Previous Page  130 / 224 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 130 / 224 Next Page
Page Background

128

les collections aristophil

1193

MOZART WOLFGANG AMADEUS (1756-1791).

MANUSCRIT MUSICAL autographe,

Scena con Rondò

pour

Le Nozze di Figaro

, [1786] ; 4 pages oblong in-4 d’un

bifeuillet (22,3 x 31 cm).

400 000 / 500 000 €

Exceptionnel manuscrit de la première version d’une scène pour

le dernier acte des

Nozze di Figaro

.

Sur les quatre pages d’un bifeuillet de papier à 12 lignes (Tyson

Was-

serzeichen

n° 82), à l’encre brune, sous le titre

Scena con Rondò

,

Mozart a composé la version primitive du récitatif et de l’air de

Susanna à la scène 10 (K.492, n° 27) de l’acte IV et dernier, dans le

jardin. Mozart avait conçu cette scène de Susanna comme un réci-

tatif accompagné, suivi d’un

Rondo

en deux parties, mais finalement

rejeta le rondo en faveur de l’air magnifique « Deh vieni, non tardar »…

Le récitatif accompagné, complet (34 mesures), qui sera fortement

modifié et raccourci dans la version définitive, occupe les trois pre-

mières pages, noté sur deux sytèmes de 5 portées par page, où la

partie vocale de Susanna et la basse sont entièrement écrites, ainsi

que la partie de premier violon : « Giunse il momento alfine che godrò

senz’affanno in braccio a l’idol mio : Timide cure, partite dal mio petto,

a turbar non venite il mio diletto. Oh come in questo istante tutto ad

amor risponde ! l’aura che tra le fronde dolce sospira, il cielo che del

placido velo della notte copre l’amato amante, e i furti miei, e nel suo

grato orrore a trasporti di gioia invita il core ». Au bas de la troisième

page, Mozart écrit : « Segue Rondò ». Ce

Rondo

commence sur la

4

e

page, préparée avec un système de 10 portées ; nous avons les 7

premières mesures de la partie vocale de l’air de Susanna, avec la

basse (les autres parties sont restées vierges), et les paroles : « Non

tardar amato bene vieni vola al seno moi, à finir le lunghe »…

Cette ébauche intéressante présente le récitatif d’une manière diffé-

rente, alors que l’intrigue principale sera complètement modifiée. Après

avoir comparé les deux versions, le musicologue Hermann Abert (II,

356) conclut que Susanna, qui portait les vêtements de la comtesse,

devait également apparaître dans l’habit musical de cette dernière,

avant que Mozart ne rejette finalement cette idée et ne remplace

cette première version par l’air splendide « Deh vieni non tardar »...

Le Nozze di Figaro

, composées sur le livret de Lorenzo da Ponte

d’octobre 1785 à la fin d’avril 1786, furent créées à Vienne le 1

er

mai 1786.

Provenance

: Johann Anton André ; Carl August André ; vente Liep-

mannssohn 55 (12 octobre 1929, n° 24) ; coll. Robert Haas, à Rhein-

felden, puis Amalie Haas ; vente J.A. Stargardt 652 (19 septembre

1992, n° 490) ; vente Stargardt 678 et Moirandat Auktion 5 (Basel 11

octobre 2003, n° 208). – La suite de ce manuscrit (29 mesures) a

fait partie des collections d’Aloys Fuchs puis W. Westley Manning,

avant d’être vendue aux enchères en 1913 chez C.G. Boerner (cat. 118),

puis à Londres chez Sotheby’s en 1955, 1961 et 1990 ; aujourd’hui à

la Karpeles Manuscript Libray à Santa Barbara.

Références

: Köchel 492, Anhang II, et Besitz C.A. Andrés n° 8 (Arie

27). – Ulrich Konrad,

Mozarts Schaffensweise : Studien zu den Werkau-

tographen, Skizzen ud Entwürfen

(1992) : Skb 1785µ/1 (p. 174). –

Neue

Mozart Ausgabe

II/5/16/2 (1973), p. 638-641 ; et

Kritische Berichte

(2007), p. 69 et 256-257.