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les collections aristophil

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HUGO VICTOR (1802-1885)

Correspondance de treize lettres autographes

signées adressées à Léocadie PENQUER

Guernesey et Paris, 1862-1879, 19 pages de formats divers,

quelques enveloppes

10 000 / 12 000 €

Dans cet échange qui court sur près de vingt ans, on perçoit le senti-

ment poétique de filiation se muer peu à peu en un véritable attache-

ment, presque sentimental, du poète pour une « muse bretonne » à

qui il inspira un poème hommage en l’honneur de ses soixante ans,

le 26 février 1862. Hugo évoque l’incompréhension dont il fit l’objet

concernant sa prise de position « entre les vainqueurs et les vaincus »,

contre la Commune mais pour la clémence envers les communards.

Disciple de Lamartine et de Hugo, la poétesse bretonne Léocadie

Penquer fut l’épouse du médecin brestois Auguste Salaun-Penquer,

maire de Brest. Petite-fille du baron Vabre, général d’Empire, elle fut

élevée dans l’admiration de Chateaubriand et des poètes romantiques.

Les Révélations Poétiques

(1865), fut écrit sous l’influence d’Hugo.

L’ouvrage le plus considérable et le plus vraiment personnel aussi

de Mme Penquer est son poème de Velléda (1872) dans lequel elle

glorifie la Bretagne et l’idée chrétienne.

C’est une véritable épopée : « Je viens, Madame, de lire votre livre ;

j’ai fait comme mon grand et cher ami Lamartine, je l’ai lu d’un bout

à l’autre. Vous êtes un noble et doux esprit. Vous me demandez, dans

de délicieux vers, un regard, permettez-moi de vous donner mieux,

permettez-moi de vous donner un conseil [...] Savez-vous, Madame,

pourquoi de tant de beaux vers que contient votre volume, les plus

beaux sont incontestablement les graves et profondes strophes intitu-

lées Le Proscrit de Jersey ? Certes ce n’est pas à cause de l’homme

quelconque dont elles parlent, homme qui n’est rien qu’un atome

faisant son devoir, homme qui, devant Dieu, n’est qu’ombres, néant,

silhouette des ténèbres, flocon pensant de l’abîme. Ces vers sont beaux

entre tous dans votre livre car ils contiennent le sentiment de l’infini ».