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les collections aristophil

L’un des nombreux appels de Victor Hugo en faveur des communards :

important passage du discours que, tout juste élu sénateur, il pro-

nonça le 22 mai 1876 pour réclamer l’amnistie « pleine et entière » des

condamnés. Il met ici en parallèle les faits reprochés à la Commune

et les crimes impunis du coup d’État de 1851. Cette page de brouillon

a été utilisée par Hugo pour écrire le dernier manuscrit complet,

comme l’indique le trait barrant sur la page, et présente quelques

variantes avec le texte définitif : « [...] et pour tous ces crimes, pas

de châtiments. Pour ces assassinats, pour ces exterminations, pour

ces maisons mitraillées et canonnées, pour ces cadavres jonchant le

boulevard, pour cet enfant de sept ans tué rue Tiquetonne, et pour

toutes ces horreurs, il n’y eut ni poteau de Satory, ni Nouméa, ni

dégradation, ni déportation. Tout le contraire. Je m’arrête, je ne veux

pas sortir de la modeste action que je me suis imposée, je refoule ce

qui m’emplit le cœur, ce crime a eu pour complices des représen-

tants et des prêtres que je ne veux pas qualifier, il me sera pourtant

permis de dire que des fronts se sont courbés [...] les uns au nom de

la religion, les autres au nom de la justice, il me sera permis de dire

que les génuflexions ont été prodiguées à l’homme sur qui devaient

tomber les flétrissures. L’histoire jugera et s’étonnera. En présence

des deux faits que je viens de rappeler et qu’un intervalle de 20 ans

sépare, elle constatera ceci : deux conduites différentes, contre le

peuple toutes les rigueurs, devant l’empereur toutes les bassesses.

Il est temps de mettre fin à ce contraste horrible qui épouvante les

consciences honnêtes. Je demande l’amnistie pleine et entière ».

Superbe texte de Victor Hugo.

provenance

Bibliothèque de M. Louis Barthou, t. II, 1935, n° 1046-30.

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HUGO VICTOR (1802-1885)

Lettre autographe signée

Hauteville House [Guernesey], 10 juillet 1869, à Mr Renard,

1 p. in-8. Adresse manuscrite au dos, papier bleu. (Légers

défauts).

800 / 1 000 €

Lettre autographe signée « Victor Hugo ». Il se plaint des conditions de

son exil et formule un programme visionnaire pour l’École Normale :

« je suis en quarantaine et mon exil est surveillé et isolé comme un

lazaret. Je vous envoie un livre pour votre intéressante loterie. L’en-

seignement officiel actuel voudrait bien faire peu à peu déchoir l’École

Normale, mais je vois avec bonheur qu’elle reste l’école libérale, en

attendant qu’elle soit l’école démocratique. Ce jour viendra ».

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HUGO VICTOR (1802-1885)

Contre le peuple toutes les rigueurs, devant

l’empereur toutes les bassesses,

manuscrit

autographe

S.l., [Mai 1876], 1 page in-8. (Quelques tâches d’encre et trait

d’encre diagonal).

1 500 / 2 000 €

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