MANUSCRITS
«Rien n’est plus beau que le manuscrit. Rien n’a plus de sens pour l’esprit.
Le manuscrit est le dessin même de la pensée, telle que le manifeste la
main, cette ardente et fidèle servante de la vie» (André Suarès,
Naissance
du manuscrit
, 1926).
La fin de l’Europe médiévale voit la consécration du travail des copistes
et des enlumineurs. Le livre d’heures, livre de prière à destination des
laïcs, est apprécié de riches propriétaires servant à leurs dévotions
personnelles. Personnalisés et enluminés, renfermant de précieuses
miniatures, les livres d’heures témoignent de l’intérêt croissant des laïcs
pour une relation directe à Dieu et aux saints. La présente vacation offre
plusieurs livre d’heures, dont trois notables : les Heures Petau, peintes
par Jean Poyer; les Heures de Galeazzo Maria Sforza, d’une taille et
élégance exceptionnelles; des Heures peintes par Georges Trubert,
un temps au service du roi René d’Anjou, puis peintre au service de
René II de Lorraine. Les manuscrits littéraires du Moyen Age et de la
Renaissance sont toujours rares. La collection Aristophil conservait des
manuscrits importants tel le
Canzoniere
et
Trionfi
de Pétrarque, ayant
appartenu à un membre de la famille Visconti. Le Moyen Age français
n’est pas en reste avec la redécouverte d’un volume de la traduction
du roman en prose
Tristan et Iseult
, ayant figuré dans l’inventaire de la
bibliothèque de Charles II de Lalaing au XVI
e
siècle, et dont le texte est
précédé d’une ravissante enluminure peinte par Loyset Liédet ou son
atelier. La période de la Renaissance française poursuit la redécouverte
et traduction en langue vernaculaire des textes de l’Antiquité : sous le
titre
Héroïdes
, Octavien de Saint-Gelais fournit des traductions d’une
sélection des
Epistres d’Ovide
, lettres d’amour d’héroïnes antiques
éplorées mais fières, ici dans un manuscrit réalisé pour le cercle de la
cour royale d’Anne de Bretagne.
35




