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75

253.

Alfred-Auguste CUVILLIER-FLEURY

(1802-1887) précepteur du duc d’Aumale, historien et homme politique.

25 L.A.S., et un manuscrit autographe, 1850-1882, à Armand Bertin, à sa fille Marie Mme Jules Bapst, sa petite-

fille Cécile Bapst [la future Mme Georges Patinot], ou à ses gendres et successeurs à la direction des

Débats

, Léon

Say ou Jules Bapst ; 67 pages in-8, et 7 pages oblong in-4.

180/200

Les lettres sont écrites d’Ostende, Embercourt near Kingston (Surrey), Plombières, Chantilly, Bruxelles, Paris-Passy,

Lisieux…Lettres sur l’agonie et la mort de Louise d’Orléans, reine des Belges…Affaires bibliophiliques pour le duc d’Aumale…

Allusions à sa collaboration aux

Débats

, y compris une offre de services pour répondre aux « indignités du

Times

», mais l’on

n’avait sous la main « l’adversaire naturel, énergique et brillant du journalisme anglais, John Lemoinne, et je pense qu’il ne

refusera pas ce service à la famille de notre Roi » (13 septembre 1851)… Sur les attaques du

Conseiller du peuple

contre un

feuilleton des

Débats

, à la suite d’une réplique de Janin à l’auteur de l’

Histoire de la révolution de 1848

. « Le gouvernement que

M. de Lamartine attaquait a péri ; son auguste chef est mort dans l’exil ; – les œuvres de M. de Lamartine vivent ou du moins

elles se vendent. Nous lui faisons moins de mal, même en restant justes, qu’il ne nous a fait en se montrant impitoyable » (19

septembre 1851)… Importante lettre confidentielle pour résumer les « conférences de Claremont » : « Les Princes d’Orléans sont

monarchiques, veulent rester tels […]. Mais si, en 1852, et par suite du désaccord des partis monarchiques, la France est acculée

à des expédiens révolutionnaires, parmi lesquels les Princes d’Orléans comptent la prorogation inconstitutionnelle des pouvoirs

du Président de la République, ils ne se refuseront pas à rallier, dans une voie opposée à ces expédiens dangereux, les forces du

parti de l’ordre. […] Le pays les trouvera prêts soit à courir les chances d’une candidature, soit à accepter constitutionnellement

le fardeau du pouvoir, si cette candidature réussit. S’ils acceptent la Présidence, ce sera loyalement, en gens d’honneur […] Les

Princes d’Orléans sont unanimes à déclarer qu’ils attendent, dans une abstention absolue, commandée par leur exil, que la voix

de la France prononce, et qu’ils sont prêts pour tous les sacrifices que le salut de la patrie pourra exiger de l’antique et inaltérable

dévouement de leur maison » (21 septembre 1851)…Réaction au projet de loi sur les crédits rectifiés de 1871, dont les orphelins

d’Éd. Thouvenel feraient les frais (10 mai 1871)… Démenti d’un écho entendu chez Mme Janin : « Le duc d’Aumale est très

décidément sur les rangs comme candidat au fauteuil de Montalembert » (18 décembre 1871)… Déclaration de fidélité « au

gouvernement qui nous sauve, non seulement des Prussiens et des démagogues, mais des intrigues de quelques salons dorés »

(6 juillet 1872)… On rencontre aussi les noms de Jules Dufaure, Ferdinand Fabre, Guizot, Thiers, etc. Plus un article dirigé

contre Lucien Brun, partisan du comte de Chambord. On joint une l.a. (incomplète) à Armand Bertin, une l.a.s. de sa veuve et

une l.a.s. de Berthe de Clinchamp.

254.

DARDANELLES

. 8 L.A.S. et 2 lettres dactylographiées par Adolphe Baptendier, officier d’administration

supervisant le bétail, 2

e

Division, Corps Expéditionnaire d’Orient, [péninsule de Gallipoli] mai 1915-juin 1916, à sa

famille ; environ 30 pages de formats divers.

300/400

Bataille des Dardanelles.

Sedd-Ul-Bahr 18 mai 1915.

« Me voici débarqué dans la presqu’île de Gallipoli après deux jours

de séjour dans l’île de Lemnos. Nous avons franchi l’estuaire sous le feu des canons turcs mais sans dommage heureusement.

Je ne puis vous écrire tout ce que je vois et tout ce qui se passe par crainte de la censure. [...] Les combats ont lieu tous les jours,

et, naturellement, le soir, il y a des manquants à l’appel. Mon sous-intendant et mon vétérinaire ont failli être tués, un obus

est tombé à quelques pas de leur tente. [...] Au moment où je t’écris, nos avions volent au-dessus des camps turcs qui tirent sur

eux mais sans résultat. [...] Nos poilus ont tous reçu le baptême du feu, moi en tête »...

5 juin.

« Nous vivons ici des émotions

intenses, c’est pire qu’au front en France, la mort nous guette à chaque moment, mais j’ai confiance [...]. Nous sommes entre

Achi-Baba sur la presqu’île de Gallipoli, Koum-Kaleh et Chanak sur la côte d’Asie [...] Les cuirassés nous on quitté pour la baie

de Lemnos ou le golfe de Saros, nous ne sommes plus protégés contre l’Asie qui en profite largement pour nous arroser »... Le

général Ganeval a été tué dans une tranchée pendant qu’il examinait les positions turques...

Moudros 26 juin.

« Tout va bien

je m’adapte à tout, surtout depuis que je ne suis plus comme à Sedd-Ul-Bahr sous le feu continuel des Turcs d’Achi-Baba et de

Koum-Kaleh. Voici quelles sont mes fonctions ici : je suis le grand maître du bétail (bovins et ovins). J’ai toujours environ 1000

à 1200 bœufs (zébus du Soudan) et 2000 moutons. [...] Les pertes que les journaux ne peuvent dévoiler ont été terribles. [...]

On ne peut jamais se reposer, même en toute dernière ligne. Les obus pleuvent toujours, il faut se terrer comme des rats quand

la valse commence »... En

juillet et août

, Achi-Baba résiste toujours mais l’officier garde une « confiance inébranlable dans le

succès de nos armées »...

13 septembre.

« Je viens de passer quatre mois dans cet Orient de malheur d’où une collection de mes

camarades se sont fait évacuer quand ils n’y ont pas laissé leurs os. Mais, malgré tout cela je lutte et je lutterai jusqu’au bout »...

Etc. On joint un télégramme du même, 16 lettres de sa sœur (récit des événements à Nevers, 1914-1918), une photographie,

etc.

255.

Jean-François-Aimé DEJEAN

(1749-1824) général et ministre. L.A.S., Paris 12 décembre 1805, au Prince Louis

[Bonaparte], Connétable ; 2 pages et quart in-fol.

70/80

Il a écrit au secrétaire d’État de la Guerre en Hollande, mais une lettre de S.A.I. au Grand Pensionnaire produirait un

effet plus prompt et plus sûr... Il rend compte du mouvement de l’artillerie du camp d’Évreux à Anvers, et du départ d’une

brigade de caissons avec des effets d’hôpitaux etc. Il a expédié un courrier porter des ordres à Sampigny, Metz et Strasbourg...

« Votre mouvement, Monseigneur, est si rapide qu’il m’est impossible d’assurer à tems la fourniture des redingottes, vu surtout

l’incertitude des lieux sur lesquels je pourrais les diriger »...