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216.

Reynaldo HAHN

(1874-1947).

M

anuscrit musical

autographe, [Monte Carlo, 1944] ; 2 pages et demie in-fol.

300/400 €

Chanson russe

: « Ach ia V’lu blon v’glasa adnï »… Transcription musicale pour chant et piano, en si majeur à 3/4, en 28 mesures, marquée

d’une autre main en fin « souvenir de la

Panisia

» ; les paroles russes ont été copiées en grosses lettres latines par la chanteuse.

On joint

la partition impr. avec corrections autographes de l

’Ensemble de l’Agréable Argent

extrait d’

Une Revu

e… (1926) ; les partitions

impr. de

Serenamente

de Richard Barthélemy (envoi à Guy Ferrant), et

Na Dorogué

de S. Mistréo, signée par G. Ferrant ; plus le n° 2 de

Mozart.

217.

Reynaldo HAHN.

11 L.A.S. ou cartes a.s. et 1 L.S., 1917-1946, à Georges P

lanel

; 12 pages in-8 formats divers, adresses et

enveloppes.

200/250 €

Correspondance amicale

qui commence en novembre 1917 quand Hahn souhaite à l’aviateur de continuer « à veiller sur Paris pendant les

5 ou 6 années de guerre qui nous restent encore à essuyer »… Une belle lettre du 9 mai 1942 évoque sa collaboration musicale de trente

ans avec Ninon Vallin ; son refus de diriger

les Noces de Figaro

au Capitole de Toulouse : «

je refuse

de jouer sans répéter

à satiété

,

comme je le fais dans mon théâtre à Cannes. […] la recette et le succès,

je m’en fous

; il faut que ce

soit bien

»…

25 avril 1945

, il est à

Paris « surchargé d’occupations »…

On joint

un programme dédicacé de concert (1942) ; et la partition impr. de la mélodie

Aux Morts de

Vauquois

(poésie du caporal Louis Houzeau, 1915), avec envoi a.s. « à l’Hermès du Secrétariat, à Georges Planel, qui, autant que moi et

plus, peut-être, que l’ennemi, a souffert de l’

Artillerie Divisionnaire

… Souvenir de RH ».

218.

Ernest HÉBERT

(1817-1908) peintre. 36 L.A.S., 1881-1890 et s.d., à la comtesse Robert de B

eaumont

; environ 120 pages in-8 ou

in-12, plusieurs à son chiffre (légers défauts à quelques lettres).

500/700 €

Belle correspondance à sa « belle amie » et modèle

[née Jeanne de La Croix de Castries (1843-1891), la comtesse Robert de Beaumont

était la belle-sœur du maréchal de Mac-Mahon ; Hébert a fait son portrait en compagnie de sa fille Claude (une lettre en fait avec

humour la facture)].

Hébert évoque notamment la Princesse M

athilde

chez qui il séjourne à Saint-Gratien ; la réforme des Beaux-Arts par Antonin P

roust

:

« Nous allons avoir M

anet

professeur à l’école des beaux-arts, ce sera très populaire – mais pas gouvernemental du tout, l’État ne

devant pas s’occuper d’un autre art que celui digne d’orner et décorer ses monuments. M. Proust sera agréable à la foule des fruits

secs et des peintres d’intentions en attaquant et en niant les services rendus »… ; Charles G

ounod

« triste et malade » ; Jules F

erry

et

le « mouvement socialiste » (il redoute « une dictature à graines d’épinards rassurante pour les bourgeois mais bien humiliante pour les

amis de la liberté ») ; « la ménagerie » de l’Académie de France à Rome, la Villa Médicis et « la belle campagne de Rome » ; une visite des

Offices à Florence et son admiration pour les œuvres de Raphaël et Titien, mais « la jeunesse a les yeux tournés vers Paris plus que vers

la chapelle Sixtine »… ; « la jeune école » contre laquelle il peste ; son séjour à Munich pour le jury de l’Exposition internationale ; son

travail de peintre et son activité de violoniste amateur, la vie musicale parisienne ; la mort de sa mère (1882) ; sa chère femme Gabrielle

(et la mort de leur fille à la naissance, 1882) ; ses séjours dans sa maison de La Tronche et à Uriage… Etc. On joint la copie d’une lettre

concernant son tableau.

