104
251.
Jean CASIMIR-PÉRIER
(1847-1907) homme politique, Président de la République. L.A.S., Pont-sur-Seine (Aube)
18 juillet [1874], à M.
L
efebvre
; 4 pages in-8.
100/150
À propos d’une campagne électorale de son père à Troyes [Auguste
C
asimir
-P
érier
, député de l’Aube]. Son père et lui se sont déjà
rendus plusieurs fois à Troyes et sont satisfaits : « Nous avons tout lieu d’espérer que le parti avancé sera pour nous. Le moment n’est
assurément pas encore venu de vous demander de venir à Troyes. Mais [....] ce serait une bonne chose d’écrire à quelques-uns de vos
amis », pour leur demander d’adopter la candidature de son père... Il parle de certains notables ou représentants politiques de la ville
et garde un œil sur Camille
P
elletan
: « Pelletan, dont la fille a épousé un Mr Mocqueris de Troyes, vient à Troyes demain avec son
gendre et on doit lui offrir un déjeuner à son arrivée à la gare. Nous avons des amis parmi les invités et saurons à merveille ce qui s’y
sera passé ; au reste nous ne pouvons pas douter de Pelletan »...
252.
Auguste CHEVALIER
(1873-1956) biologiste et botaniste. 21 copies de lettres (doubles dactyl.), 1898-1914 ; 21 pages
in-4 (doubles dactylographiées ; on joint une notice biographique).
100/150
I
ntéressante
correspondance
à des amis de son Domfront natal (l’ingénieur Maurice
L
ouvel
ou Madame, Alfred ou Félicie
S
chalck
de
L
a
F
averie
), écrite principalement au cours de missions d’exploration du
S
oudan
français (1898-1899 et 1902), de Siguiri, Djenné
(sur le Bani), sur le Niger, Tombouctou, Ndellé (États du Sultan Snoussi), Matadi (Congo belge), Krébedjé, etc. : conditions de voyage
et de vie, son travail de botaniste, impressions d’Afrique « si mystérieuse » et des indigènes, témoignages sur les chefs, leurs troupes et
leurs esclaves, texte et traduction d’une chanson en langue Bambara, etc.
253.
CORRÈZE
. 17 P.S., la plupart par des cultivateurs de la ville ou du canton d’Argentat, 1717-1822 ; in-fol. ou in-4, qqs
cachets fiscaux (plus une pièce incomplète).
70/80
Quittances de la taille et d’autres impositions ; actes de ventes de terrains ; quittances de rente (paiement en grains et en argent), de
salaire et de dot ; quittance de règlement d’une transaction ; procuration...
254.
Michel Guillaume Saint-Jean de CRÈVECŒUR dit J. Hector SAINT JOHN
(1735-1813) voyageur et agronome.
Letters from an American Farmer
;
describing certain provincial situations, manners, and customs, not generally known ; and
conveying some idea of the late and present interior circumstances of the British Colonies in North America. Written for the
information of a friend in England by J.
H
ector
S
t
. J
ohn
, A Farmer in Pennsylvania
(London, Thomas Davies and Lockyer
Davis, 1782); in-8 de [8 ff.]-318 pp.-[1 f.]; reliure de l’époque en basane fauve, dos à nerfs orné de filets dorés, tranches
lisses (reliure usagée, 1
er
plat détaché).
2 000/2 500
É
dition
originale
du
premier
ouvrage
de
l
’
auteur
,
son
exemplaire
personnel
avec
des
corrections
autographes
.
Les
Letters from an American Farmer
sont l’un des grands classiques de la littérature américaine ; elles sont dédiées à l’abbé Raynal
à qui Crèvecœur rend hommage d’avoir plaidé la cause de l’humanité en épousant celle des Américains pauvres, d’avoir vu sous leur
véritable jour ces provinces du nord de l’Amérique comme l’asile de la Liberté, comme le berceau des nations futures et le refuge des
Européens en détresse. Devenu Américain, et refusant de s’élever au-dessus de l’humble rang des fermiers, l’auteur a volontairement
anglicisé son nom en J. St. John.
Né à Rouen en 1735, Crèvecœur a émigré de bonne heure en Amérique du Nord. Lieutenant dans les armées de Montcalm au Canada
de 1754 à 1759 et naturalisé citoyen américain en 1765, il parcourut dans les années soixante la plupart des colonies britanniques
américaines. En 1769, marié depuis peu, il acheta une ferme, Pine-Hill, dans le comté d’Orange de l’État de New York, puis vers 1780
s’embarqua pour la France, époque à laquelle il écrivit probablement cet ouvrage. Aussitôt après la guerre d’Indépendance américaine,
Crèvecœur, qui était resté longtemps sans nouvelles de sa famille, retourna aux États-Unis pour y découvrir que sa ferme avait été
brûlée, sa femme tuée dans un assaut des Indiens et que ses trois enfants avaient disparu, ceux-ci devant être retrouvés plus tard.
Crèvecœur devint alors consul de France pour les États de New York, du New Jersey et du Connecticut. On lui doit de nombreuses
améliorations de l’agriculture et de la botanique, où il introduisit des semences nouvelles, et la création du premier service de bateau
à vapeur entre la France et l’Amérique. Il correspondit avec Washington et Jefferson, qui fut témoin au mariage de sa fille, et connut
Benjamin Franklin. En 1790, il quitta l’Amérique.
Dans les 15 lettres contenues dans ce volume, dont douze écrites à un ami imaginaire, Crèvecœur traite de la partie la plus heureuse
de sa vie en Amérique, les armées 1769 à 1775, où il se maria et s’installa dans sa ferme de Pine-Hill. Il parle aussi d’agriculture, de
Nantucket, de Martha’s Vineyard, de la pêche à la baleine, du botaniste John Bartram, etc. Le succès de l’ouvrage en Angleterre et en
Europe attira nombre de ses lecteurs vers Amérique.
E
xemplaire
destiné
par
l
’
auteur
à
B
enjamin
F
ranklin
. La dédicace autographe en haut du faux-titre : « Presented to the Hon
ble
Benjamin Franklin Esq. », a été rayée mais reste lisible.
L’
auteur
a
apporté
de
nombreuses
corrections
autographes
sur
l
’
exemplaire
. Celles-ci sont significatives de la transformation de
la nation : ainsi p. 10, les deux derniers mots de la phrase « which is the principal characteristic of these colonies », ont été barrés
et remplacés par « the Ameriquans » ; p. 13, la mention de « Yale college » est complétée par l’addition : « in New Haven State of
Connecticut » ; p. 51, la citation latine indiquant
Ubi panis ibi patria
a été complétée par
et libertas
; de façon plus significative, p. 53, le
premier mot de « British America » est rayé d’un trait de plume énergique pour ne laisser que « America ». Le même genre de corrections
insistant sur la spécificité de la nation américaine se retrouve aux pages 68 et 69…
Le faux-titre et le feuillet de garde final portent chacun le cachet à l’encre bleu-vert de l’ex-libris armorié de
Saint John de Crèvecœur
;
et au verso de la première garde, on lit cette inscription au crayon, apparemment des années 1920 : « Cet exemplaire appartenait à l’auteur
et a été conservé dans sa famille », et, de la même écriture, sous la dédicace à Franklin : « de la main de Crèvecœur ».
L’exemplaire ne contient pas les deux cartes dépliantes que l’on trouve habituellement.