’Hortensia : « Comment avez-vous pu supposer que j’allais me mettre peintre d’enseignes pour
autre chose que pour mon plaisir ? Je suis descendu en pensant que je ne vous reverrai jamais. Dans la rue j’ai compris que j’étais
un incorrigible jeune homme et que je vous pardonnais à cause des mauvaises habitudes que les gens qui vous entourent vous
ont fait prendre (je ne parle pas de votre sœur dont je suis amoureux, ni du gentil Marcel bien sûr). Donnons-nous quelques
mois d’absence pour oublier ce petit malentendu »...
5.
Jean ANOUILH
. L.A.S., [vers 1952 ?] ; 1 page in-4.
200/300
Sur la critique. Son point de vue est simple : « la critique n’est pas aisée. C’est elle aussi, on l’oublie trop et singulièrement
quelques-uns de ceux qui ont la prétention de l’exercer – un art difficile. Un art où on trouve, comme dans les autres, des
débutants maladroits, des gens de talent, et d’indécrottables médiocres. Ils jouissent seulement d’un privilège inestimable qui
les met à l’abri de bien des petits ennuis : c’est qu’il n’existe pas de critique des critiques... Je crois en outre qu’autant il est
légitime que chacun puisse exprimer librement son opinion sur une œuvre, autant il est abusif que cette opinion – souvent
hasardeuse – soit répandue à des centaines de milliers d’exemplaires et devienne l’opinion de toute une foule qui n’ira jamais
au théâtre vérifier l’exactitude de ce qu’elle lit sur un journal. J’ajoute qu’il n’y a d’ailleurs aucun remède à ce mal nécessaire
sinon l’échange pur et simple de coups de poings entre les intéressés »...
6.
Jean ANOUILH
. L.A.S., Sanary (Var) [24 avril 1971], à la princesse Marthe Bibesco ; 2 pages in-4, enveloppe.
200/250
Réponse à l’envoi d’
A
U BAL AVEC
M
ARCEL
P
ROUST
, où la princesse a publié des lettres de Proust : « Ces lettres sont troublantes,
c’est toujours mystérieux les lettres et j’avoue que j’ai un peu honte de lire celles qui ne m’étaient pas adressés, je ne m’y fais
pas, même si elles sont de Chateaubriand. C’est une petite fleur de pudeur que je constate et dont je me félicite... (Avez-vous
fini de faire votre “pangénerique” comme me disait Richebé, un producteur de cinéma que ses cuirs ont immortalisé). Mais
c’est surtout ce que vous avez écrit autour qui m’a enchanté... Comme j’aimerais vous entendre
raconter
tout cela, dis-je avec
un cynisme et une impudeur abominables moi qui à vos passages à Paris n’arrive jamais jusqu’à votre île... Je nage mal – et
puis je vous l’avais dit dès le début, les amours par correspondance nos lettres ont fait une barrière mystérieuse, il aurait fallu
commencer par les paroles... Mais je n’aurais eu aucune occasion de faire votre connaissance sans ces premières lettres sur feu
Staline et sa mama »... Il signe : « votre Jean Anouilh qui essaiera de passer par un pont à son prochain passage »...
7.
Maurice BARRÈS
(1862-1923). L.A.S., mercredi [1919], à un ami éditeur ; 1 page in-8 (papier un peu froissé).
100/150
À propos de la suite de
L’Âme française et la Guerre
(12 vol., Émile-Paul frères, 1915-1920). « Décidément j’arrête le
Tome VIII au 21 février 1916. Il ira du 1 déc. 1915 au 21 fév. 1916 et sera intitulé
Le Suffrage des morts
. Comment voulez-vous
que je mette le mot de “Verdun” dans un recueil où il n’y a pas un seul article sur Verdun ? C’est le volume suivant Tome IX
(du 21 février 1916 au 7 juillet 1916) qui s’appellera
Durant la bataille de Verdun
. Le Tome X ira du 8 juillet 1916 au ??? et
s’intitulera à peu près
L’Angleterre pendant la guerre
»...
8.
Georges BATAILLE
(1897-1962). L.A.S., Vézelay 19 mars 1946, à Christian Zervos ; 1 page in-4, en-tête
Les
Éditions du Chêne - Critique
.
250/300
Il fera son possible pour lui envoyer un texte surWilliam Blake « avant le 10 avril. Mais je suis si embarrassé d’engagements,
et si lent à écrire que je n’ose vous promettre absolument »...
On joint une autre L.A.S. à sa « chère Isabelle », Vézelay 23 février 1946 (1 p. in-8, légers défauts) : il habite la campagne,
mais aimerait la rencontrer lors de son séjour à Paris ; elle a dû recevoir « le cahier sur l’Espagne ». Plus une l.a.s. de Désiré
Émile Inghelbrecht
(
Vézelay
1963) ; une carte postale a.s. de Maria Helena Vieira da Silva ; et une carte de visite du
M
al
Foch.