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les collections aristophil

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SARTRE JEAN-PAUL (1905-1980)

Manuscrit autographe

S.d., 25 pages in-4 sur papier quadrillé, avec ratures

et corrections

3 000 / 4 000 €

Important manuscrit visionnaire, relatif à l’économie, à l’emploi, au

chômage, à ce que nous vivons aujourd’hui.

« Chez nous, depuis trois siècles, les fils ont toujours été mieux logés

que leurs pères, mieux nourris, et mieux vêtus : sur ce fait indéniable

la bourgeoisie appuyait son mythe le plus cher : celui du progrès. Cet

heureux enrichissement durait encore au début du siècle : de 1900 à

1913 la production nationale a augmenté de 30%, et de 14 à 19, malgré

la guerre, ce pourcentage s’est maintenu. En 1929, l’heureuse rencontre

d’un fait économique et d’un mythe apologétique a pris fin : voici …

que la production par habitant demeure stagnante … au niveau de

29, comme s’il s’agissait d’un seuil que l’économie française ne peut

franchir. La nouvelle génération … au milieu de ces vieux meubles,

dans les vieilles villes ceinturées de vieilles usines, nos enfants sont

des enfants de vieux, ils naitront de plus en plus vieux et vieilliront de

plus en plus vite. Pendant ce temps, l’Allemagne se relève, la Russie

nous rattrape, l’Angleterre malgré ses pertes augmente la production

de 50%. Des murailles d’acier s’élèvent autour de nous. Nous pou-

vons bien nous dire que nous ne tomberons pas, que c’est la mer

qui monte autour de nous. Mais c’est une consolation médiocre ;

de toute façon, dans un demi siècle nous irons au fond de l’eau… »

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SEBERG JEAN (1938-1979)

Comment te dire,

poème autographe signé

Vers 1975, 1 page in-4 à l’encre, encadré avec une

photographie d’elle par Léon Herschtritt. (Deux petites

taches sur un côté).

1 000 / 1 500 €

Émouvant poème de l’actrice emblématique de la

Nouvelle Vague

(dans

A bout de souffle

de Jean-Luc Godard), intitulé

Comment

te dire ?

« Comment te dire/ Sauf que/ Quand je te vois/ Je suis enveloppée/

Dans un bain de vapeur tiède.../ Comment te dire/ Je fais l’amour

avec toi/ A travers une tasse de café brulante/ Comment te dire/ Je

ne vis plus sans toi / Je ne dors plus/ Je ne vois pas/ Comment te

dire/ Que l’amour est grave/ que je suis grave/ Comment te dire/ Je

suis mangée par la vie/ Et par les chiens/ Et il n’y a que ta main moite/

Qui me sauve ». « Écrit à la Frégate en attendant Philippe Garrel sur

mon carnet de chèques ».

Au verso, texte dactylographié : « Coca Cola 4S Yummy / And coke is

really fine / But just plain sugar/ Sizzlin4 brown/Is? Oh my god, Divine. »

La photographie de Léon Herschtritt la représente à la terrasse d’un

café, vers 1960, tirage argentique, 23,5 x 28 cm.

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