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se plaît dans la société de « vieilles devotes qui ont de bonnes tables, et surtout à l’Evêché où l’on me traite au mieux. Cet empressement

à voir souvent M

gr

. dans un moment où il est persécuté, où l’intrus nommé à sa place (qui n’est pas vacante) a fait son entrée hier en cette

ville, &c paroit lui faire grand plaisir [...] Le repos est bon pour engraisser, et je veux vous arriver rond comme une boule, et gros comme

un tonneau. Ce sera pour vous tout cet embonpoint ». La « succulente table de M

gr

. » ne saurait cependant lui faire oublier son amie. Il

ne sait encore s’il ira à Bordeaux. Son rêve serait de réunir dans la même ville sa tante et son amie. Il se moque de l’opinion de la femme

qu’il nomme « la pleine lune [...] Je viens de terminer une piece intitulée mon retour à Beziers, pour faire pendant à mes adieux, où dans

les deux seuls vers qui parlent d’elle, elle est assez mal accomodée ». Il s’étonne que son amie n’ait pas reçu « la boite de Pastilles de

Rose ». Il lui enverra des perdrix : « elles sont plus sêches que dans l’Automne mais cependant encore bien bonnes, quand on ne les brule

pas [...] Je vous conseillerois d’en faire faire un bon paté froid par M. Velay [...] Ces betes sont en ce moment très rares à cause des jours

gras [...] Au commencement du carême j’irai moimême vous en choisir au marché »... À propos des « rigueurs du cloître », Grimod s’écrie :

« C’est bien plutot la garde nationale qu’il faudroit enterrer toute vive, partout le retour à l’ordre et à la paix seroit bien facile ». Grimod

pense que le

Voyage du jeune Anacharsis

« n’est pas une lecture fort amusante pour votre sexe et votre age ». Il a fait envoyer à son amie

des pignats et des marrons. Il parle de son commerce d’épicerie... Son appétit est excellent, il n’a pas eu de problèmes d’estomac : « J’ai

reculé ma medecine afin de n’etre pas obligé de faire diète en Carnaval, et de laisser echapper quelque bon gueuleton »... Il pense enfin

aux voluptés du retour : « je te verrai, te serrerai dans mes bras, et m’enivrerai avec toi des plus douces faveurs de l’amour et de la volupté.

Je baise toutes les parties de ton joli petit corps (qui doit être à present blanc comme une bougie) avec les plus ardens baisers »...

212.

Alexandre-Balthazar-Laurent GRIMOD DE LA REYNIÈRE.

L.A.S. « GDLR », Béziers 22 mars 1791, à M

lle

F

euchère

à Lyon ;

2 pages in-4, adresse, marque postale.

300/400 €

J

olie

lettre

à

sa

maîtresse

.

Il se réjouit des lettres de son amie, et ne veut pas qu’elles se fassent plus rares ... « je trouve que ce qui

fait tant de plaisir ne sauroit revenir trop souvent »... Il ne peut encore quitter Béziers, séjour bénéfique pour sa santé et pour sa bourse

auprès de sa tante : « Je l’aime comme une tante cherie, et vous comme une maitresse adorée. J’ai pour elle beaucoup d’amitié, et pour

vous le plus tendre attachement [...] ni tante ni presidente ne l’emporteront jamais sur vous. [...] Je ne dirai point que vous êtes un peu

folle. J’aimerois au contraire à vous voir un peu jalouse, quoique sans raison, cela prouve de l’attachement, et l’appréhension de perdre

un cœur, prouve ordinairement que l’on y attache quelque prix. Vous m’aimeriez peutêtre d’avantage si j’avois eu l’art d’exciter en vous

cette appréhension. Il faut que j’essaye quelque jour, cela me reussira peutètre. Je ne sais dans quel opéra comique on chante, L’amour

croit s’il s’inquiete, il s’endort s’il est content, mais je puis vous protester que le mien ne dort pas quoique très satisfait et que vous n’avez

besoin d’aucun secours etranger pour le tenir très éveillé ». Il ne sait quand il reviendra... « Vous seriez bien etonnée [...] si un beau jour, ou

plutot une belle nuit au retour de quelque souper vous me trouviez caché dans votre lit ». Il parle des « mauvaises nouvelles » de Saint-

