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les collections aristophil

Dessin

original à la plume pour le faire-part

de naissance représentant Agathe dans son

berceau (12,2 x 8 cm), avec le faire-part gravé.

Valéry appelle Agathe: « Ma chère fillette»,

« Mon petit Gathon» ou Gathou, « Mon vieux

petit Croûton», « Ma petite Guigui», « Ma

chère Crouste», « Ma chère Croûte», « Ma

chère petite porte-fesse», « bécasse de la

Cacatière», « Ma chère Gathe» ou Gat, « Ma

chère petitoune», « Ma petite bécasse», « Ma

chère Toutoune», « Ma chère Fondue», « Ma

chère cocotte», « Ma petite Cacahouette

d’un sou», « Ma petite Pallotina di Polastro»,

« Ma chère andouille», « Ma petite bou-

boute bombichon garni maison», « Ma grosse

Toutoute», « Mon vieux Coucou-à-la-fille»,

« Ma grosse Crousticoujoun», « Ma grosse

cocotte n° 1», « Mon petit croûton», « Ma

chère Croucroute et C

ie

», « Ma chère Cocotte

à la coque», etc. Il signe, outre le traditionnel

« Papa» (ou « Pap.»), et « Valéry père» ou

PV (ou un paraphe), de nombreux noms de

fantaisie: « Ton père De Claques», « Merlin»,

« Pip», « P.p.», « Le Directeur», « Ambroise»,

« Toussaint», « Ill

mo

Conte degli Immerdatori

di Famiglia», « Emmanuel-Charlot Le Luc des

Endives, aspirant grand père», « Le Papegeai

des Gambes», etc.

Poèmes

. Une « Fable.

Le Gathon et les

cerises

», où Valéry s’amuse à mettre en scène

ses deux enfants Claude et Agathe:

« Maître Cloclo pour le Mesnil partant

Avait songe par profondes titises

Où bien cacher ses confites cerises

Maître Gathon qui n’est jamais content

Quelque festin que le destin lui donne,

Flaire un régal qui s’abandonne»…

Un autre,

Guignol

, pour une séance de

marionnettes, est accompagné d’une épreuve

annotée de l’eau-forte conçue par Valéry

pour le carton d’invitation: « Invariablement,

Guignol ! / C’est Moi / Sur le rebord extraor-

dinaire»…

Poème dactylographié pour l’anniversaire

d’Agathe (7 mars 1919, 3 quatrains): « Cran,

cran, cran, voici bien treize ans / Chère

Agathe que vous naquîtes»…

A ma fille

, sizain: « Vous n’aurez qu’une fois

seize ans, / Profitez-en, profitez-en»…

Amusant sizain pour ses « filles fifilles» (Agathe

et sa fille Martine): « Picotte, Cocotte, Mar-

tine, Tartine, / Agathe, Frégate, Toutoune,

Croûton !»…

On relève, en outre, le brouillon d’un projet

de « Lettre à un enfant» ou à « Monsieur

Lepapa»: « Vous voulez bien me demander

ce qu’il faut faire faire “pour donner à votre

enfant le sens et le goût de la poésie”. Rien

de plus simple. Ne faites rien. Les enfants

ont leur poésie parfaitement – qui est leurs

jeux. […] La poésie, qu’est-ce que c’est. C’est

la préférence. Préférer c’est créer ce qui

vous plaît»…

Une lettre à sa femme (« Mon petit nigaud»),

séjournant au château du Mesnil (près

Gargenville) avec Agathe, en 1909 ou 1910,

évoque son travail: « Je travaille assez, mais

pour trouver l’impuissance. Certains pro-

blèmes sont désespérants pour qui a la manie

de la précision et s’est donné pour tâcher

de la mettre là où elle ne peut, par défini-

tion, s’introduire»… Il parle aussi de

GIDE

:

« Le démon de la littérature l’agite. Il a l’air

de s’arracher le cerveau sur mille affaires

dont – hélas ! – je ne donnerais pas 2 sous.

Il est toujours assiégé par les Allemands qui

le lisent, le traduisent, le comprennent – le

rendent plus cabotin»… Il envoie à sa Gathon

« une poupée du cre d’orge»… Une autre

lettre, après une blessure d’Agathe, interdit

au petit Claude de toucher à la voiture et à

la balançoire; il raconte un dîner chez les

Bonniot avec Mme

M

allarmé.

43 cartes postales illustrées sont envoyées

lors de ses voyages (une au dos de sa sil-

houette découpée): Gênes, Port-en-Bessin,

Florence, Granville, château de l’Isle Manière

(près Avranches), château de Pontaubault

(Manche), Capbreton, Zurich, Menton,

Tolède, Vence, Bénerville, la Graulet (près

Bergerac, chez Catherine Pozzi), Londres,

Milan, Bruxelles, Libourne, Blois, Rome, Mar-

seille, Nice, Salzburg, Copenhague (carte

cosignée par Niels BOHR), etc.

[1911]

. Il imagine une lettre écrite et signée

par le nounours « Henri Badou 1

er

prix de

témoignage» à sa « chère petite maman

Agate»: « Ton papa m’apprend à écrire et à

compter. 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 0. Des fois,

j’ai eu peur, la nuit. Il y a eu des gros ton-