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les collections aristophil

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RAVEL MAURICE (1875-1937).

L.A.S., Saint-Cloud 2 juillet 1918, à

Marguerite

LONG

; 3 pages et demie

in-8 (petite fente).

1 500 / 2 000 €

Sur la prochaine création du

Tombeau

de Couperin

par Marguerite Long

. [Ravel

venait d’achever son œuvre ; la première

audition aura finalement lieu le 11 avril 1919

à la salle Gaveau.]

« Quand avez-vous l’intention de donner la

I

ère

audition du

Tombeau de Couperin

? Je

tâcherais de me trouver à St Jean-de-Luz

à ce moment », si les événements le per-

mettent : « s’il y a du danger ici, je ne puis

songer à quitter mon frère et nos amis ».

Il est très déprimé : « J’ai passé de sales

moments : j’ai bien cru que je ne pourrais

jamais reprendre le travail. Ça va mieux

depuis quelques jours. Je suis pourtant

encore assez détraqué, et puis j’ai le grand

tort de vivre dans la guerre »…

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REYER ERNEST (1823-1909).

7 L.A.S., 1868-1906 et s.d., à Jules

MASSENET

; environ 12 pages in-8 et

in-12, une adresse.

500 / 700 €

4 juin 1868

. Il ne peut aller le voir, « tenu

par le devoir : les répétitions de Sigurd et

un pensum de quinzaine qui lorsqu’il est

achevé prend au

Journal des Débats

le

titre de Revue musicale. […] les

Dragons de

Villars

se préparent à tirer sur moi : on les

joue demain. Je n’ai même pas pu aller au

festival de Cologne, ce dont j’avais grand

désir. […] Adieu, heureux mortel. Je vois d’ici

le paysage au milieu duquel vous chantez

le duo des

Troyens

. J’en ferai part à BER-

LIOZ, le pauvre grand homme est toujours

souffrant »… –

[Décembre 1881]

: « Cet affreux

Calabresi que je déteste de tout mon cœur

ne m’a pas répondu. Je me suis vengé dans

un article, tout entier sur le Théâtre de la

Monnaie […] Soyez tout à

Hérodiade

»… –

[3

novembre 1906]

: «

Ariane

est une très belle

œuvre, très personnelle. Elle vivra ! Bravo,

bravo ! Je vous admire »… – « je n’ai pas voulu

dire que Berlioz n’avait été expansif que sur

le tard. Officier ou chevalier c’est bien peu

important quand on a fait

La Damnation de

Faust

. Officier, Vaucorbeil l’est – mais tout

le monde n’a pas comme lui Jules Ferry

dans sa manche et Mad. Trélat dans son

pantalon »… Etc.

On joint

un télégramme au même et 3 cartes

de visite avec qqs mots autographes.

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ROSSINI GIOACCHINO (1792-1868).

MANUSCRIT MUSICAL autographe

signé,

Chi mi ascolta il canto usato

,

1817 ; 1 feuillet de titre et 10 pages

d’un petit carnet oblong in-12 à décor

gaufré, couverture de papier fort.

10 000 / 12 000 €

Jolie canzonetta écrite à Naples en 1817

.

La page de titre est ainsi rédigée : « Chi

m’ascolta il canto usato / Canzonetta /

Espressamente composta dal Sigr Maes° /

G

no

Rossini / Per la signora / Contessa Sofia

Woyna. / Napoli Novembre 1817 ».

Cette « canzonetta » est connue sous le

nom d’

Il Trovatore

, pour ténor et pianoforte,

généralement datée de 1818 (un manuscrit

d’

Il Trovatore

, daté Napoli 1818, est conservé

à la Library of Congress à Washington). Ce

manuscrit permet d’en avancer la date de

composition ; si cette canzonetta a réelle-

ment été composée spécialement pour la

comtesse Woyna en novembre 1817, elle

date du mois même où Rossini crée son

opéra

Armida

au San Carlo de Naples (11

novembre 1817).

Pour chant et piano-forte, en ré majeur, à

3/8, cette canzonetta est marquée

Allegretto

;

elle compte 111 mesures. Le manuscrit est

particulièrement soigné, sur un petit cahier

à 6 lignes de musique, avec bordure déco-

rative gaufrée aux instruments de musique,

présentant deux systèmes de trois portées

par page.

La chanson évoque un amour malheureux,

mais où le trouvère amoureux chante son

amour pour cacher sa peine… « Chi m’ascolta

il canto usato Lieto sciogliere talor Crederà

ch’io sia beato, Che a miei voti arrida amor.

Non è ver ! »…

La comtesse Sophie WOYNA (1790-après

1860), sœur du feld-maréchal autrichien

Felix Woyna (1788-1857), et dame de palais

de l’archiduchesse Elisabeth d’Autriche,

vice-reine de Lombardie, était une

dilet-

tante

, mécène et protectrice des artistes

et musiciens.

Discographie

: Cecilia Bartoli, Charles

Spencer (Decca 1990).