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Histoire
de l’autre. Oh ! que tu m’as rendu heureux en venant au jardin, où
il y a déjà plus de deux ans de cela que nous avons commencé à
nous sentir attirer l’un vers l’autre, sans nous rendre compte de ce
que nous éprouvions et sans nous douter qu’alors déjà nous nous
aimions d’amour ! comme nous nous le sommes avoués seulement
le 1 Juillet
[1866]. Et depuis ce jour nous nous sommes faits cadeau
réciproquement de nos cœurs, qui n’en forment plus
qu’un
. Tu ne te
doutais pas toi même de la preuve d’amour que tu m’as donné dès
le premier soir et ce n’est que plus tard que je suis parvenu à te le
faire comprendre et tu te rappeleras de tous les combats que je me
livrais à moi même, pour ne pas agir, comme j’ai pourtant fini par
le faire, pour ainsi dire malgré moi. Et maintenant nous en sommes
également heureux et n’en avons pas de remords, parce que nous
l’avons fait par amour et sentons que c’est devenu un
lien sacré
entre
nous, pour toute notre vie. […] Oh ! mon Ange, j’ai une telle râge de
faire bingerle, depuis nos rencontres, que je ne sais que devenir et
j’ai senti que cela se mouillait chez moi en traîneau après que nous
nous séparâmes près du pont. […] J’ai besoin de me retremper en
toi. […] Oh ! merci de me dire que tu sens que c’est
toi seule
qui me
rattache à la vie et que tu te sens aimée avec la même passion que
toi tu m’aimes. [...] Hélas ! nous devrons patienter jusqu’à demain
soir, mais aussi je prévois avec quelle rage nous nous précipiterons
l’un sur l’autre »...
Mardi 20 février/3 mars 1868, à 4 ¼ h. après midi – Mercredi 21
février/4 mars, à 9 ½ h. du matin
« N° 49 » (4 pages). « Oh ! mon Ange,
ce serait vraiement vilain à toi si tu osais douter encore de l’être qui
t’appartient corps et âme et pour lequel
tout
se concentre
en toi
. Tu
as dû voir, dans l’expression de mes yeux, pendant nos rencontres
de tantôt, ce qui déborde de ce cœur qui est et restera
ton bien
à
tout jamais et qui ne respire que par toi. [...] Maintenant j’ai déjà la
fièvre d’impatience de me trouver
дома
[chez nous] et oublier tout,
excepté le bonheur de t’appartenir corps et âme. J’ai une telle rage
de faire bingerle, que je ne sais que devenir ! »... À 11 ½ h. du soir.
« Je me sens encore tout imprégné de notre bonne soirée et de nos
bingerles délirants, qui
nous
ont fait jouir comme des foux. Je vois
encore l’expression de tes adorables yeux et j’entends les sons que
tu poussais,
пока я гулял в тебя
[pendant que je me promenais en
toi]. Malgré que tu avais commencé par être un peu capricieuse et
méchante, ton cœur, c.a.d. le mien, a pourtant fini par fondre sous
mes caresses et mon vilain lutin est redevenu ce qu’il est véritablement,
aussi je ne me rappèle que des bonnes paroles de mon ange adoré
et je les entends encore résonner à mes oreilles, comme pendant les
.../...