Nizier : « Il faut gémir en silence sur les maux de l’Eglise, et tacher par une conduite pure de désarmer la colere divine ». Grimod se réjouit

des bonnes nouvelles de sa fille, qu’il sera « fort aise de retrouver chaussée et démaillotée ». Puis il parle d’

Émilie de Varmont

, livre « bien

interessant. Le mal est qu’il voudroit accrediter l’opinion contre le celibat des prêtres et l’indissolubilité des nœuds du mariage. Deux

choses que la religion et l’interêt des mœurs et de la société doivent s’accorder à maintenir ». M. Morel lui prêtera d’autres livres : « Il aime

mieux prêter ses livres que sa personne, même aux plus jolies femmes ». Grimod embrasse son amie « par tous les bouts »...

213.

Alexandre-Balthazar-Laurent GRIMOD DE LA REYNIÈRE.

L.A.S., Paris 8 prairial VIII (28 mai 1800), [au marquis de C

arrion

-

N

isas

] ; 1 page et demie in 8 (qqs piq.).

200/250 €

Il forme des vœux ardents pour le succès de son ouvrage [

Montmorency

], mais décline l’offre d’assister à une répétition : « je suis en

guerre ouverte depuis longtems avec plusieurs des acteurs auxquels vous avez donné des roles dans votre tragédie. Je viens en dernier

lieu de faire publier une lettre dans les affiches qui a augmenté le nombre de mes ennemis, et qui m’a mis à dos presque tous les acteurs

mâles et femelles. [...] c’est le seul intérêt de l’art qui me porte à leur dire des vérités dures. Mais ils ne m’en détestent pas moins, parce

l’amour propre offensé ne pardonne jamais

et que je n’ai point ménagé le leur »... Non seulement sa présence serait désagréable à tous les acteurs, mais cela pourrait nuire à

l’ouvrage « et même les indisposer contre l’auteur qu’ils verroient me témoigner un peu de confiance et d’amitié ». En revanche il se

recommande pour le jour de la première...

214.

Marcel GROMAIRE

(1892-1971). 3 L.A.S., Paris 1927-1949, [au galeriste Marcel G

uiot

] ; 2 pages et demie in-4.

100/150 €

25 octobre 1927.

« Vous avez plusieurs gravures de moi ayant participé à des expositions antérieures ; voulez-vous les utiliser pour

l’exposition de Lyon. Je ne puis par ailleurs prêter de petite toile, n’en ayant pas de disponible »…

25 juin 1928

. Il indique les titres et

dimensions de gravures, pour son exposition de novembre :

L’Auto, Le Bar, Cowboy de cinéma, Rugby… 6 août 1949

, remerciant du

chèque « en règlement de l’épreuve Rugby 9/50 vendue à Göteborg »… O

n

joint

une carte de visite a.s. de remerciement, au même.

215.

Antoine GROS

(1771-1835) peintre. L.A.S., 22 février 1819, au vicomte d’A

rlincourt

; 1 page in-4, adresse avec cachet de cire

rouge (petite fente au pli).

200/300 €

À propos de

Charlemagne, ou la Caroléide

, poème épique en 24 chants. « Recevez tous mes remerciemens de l’envoi que vous avez

bien voulu me faire de votre poëme de Charlemagne que son succès me donnait grande envie de connaître. Je l’ai lû avec tout l’intérêt

qu’inspire le sujet, le nom et les talens de l’auteur »…

O

n

joint

3 L.A.S. par Martin D

rölling

, Jean-Baptiste O

diot

, et Pierre P

uvis de

C

havannes

; et 2 P.S. de Jean-Baptiste I

sabey

, dessinateur

du cabinet et des théâtres de S.M. l’Empereur et Roi.