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et en Amérique, m’avait donné un dégoût

de l’encre et le désir de mettre la mienne

à dormir dans ma cave. La chapelle Saint

Pierre que je croyais une vieille clocharde,

dormant sous les filets de pêche et la pous-

sière se trouve être une fois remise à neuf,

une merveilleuse Romane».

Sur Bunuel et leurs différents: «Le style

dépasse les styles. Le recul supprime les obs-

tacles d’école et il arrive qu’on confonde nos

films, qu’on m’attribue «Le Chien andalou» et

qu’on attribue à Bunuel «Le Sang d’un poète».

Sur un article tronqué dans la revue Arts:

«Mais la suppression des premiers para-

graphes dans lequel le message se fonde,

ruine toute ma thèse de la transcendance

de l’individu par le moi interne dont nous ne

sommes que la main-d’œuvre… sans cela je

bavarde et je ne bavarde jamais».

Au sujet de la publication de sa monographie:

«La conspiration du silence est la grande arme

des époques bruyantes».

Lettre violente suite à la publication d’une

ode d’Audiberti:

«Il faudra bien que les premiers deviennent

les premiers et qu’un événement considé-

rable des lettres ne te dégrade pas dans la

honte de mensonges, de fausses visites et

de fausses preuves d’amour».

Il assume son élection à l’Académie:

«La gauche et droite gauchère étant devenues

la mode, je suis entré à l’Académie comme

jadis, lorsque la mode était de droite je me

suis fait communiste. Question de fraîcheur

et de solitude».

Publication dans la gazette de Lausanne:

«Pomerand ajoutera quelques aphorismes

neufs. Cette interview est de sa part une

manière de chef d’œuvre du genre».

Réponse sur l’événement du 28 mai 1956.

Pierre Seghers et André Parinaud avaient

organisé La nuit de la poésie au Théâtre

du Chatelet.

«Les lettristes insultent votre entreprise (non

sans raison) et veulent le prix qui en résulte».

Dans un télégramme en 1957: «Pourquoi

demander dur travail pour publier tissu de

fautes. Jean Cocteau».

Le 18 juin 1958, il donne son «adieu définitif»…

«Je rechute encore comme on dit. Les

microbes se plaisent en ma personne».

L’on découvre dans cette franche correspon-

dance un Jean Cocteau beaucoup moins

lisse qu’il n’y paraît.

littérature