219.

Jean HÉLION

(1907-1987). 45 L.A.S. ou cartes (une incomplète), 2 L.S. et 2 lettres dactyl. non signées, 1934-1982, à André et

Henriette G

omès

; 61 pages formats divers, quelques enveloppes et adresses.

800/1 000 €

Très intéressante correspondance de près d’un demi-siècle avec les galeristes André et Henriette Gomès.

Elle s’ouvre par des cartes

postales adressées à M

lle

Henriette Lebusivitch, à la galerie Pierre ; après son mariage en 1938, il lui écrit sous son nom de femme mariée à

la nouvelle « Galerie Henriette » ; il ajoute le prénom d’André et dès lors leur écrira le plus souvent ensemble. Nous ne pouvons en donner

qu’un aperçu.

Rockbridge Baths (Virginie) 19 avril 1939.

Annonce de l’envoi de panneaux récents et de linoleums taillés pour sa rétrospective. « B

ruguière

[Pierre-Georges Bruguière, magistrat, collectionneur, mécène et ami] vous procurera tous les tableaux dont vous avez besoin. Il a toute

autorité pour décider en mon nom. Pour le prix des tableaux naturalistes, pour commencer il faudra peut-être les faire relativement bon

marché »…

Marseille 25 août 1942

. En attendant des visas portugais et espagnol, il remercie les Gomès de leur hospitalité à Marseille et

donne des nouvelles des Q

ueneau

, K

ahnweiler

, et Michel L

eiris

. Raymond a publié « un nouveau roman :

Pierrot mon ami

, dans ce style

inimitable qui est le sien. Une histoire assez légère, très vivement menée, avec une intégration surprenante de l’être, du langage et du

décor »... Il a appris avec surprise que le « Musée national » de Virginie avait fait une exposition de ses œuvres en mai. « Aussi que Peggy

G

uggenheim

a publié le catalogue de sa collection et qu’elle va ouvrir – ou a ouvert – un musée et une galerie à New-York »…

Toulouse,

30 août 1942.

Partant enfin pour Lisbonne d’où il se rendra en Amérique, il est agité de sentiments contradictoires : « heureux de retrouver

ma femme, mon petit, mon paisible atelier ; désolé de quitter un pays auquel je suis si attaché et qui convient à ma peinture. Cependant

je sais qu’au-delà de la frontière, la joie prendra le dessus. Et puis je compte bien revenir ! »…

New York 25 juillet 1945,

reconnaissant de

l’avoir aidé à se refaire une santé après 22 mois de captivité… Il s’est remarié avec Pegeen Vail, la fille de Peggy G

uggenheim

. « J’ai réalisé

quelques-uns des tableaux dont je vous avais parlé, et dont vous aviez vu des croquis imprécis. J’ai pour le moment un contrat avec

Paul R

osenberg

, qui m’a déjà fait deux expositions. […] Je peins avec beaucoup de passion : je sais à présent que tout ce que j’ai fait

depuis quinze ans tendait à cela : le chant de la vie ordinaire, qui me semble si extraordinaire »… Il a eu des nouvelles de S

artre

, Queneau,

Bruguière et des Loeb, et en donne de Jacqueline B

reton

, L

éger

, Marcel D

uchamp

Salt Lake City 11 septembre 1945.

En voyage à

travers l’Amérique, il apprécie avec lyrisme « tout le décor splendide et inhumain des films du Far West »… Pour l’exposition projetée par

André, il faudra voir Rosenberg, à qui il est lié par contrat…

New York 25 janvier 1946.

Il s’inquiète des difficultés pour trouver un logement

et un atelier à Paris, mais est « en grand travail, naturellement. La peinture se parle si mal que j’aime mieux ne pas en dire davantage. Paul

fera une autre exposition de mes tableaux dans deux mois. On a fait, en son absence une exposition de gouaches et dessins de mes

derniers 10 ans. Si vous avez vu M

asson

, il a pu vous parler de ça, ou Léger »… Il a lu

L’Étranger

: « tout à fait épatant »…