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« S

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indulgence qu

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il

faut avoir

pour

les défauts de

ses amis

»

 41. FONTENELLE

(Bernard Le Bovier de). Manuscrit autographe intitulé «

Satire troisième. Sur l'indulgence qu'il

faut avoir pour les défauts de ses amis

». 1 p. 1/2 in-4.

600 / 800

Note sur une des

S

atires

d'Horace

, la troisième du premier livre. Fontenelle en condense l'«

argument

» (comme il

l'a ici écrit en titre puis biffé) : une réflexion sur les vices et l'amitié, la lucidité qu'il faut garder sur soi et les indulgents

conseils qu'il faut se prodiguer entre amis pour s'amender. Il souligne ainsi la critique du paradoxe stoïcien de l'égalité

des fautes. Cette note conserve le ton de causerie ironique de bon aloi de la satire d'origine, jetant de fait un pont entre

les pratiques du cercle amical constitué autour de Mécène auquel appartenaient Horace ou Virgile, et les salons du siècle

de Louis XIV.

«

Vous ne sauriés sans imprudence blâmer les deffauts d'autruy si vous ne convenés des vôtres, et par là vous luy donnés

la même prise sur vous. Aprenons donc à ne nous pas choquer si légèrement des défauts des autres, principalement de

nos amis. Leurs bonnes qualités nous doivent faire suporter sans dégoût les mauvaises ; notre amitié nous les affoiblir ;

la raison et l'équité ne nous les faire au moins compter que pour ce qu'elles sont. Il est vray que les stoïciens soutiennent

que tous les vices sont égaux. Mais combien cette opinion n'est-elle point contraire à la raison et à la justice quy, par

l'inégalité des peines, reconnoissent entre les vues de l'inégalité ? Après tout, de quel poids peut être le sentiment de ces

misérables sophismes ? La seulle idée qu'ils veulent nous donner de leur sage, sufit pour les convaincre d'être fous.

»

Fontenelle cite en exergue du présent manuscrit le premier vers latin de cette satire : «

Omnibus hoc vitium est cantoribus,

inter amicos

/ ut numquaminducant animumcantare rogati,/ injussi numquamdesistant »,soit :«

De tous les chanteurs c'est

le vice, qu'entre amis,

/priés de chanter, jamais ils ne s'y résolvent, / tandis que non sollicités, jamais ils ne s'abstiennent] ».