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les collections aristophil
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POULENC FRANCIS (1899-1963).
L.A.S., [Bagnols-en-Forêt (Var)
8 décembre [1959], à Albert
WILLEMETZ ; 2 pages oblong in-12,
enveloppe.
200 / 250 €
« Je ne peux en croire mes yeux !!! Vous
m’offrez la lettre de CHABRIER reproduite
dans le livre de Martineau dont j’ai juste-
ment extrait la phrase sur Verlaine pour mon
Chabrier
. Il n’y a pas de mots pour vous
remercier assez. Je suis confus, heureux »…
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PUCCINI GIACOMO (1858-1924).
MANUSCRIT MUSICAL autographe
signé,
E l’uccellino… Ninna-nanna
,
1899 ; 2 pages grand in-fol. d’un
bifeuillet, signature et date en bas
de la 4
e
page ; relié dans un volume
in-fol. cartonné à la bradel avec pièce
de titre sur le premier plat.
8 000 / 10 000 €
Manuscrit de premier jet de cette célèbre
berceuse pour chant et piano, composée
alors que Puccini terminait
Tosca
.
Puccini écrivit
E l’uccellino
à la mémoire de
son ami lucquois le Dr Guglielmo Lippi, mort
de la fièvre typhoïde quelques mois après
s’être marié. Cette berceuse est dédiée à
Guglielmo (dit Memmo) Lippi (1898-1944), né
en juillet 1898, deux mois après la mort de
son père, un des plus proches amis de Puc-
cini à Lucca. [Guglielmo, qui ajoutera à son
nom celui de son beau-père Francesconi,
dirigera plus tard un hôpital psychiatrique
à Lucca ; opposant au fascisme, impliqué
dans la Résistance, il sera arrêté et tué par
les nazis.]
Puccini a écrit cette brève mélodie sur un
poème de son ami Renato Fucini (1843-
1921) ; elle « possède un charme simple et
juvénile qui rappelle la musique de Mimi et
de Butterfly » (Mosco Carner). En ré majeur à
2/4, marquée
Allegro moderato
, elle compte
trois couplets.
« E l’uccellino canta sulla fronda : “Dormi
tranquillo, boccuccia d’amore : piegala giù
quella testina bionda, della tua mamma
posala sul cuore”. E l’uccellino canta su
quel ramo : “Tante cosine belle imparerai,
ma se vorrai conoscer quant’io t’amo, nes-
suno al mondo potrà dirlo mai !” E l’uccel-
lino canta al ciel sereno : “Dormi, tesoro
mio, qui sul mio seno” ». [Et l’oisillon chante
sur la branche : “Dors tranquille, frimousse
d’amour, penche-la, cette tête blondinette,
laisse-la reposer sur le cœur de ta maman”.
Et l’oisillon chante sur ce rameau : “Tu
apprendras tant de choses mignonettes,
mais voudrais-tu savoir combien je t’aime,
personne au monde ne pourra jamais te
le dire !” Et l’oisillon chante au ciel serein :
“Dors, mon trésor, là sur mon sein” ».]
Le manuscrit, à l’encre noire sur un grand
papier à 12 lignes, compte 8 systèmes de 3
portées (4 sur chaque page) ; sur le premier
feuillet, les deux couplets suivent la même
musique, le texte du second étant écrit sous
le premier ; le troisième couplet est écrit
au verso, avec de nombreuses ratures et
corrections, notamment la modification de la
mélodie sur les derniers mots « mio qui sul
mio seno »), et la suppression de 4 mesures
de reprise biffées (
più piano rall
do
), avant les
deux mesures de conclusion. En tête de la
musique, Puccini a inscrit la dédicace : « Al
bimbino Memmo Lippi » ; suivie du nom
des auteurs : « Parole di R. Fucini musica
di G. Puccini ».
Sur la dernière page, Puccini a inscrit :
« Ninna Nanna / Torre del Lago 25 sett. 99
G. Puccini ».
La publication eut lieu dès 1899 à Milan
chez Ricordi.
Discographie
: Roberta Alexander, Tan Crone
(Etcetera 1987).