MUSIQUE
1191
MILHAUD DARIUS (1892-1974).
MANUSCRIT MUSICAL autographe signé,
Concertino
d’Automne
(1951) ; 41 pages in-fol.
20 000 / 25 000 €
Partition d’orchestre de ce délicieux
Concertino d’Automne
pour
deux pianos et petit ensemble.
Le
Concertino d’Automne
est une commande des pianistes améri-
cains Arthur GOLD (1917-1990) et Robert FIZDALE (1920-1995), un des
meilleurs duos à deux pianos. Milhaud l’a composé à Mills à la fin de
mars 1951. Ayant composé en 1934 un
Concertino de Printemps
pour
violon (op. 135), Milhaud décida de compléter la série en écrivant peu
après cet opus 309 un
Concertino d’
Été pour alto (op. 311), puis en
1953 un
Concertino d’Hiver
pour trombone (op. 327), qu’il rassembla
dans un cycle intitulé
Les Quatre Saisons
.
Le
Concertino d’Automne
(op. 309) est donc écrit pour deux pianos
et un petit ensemble de neuf instruments : flûte, hautbois, 3 cors, 2
altos et un violoncelle. Il dure une dizaine de minutes. Il fut créé au
Town Hall de New York le 19 décembre 1951 par Gold et Fizdale, qui
l’enregistrèrent peu après. Il fut publié en 1952 chez Heugel.
« Les huit instruments tissent la toile de fond mélancolique sur laquelle
les deux pianos brodent leurs cantilènes et leurs divertissements ;
mais bientôt le lyrisme puissant de Milhaud et l’enthousiasme qui
le saisit toujours lorsque sa musique, la moins impressionniste qui
soit, retrouve le ton des
Géorgiques
, lui font célébrer joyeusement
l’opulence et l’éclat de la saison. La conclusion de ce poétique
Concertino
est comme un adieu paisible aux derniers jours enso-
leillés, à l’orée de l’hiver. Le chant très lié, expressif, dépouillé des
deux pianos, la gamme ascendante aux sonorités brouillées, l’ultime
dessin du cor relayé par le hautbois apportent à la douceur de l’au-
tomne un arrière-goût de mélancolie. Par la variété de son inspiration
mélodique, par le dosage subtil des timbres, l’équilibre des claviers et
des huit instruments, le
Concertino d’Automne
est une des réussites
absolues de Milhaud » (Jean Roy).
Le manuscrit pour les deux pianos et le petit orchestre est noté à
l’encre noire sur papier fin américain
Maestro
à 20 lignes ; il porte
en tête la dédicace : « à Arthur Gold et Robert Fizdale » ; il est signé
et daté en fin « Mills 3 Avril 1951 ».
Discographie
: Geneviève Joy, Jacqueline Bonneau, Solistes des
Concerts Lamoureux, Darius Milhaud, 1958 (Accord 2001).