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littérature

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SIMENON GEORGES (1903-1989)

Correspondance adressée à Henry PLANCHE

à Aix-les-Bains

États-Unis (Shadow Rock Farm), France (Cannes), ou

de Suisse (Lausanne et château d’Échandens), 1953-1978,

2 lettres autographes signées, 7 lettres tapuscrites

et 1 questionnaire signé, 10 pages formats divers,

la plupart à son entête.

1 500 / 2 000 €

Intéressante correspondance avec l’écrivain savoyard Henry

Planche.

Simenon le remercie, il a été touché par un article « comme je le suis

à chaque fois que je me découvre de par le monde un nouvel ami.

Cela fait chaud au cœur ». « Savez vous que j’ai passé un inoubliable

été à Aix-les-Bains en 1923 ? Avec des pêches à l’ombre-chevalier

[sic] sur le lac et une visite à une abbaye »

9 août 1953 : « je crois qu’un écrivain est presque toujours un mauvais

juge. C’est en vous, surtout, que vous devez sentir la confiance dans

votre œuvre future, et nul ne peut juger de ce que vous avez dans

le ventre. Ce qui me donne confiance, c’est l’acharnement que vous

mettez à écrire dans des conditions difficiles. C’est bon signe […] Mes

premiers essais en littérature étaient si mauvais qu’ils n’ont jamais

quitté mes tiroirs où ils se trouvent encore. C’étaient des contes, un

nombre incalculable de contes que j’écrivais […] le soir, et qui me

donnaient tant de mal que je finissais toujours par vomir ! »

13 janvier 1956, sur son ballet

La Chambre

, et « l’emballement que

j’ai ressenti à la représentation de mon ballet car aussi bien Auric

que Roland Petit, et Buffet pour les décors, ont rendu la moindre de

mes intentions ». Sur ses souvenirs en Savoie : « C’est en 1924 que

j’ai passé une saison à Aix-les-Bains alors que j’étais le secrétaire

particulier du Marquis de Tracy qui y faisait sa cure annuelle. […] J’ai

gardé de ce séjour un souvenir d’élégance calme, de bon goût et de

vie très raffinée ».

10 février 1958, réponses à un questionnaire : « Je ne crois pas au

rôle social des artistes. Ils le remplissent malgré eux. Dès que cela

devient conscient, c’est au détriment de l’art. […] Je ne vis pas dans un

milieu bourgeois. […] N’ai jamais rien lu d’Anouilh mais je le connais et

l’estime beaucoup […] par principe, je ne lis pas mes contemporains

[…] J’ai beaucoup d’amitié pour les ratés. […] je m’intéresse avant tout

à ma famille […] et à mon œuvre qui me prend une bonne partie de

mon temps. […] Je n’ai jamais eu d’ami intime. Seulement ma femme

actuelle. […] J’ai vécu dans le monde entier, y compris les USA. J’en

suis revenu pour continuer à vivre ailleurs ».

7 septembre 1976, il a lu son texte avec passion : « C’est un des multi-

ples portraits où je me reconnais le mieux et qui correspond le plus,

tout orgueil mis à part, à mon être intime ».

28 juin 1978, lecture du livre de Planche sur Lamartine : « Je connaissais

Lamartine pour l’avoir étudié au collège mais je ne me sentais guère

d’affinités avec sa poésie » ; il va falloir maintenant relire ses poèmes.

On joint

un exemplaire dactylographié du questionnaire de Planche,

annoté et signé par Simenon, ainsi que la copie dactylographiée du

montage final du Dialogue Georges Simenon - Henry Planche (inédit) ;

et une intéressante L.S. de Denise Simenon au même, 21 février 1958,

répondant pour son mari à un autre questionnaire.

provenance

Piasa, 22/11/2005