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3

A

RTS

ET

L

ITTÉRATURE

1.

Marie d’AGOULT

(1805-1876) femme de lettres, maîtresse de Liszt. L.A.S., samedi matin, à un poète ; 2 pages

in-8.

100/150

« Pas d’arrière pensée ? non vraiment, cher Poëte ; je vous en voulais un peu de ne pas vous apercevoir que je ne vous traitais

pas comme tout le monde, mais c’était une plainte amicale et je regretterais qu’elle vous eût été transmise si elle ne me valait

pas en ce moment une effusion si vraie et si bonne de votre noble cœur »... Elle n’a pas oublié leur conversation du Bois de

Boulogne : « c’est dès ce jour que vous vous êtes fait votre place à part dans mon estime »...

2.

Henri Frédéric AMIEL

(1821-1881) écrivain et philosophe suisse, auteur d’un important

Journal intime

. L.A.S.,

Genève 21 octobre 1853, à un ami [Athanase Coquerel] ; 4 pages in-8 (fente réparée).

300/400

Longue et intéressante lettre. Inquiet du silence de son correspondant, il le suppose absent de Paris. Il n’aura donc

probablement pas reçu « un gros article de 8 bonnes pages » au sujet de l’ouvrage de Brunel [

Avant le christianisme, ou

Histoire des doctrines religieuses et philosophiques de l’antiquité

, par le pasteur Henri Brunel, 1852], qui avait tant tardé à

venir : « Comme je vous envoyais le

brouillon

même, et que par conséquent je n’ai aucune copie de ce travail, j’en attendais

l’accusé de réception. Aucun ne m’est parvenu. La dépêche aurait-elle été perdue ? Cela me chiffonne fort, pour M. Trottet

et pour moi, sinon pour le

Lien

qui n’y perdrait pas grand’chose. Je le regretterais aussi comme témoignage de ma bonne

volonté […] en octobre dernier, il avait été convenu, je crois, entre nous que vous me dispensiez de cette critique, par amabilité

pour l’auteur, l’ouvrage étant très faible. La condition que vous avez posée à mon ami Trottet pour un compte-rendu m’ayant

démontré la ténacité de votre désir, j’essayai de satisfaire à la fois à la justice littéraire, à la politesse pour l’auteur et aux

exigences de la rédaction. Le résultat fut ce malencontreux article, sur la destinée duquel je reste en suspens »... Puis il raconte

son voyage de six semaines dans le Sud-Est de la France (Lyon, Arles, Valence, Avignon, Nîmes, Calvisson chez le pasteur

Abauzit, Arles, Marseille, Toulon, Cannes, Nice) et en Italie : « Deux ou trois jours à Gênes, huit jours à Turin, retour par le

Mont Cenis et Chambéry […] Ce petit voyage, chétif raccourci de celui que je rêvais pour cette année, [...] m’a cependant fait du

plaisir et du bien. [...] En un mot, j’ai vécu en touriste, et rien ne restaure davantage un savant éclopé et des organes fatigués, que

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