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les collections aristophil
chers moments où nous étions couchés dans les bras l’un de l’autre.
Oh ! que j’aime nos bonnes conversations, qui suivent ordinairement
nos bingerles et c’est comme cela que nous nous serions retrouvés
tous les soirs dans
notre lit
, si Dieu nous accordait un jour le bonheur
que nous rêvons. Demain hélas ! ce sera une journée bien triste pour
nous, car nous serons privés du bonheur de nous voir, ce qui est
devenu pour nous un besoin de cœur et constitue notre véritable vie.
Je veux que tu saches que cela déborde chez moi plus que jamais
et que tu n’oublies pas que
tout
se concentre pour moi en toi »...
Mercredi 1/13 Janvier 1869 à 10 ½ h. du matin – Jeudi 2/14 Janv. à 8
½ h. du matin
« N° 2 » (4 pages). « Quelques mots seulement, avant
d’aller à la messe, pour te dire, cher ange de mon âme, que ton ado-
rable lettre, achevée ce matin, m’a rendu à la vie et inondé de notre
bon soleil. Je t’aime, me sens aimé et suis heureux de t’appartenir,
à toi seule, devant Dieu pour toujours »... À 4 h. après midi … «
tout
se concentre pour moi
en toi
, mon adorable petite femme devant
Dieu. J’ai senti que nos pensées et prières étaient les mêmes pen-
dant la messe et j’espère que Dieu ne nous abandonnera pas et ne
nous refusera pas Sa bénédiction. En rentrant tout rempli de soleil,
j’ai dû encore achever des paperasses et répondre à une quantité
de télégr. et veux me coucher, car j’avoue que je n’en peux plus. Je
voudrais que tu puisses aussi dormire un peu et nous retrouver ce
soir tous les deux reposés [...] À 11 ½ h. du soir. « J’espère que mon
adorable petite femme aura gardé la même bonne impression de
notre chère soirée que son mari […] je veux qu’elle sache que nos
bingerles l’ont fait jouir de nouveau jusqu’au délire. […] J’ai paru au
thé avec un appétit dévorant, que je n’avais nullement eu à dîner et
après avoir achevé une partie de mes paperasses, je viens de rentrer
d’un tour en traîneau en passant devant tes fenêtres et en soupirant
de n’avoir pas pu le faire ensemble »...
Jeudi 23 Janvier/4 février 1869, à midi – Vendredi 24 Janv./5 Févr. À
8 h. du matin
« N° 24 » (4 pages). « Ta chère lettre, achevée ce matin,
m’est parvenue à 11 h. et m’a inondé comme toujours de notre bon
soleil. Et comment faire, je ne puis me sentir heureux quand je me
sens aimé, comme moi je t’adore et qu’étant devenu la vie l’un de
l’autre, tout se concentre pour nous en nous. Cette absorbtion mutuelle
est notre trésor et notre soutient, dont nous avons tout le droit d’être
fier, car aucun couple dans ce monde ne sait apprécier comme nous
le bonheur de s’appartenir devant Dieu, comme mari et femme. [...]
Quand à ce que nous nous sentons tous les deux imprégnés de notre
soirée d’hier, cela ne peut plus nous étonner, ne formant,
en tout
qu’un seul être sacré devant Dieu »... Il s’habille pour « cet ennuyeux
bal »… Il écrit au retour du bal, puis le lendemain au réveil.
Samedi 25 Janvier/6 Février 1869 à 11 ¾ h. du matin – Dimanche
26 Janv./7 Févr.
à
8 ½ h. du matin
« N° 26 (4 pages). « Oh ! merci,
merci, mon Ange, pour ton adorable lettre de ce matin, qui m’a
inondé de soleil et où j’ai retrouvé plus que jamais le reflet de
notre
cœur. […] j’espère te rencontrer au Nevski, puis au quai et à 3 h. au
boulevard. Ma lettre de ce matin t’aura aussi prouvé que ton mari
se sentait, comme toi, imprégné de nos bons moments d’hier et de
nos bingerles délirants, qui nous ont fait jouir à crier et c’est sous
cette impression que nous nous revîmes à l’Opéra, ne voyant que
nous et nous sentant fiers et heureux de nous sentir mari et femme
devant Dieu pour toujours. Tout le reste pâlit et disparaît pour nous,
.../...