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132

les collections aristophil

1195

MOZART WOLFGANG AMADEUS (1756-1791).

L.A.S., [été 1787 ?, au baron Gottfried von SWIETEN ?] ;

1 page oblong in-8 (11,3 x 19,2 cm), encadrée avec un

portrait.

70 000 / 80 000 €

Rare lettre de la maturité de Mozart, au sujet de quelques-uns de

ses plus grands chefs-d’œuvre, ses Quintettes et les « Quatuors

Haydn »

.

« Ich bitte um Verzeihung daß ich lezthin so frey war die Haydnischen

Quartetten weg-zunehmen – aber ich glaube immer, ich

Flegel

hätte eine Ausnahme. – Ich bitte Sie recht schön mir auf Morgen zu

lehnen meine 6 quartetti – das Quintett

ex g minor

und das neue ex

C minor

. – werde es übermorgen alles mit Dank zurückstellen. – gute

Nacht. Mozart »

Traduction

: « Je vous prie d’excuser la liberté que j’ai prise tout

récemment de vous enlever les Quatuors de Haydn – mais je crois

toujours,

rustre

que je suis, pouvoir faire exception. – Je vous prie

bien poliment de me prêter jusqu’à demain mes 6 quatuors, – le

Quintette

en sol mineur

et le nouveau en

ut mineur

. – je vous rendrai

le tout après-demain avec mes remerciements. – Bonne nuit. Mozart ».

Le ton très courtois de cette lettre d’excuses laisse penser qu’elle

est vraisemblablement adressée au baron Gottfried von SWIETEN

(1733-1803), préfet de la Librairie impériale, grand mélomane, ami de

Haydn (pour qui il écrivit les livrets de

La Création

et des

Saisons

) et

de Mozart. La lettre est postérieure au 16 mai 1787, date d’achèvement

du

Quintette en sol mineur

K.516.

Mozart lui a emprunté des quatuors de HAYDN, probablement les

Quatuors

op. 50 (Hob. III/44-49) qui furent distribués à Vienne de façon

illicite en quelques copies manuscrites dans l’été 1787. Mozart parle

ensuite de ses propres œuvres : les six

Quatuors

dédiés à Joseph

Haydn (K.387, K.421, K.428, K.458, K.464, K.465, publiés chez Artaria

en 1785), le

Quintette en

sol mineur

K.516 et le « nouveau »

Quintette

en ut mineur

K.406/516b (arrangement de la

Sérénade

pour vents

K.388/384a de 1782).

On ne connaît que très peu de lettres des dernières années de la

vie de Mozart ; cinq seulement sont connues pour l’an 1788, dont

trois autographes. L’authenticité de ce billet a été jadis considérée

comme douteuse, depuis sa publication dans la

Kleine Musikzeitung

en 1849, comme appartenant à une dame de Prague ; jusqu’à ce

que l’autographe paraisse en 1965 en vente publique (Stargardt, 13

mai 1965, lot 581 ; puis Sotheby’s Londres, 3 décembre 2008, lot 63).

Briefe und Aufzeichnungen

, éd. W. Bauer et O. E. Deutsch, n° 1016.

Correspondance complète

, éd. Geneviève Geffray (Flammarion,

2011), n° 676 (p. 1568).