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Littérature
12.
Albert BÉGUIN
(1901-1957). L.A.S., Bâle 15 janvier 1938, [au poète Fernand
M
arc
] ; 1 page et demie in-8.
100/120
Il explique son retard : « travail, voyages, maladie, exode, etc. », et parle de son « ami “ inconnu” mais ancien, Jean de
B
osschère
». Il
félicite Marc de sa traduction de Kleist et de ses
Comptines
, « rencontre du langage des rondes enfantines avec une sorte de perception
cruelle, sanguinaire, sinistre, nocturne du monde. Les terreurs des plus méchants contes de fées semblent arrachées à cette lumière qui
d’ordinaire les rend inoffensives, inefficaces. Vous leur restituez leurs langues de vraies vipères en rompant l’enchantement où le sang
était suave à voir et le fiel exquis au palais »...
13.
Tristan BERNARD
(1866-1947).
M
anuscrit
autographe signé,
L’Homme fort
; 6 pages petit in-4 avec ratures et
corrections.
100/150
A
musant
conte
.
« Nous vous avons présenté l’autre jour l’homme-orchestre, celui qui fait une musique incessante, et ne parle jamais
que de ses pertes. Maintenant, voici un autre numéro. C’est le gagnant perpétuel, l’homme qui est plus fort que le jeu. […] Quand il
vous dit qu’il se porte bien, ça vous est égal. Mais, s’il vous raconte qu’il a gagné, on le hait. On le hait d’autant plus à ce moment-là qu’il
vous est, à l’ordinaire, sympathique. Aussi ne ressentons-nous pour l’homme fort aucun élan d’amitié. Seulement il nous en impose »…
14.
Jean BLANZAT
(1906-1977). 3 L.A.S. et 1 L.A., 1932-1934 et s.d., à Eugène
D
abit
; 7 pages in-4 ou in-8, une adresse.
200/300
Gonesse
. Il serait heureux de le connaître et discuter des points qui les séparent : « Je crois au reste que ces divergences sont plus
apparentes que profondes »… Puis, à propos de l’un de ses romans : « Je suis de votre avis et de celui de
G
uéhenno
. La culture multiplie
les individualités […], et
G
ide
l’a dit, s’instruire, progresser c’est réaliser ses dissemblances »…
Bel Air 2 août 1932
. « Comme je
comprends la plénitude de votre vie actuelle : le soleil, la mer, et les habitudes les plus simples, les plus immédiates. J’admire que
vous ayez tout de même la force de travailler. Moi, avec bien moins, avec seulement les arbres, le temps chaud, la suggestion de la vie
courante, je ne l’ai pas et je me demande si je pourrai l’avoir encore… […] vous restez un témoin non récusable de toute ma vie »…
S.d.
Après sa visite, « les choses sortent du quotidien pour prendre une signification plus grande. Vous êtes redoutable aux paresseux […]
Vos paroles suscitent en nous deux des commentaires passionnés, des admirations et aussi des réfutations violentes et instinctives »…
18 février 1934.
Longue lettre sur
Un mort tout neuf
: « Je suis sûr que c’est le plus accompli de vos livres, le plus serré, le plus fort ; et
c’est sans doute aussi le plus beau. […] Il y a d’abord une vraie perfection technique. Avec un peu de cruauté, vous m’avez dit combien
le mien livre, manquait de soin, d’attention, de travail et j’étais désolé, parce que précisément je tiens beaucoup à ce contrôle permanent
des forces, à ce rassemblement d’énergie intellectuelle dont votre roman est précisément un exemple »… On joint le n° de
Livres de
France
à lui consacré (avril 1965).
15.
Maurice BLONDEL
(1861-1949) philosophe. 9 L.A.S., 1 L.S. et 3 cartes a.s., 1912-1948, à Armand
C
hambon
; 28 pages
et demie formats divers, qqs adresses.
180/200
C
orrespondance
à
un
ancien
élève
.
