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MUSIQUE

1216

ROUGET DE LISLE CLAUDE-JOSEPH (1760-1836).

MANUSCRIT autographe signé « R. L. »,

Hymne des

Marseillois

; 3 pages petit in-4 (24,4 x 18,8 cm), à

l’encre sépia sur un bifeuillet de papier vélin au filigrane

F. Johannot

(quelques légères rousseurs à la dernière

page).

40 000/50 000 €

Précieux et rare manuscrit de

La Marseillaise

.

Intitulée

Hymne des Marseillois

, cette copie par Rouget de Lisle com-

porte les six couplets écrits par lui (ils furent enrichis d’un septième,

dit « Couplet des enfants » : « Nous entrerons dans la carrière »…,

ajouté en 1792, et dont le texte fut écrit par le poète Louis Dubois)

ainsi que le texte originel du refrain qui fut modifié ensuite :

« Aux armes, citoyens ! formez vos bataillons :

Marchez, qu’un sang impur abreuve nos sillons »,

au lieu de « Marchons, marchons »… À la fin de chacun des couplets

sauf le premier, Rouget de Lisle a simplement indiqué : « Aux armes,

Citoyens ! &c

a

», ou, plus court : « Aux armes, &c ».

Appelée tout d’abord

Chant de guerre de l’armée du Rhin

, c’est

sous le titre «

Le Chant des Combats

, / vulgairement /

L’Hymne des

Marseillois

» que

la Marseillaise

fut publiée la première fois dans

le recueil de l’

Almanach des Muses

pour l’année 1793. Elle avait été

composée dans la nuit du 25 au 26 avril 1792 par un jeune capitaine

du génie, Claude-Joseph Rouget de Lisle, en cantonnement à Stras-

bourg. Le maire de Strasbourg, Dietrich, chez qui Rouget entonna

son hymne le jour même, le fit immédiatement copier et imprimer.

Le 29 avril, il était exécuté par les musiciens de la garde nationale sur

la place d’armes de Strasbourg, où avait lieu une parade.

On en connaît plusieurs copies manuscrites de la main de son auteur,

ainsi que de nombreuses impressions séparées, qui furent distribuées

à chacun des volontaires du bataillon marseillais qui partait pour

Paris, lequel bataillon, comme on le sait, le chanta à son entrée dans

la capitale le 30 juillet, puis à l’assaut des Tuileries le 10 août. C’est

à ce moment-là que ce chant devint

Chant des Marseillais

, puis

la

Marseillaise

. Il fut adopté comme chant national par la Convention

nationale le 26 messidor an III (14 juillet 1795).

« Allons, Enfans de la patrie,

Le jour de gloire est arrivé ;

Contre nous de la Tyrannie

L’étendard sanglant est levé.

Entendez-vous dans les campagnes

Mugir ces féroces soldats ?

Ils viennent jusque dans nos bras

Égorger nos fils, nos compagnes !

Aux armes, citoyens ! formez vos bataillons :

Marchez, qu’un sang impur abreuve nos sillons »…

Très important document de l’histoire nationale

.