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les collections aristophil
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HEMINGWAY ERNEST (1899-1961)
Lettre autographe signée « E. K.K. » et illustrée
d’un petit dessin à l’encre
Québec, Sainte-Julie, 16 août [années 1920], 3 pages recto-
verso in-4 à l’encre, en anglais. (Légère tâche très pâle
d’humidité sur le bord inférieur).
4 000 / 5 000 €
Très belle lettre du jeune Hemingway adressée à « Weeley » (proba-
blement William B. Smith Jr., l’ami d’enfance d’Hemingway), écrite
depuis un petit pavillon situé à environ 70 km de la ville de Québec.
Traduction : « Eh bien, un joyeux fantôme s’est glissé dans cette
pièce pour avaler sa part de « Whisky Embassy-Special Old » puis
dans la salle à manger pour faire de même avec une demi-pinte
de sherry à 0,5 dollar la pinte (1/4 de sherry à 1 dollar le quart). […]
Le pays est extrêmement sauvage et primitif, mais […] grâce à notre
maîtrise des verbes ‘manger’ et ‘buver’, nous nous en tirons bien
jusqu’à maintenant. Il existe une loi fantastique à Québec qui autorise
tout un chacun à acheter des alcools forts dans un lieu charmant et
raffiné appelé ‘Commissaire de liqueurs de Québec’. Nous l’avons
donc fait, en nous limitant à l’achat de vin ou de bière pour les repas,
et cela fonctionne très bien. À présent, nous allons rechercher des
maisons à louer, car la seule chose qui manque à ce pays c’est
Waugh-Clymers et nous-mêmes, et l’endroit d’où Calliga nous a
jeté dehors, pour le compte des Musgroves. J’espère que vous ne
verrez aucune objection à apprendre le français pour ‘vins’ et ‘bière’.
De toutes façons, ils apprécient le patronime. Vous savez, Weeley,
chaque verre nous rappelait combien vous nous manquiez – et
croyez-moi, nous avons trinqué plus d’une fois durant l’été. Délaissez
le péril russe pour Québec, la Belle. »
À la fin de la lettre, Hemingway a dessiné une petite réplique d’une
bouteille de liqueur de 5 litres.