Loctudy 8 août 1912
. Félicitations sur sa licence de philosophie, et son projet de faire une licence
d’histoire. « Vous ne doutez pas de l’intérêt affectueux avec lequel je suivrai toujours les progrès de votre carrière »...
Quincy par
Montbard 21 septembre 1913
. Vœux pour son avenir ; regrets sur l’« étroitesse incurable des conditions matérielles » de l’enseignement
libre...
Aix 16 octobre 1913
. Il lui propose de donner « quelques leçons d’histoire à un adolescent, de santé délicate »...
28 février 1915
. « Je
m’unis de cœur à votre peine, à vos prières, à vos espérances chrétiennes, la seule consolation véritable que la mort puisse nous laisser »...
27 janvier 1921
. Critiques et conseils après lecture de sa dissertation sur le problème « trop vaste » des conséquences de l’industrialisme ;
il faut « concentrer votre réflexion sur les points essentiels », etc. « J’espère que vous pouvez étudier les auteurs philosophiques que
vous avez entre les mains, & que vous ne trouvez pas trop de difficultés à les comprendre »...
Saint-Seine-sur-Vingeanne 4 septembre
1921
. Devant les « difficultés incroyables de découvrir une situation », Blondel va recommander Chambon à un ancien collègue de Lille,
Petit-Dutaillis [inspecteur général de l’enseignement secondaire en histoire]...
Magny-la-Ville (Côte d’Or) 25 août 1922
. Il analyse la
situation de Chambon, et s’interroge sur les possibilités d’un poste aux Arts et Métiers de Vierzon, ou de leçons à Rome. « J’espère
que la Providence vous guidera vers la meilleure solution, en récompense de votre dévouement, de votre labeur, de votre délicatesse »...
30 septembre 1922
. Souhaits de bienvenue à ses nouvelles fonctions de professeur de littérature à l’école régionale de Vierzon...
Aix 11
décembre 1922
. Vœux après sa nomination aux Arts et Métiers de Cluny. « Je suis remplacé pour l’année à la Faculté par M.
G
oblot
(de Lyon) qui fait des conférences de 2 h½. J’admire ce zèle »...
Aix 16 janvier 1923
. « Je connais ce vénérable Cluny & je vous suis par
l’imagination comme par l’affection dans ces vastes & vénérables bâtiments. Vous saurez vous faire estimer & apprécier [...] Je corrige
les épreuves de mon livre sur
O
llé
-L
aprune
& je rédige
la Pensée
»...
15 janvier 1924
. Nouvelles familiales, et du « branle-bas » à Aix
dans les milieux éducatifs catholiques...
20 février 1948
. Félicitations sur son fils Yves Chambon, jeune docteur en médecine. « Nous
voici ce matin sous une chute de neige assez abondante et ma santé, si précaire en ma 87
ème
année, m’oblige à d’extrêmes précautions,
d’autant plus que j’ai été pris d’une bronchite aiguë qui m’éprouve beaucoup et m’arrête complètement dans mon travail »...
O
n
joint
2
enveloppes autogr. ; une carte-souvenir à son effigie, et qqs lettres de Léopold d’Or relatives aux Amis de Maurice Blondel (1949-1950) ;
plus un poème a.s. de César
S
antelli
,
L’Enfant malade
.
16.
Louise d’Osmond, comtesse de BOIGNE
(1781-1866) mémorialiste. L.A.S. et 5 lettres dictées, la plupart s.d. ; 3 pages
in-8 à son chiffre couronné, adresse, et 22 pages in-8, la plupart à son chiffre.
150/200
Dimanche [17 décembre 1843]
, à Sylvain
D
umon
(nouveau ministre des Travaux publics) : « depuis tantôt trente ans j’entends crier à
tous
les ministères à la fin de
toutes
les sessions, “il faudra nous
fortifier
ou nous
épurer
avant la prochaine session” : et puis n’y plus